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LES VALEURS, LES OBJECTIFS ET LES COMPÉTENCES DE L'UNION D'une manière générale, sauf en ce qui concerne le domaine restreint des compétences exclusives de l'Union, le Traité de Lisbonne pour obtenir en décembre 2007 l'adhésion des vingt-sept États membres après le traumatisme provoqué par le rejet du traité constitutionnel, a dû multiplier les réserves destinées à rassurer les gouvernements soucieux, au regard de leurs parlements et de leurs opinions publiques, de sauvegarder leur souveraineté. Aussi, l'article 4 TUE précise-t-il que « conformément à l'article 5, toute compétence non attribuée dans les traités appartient aux États membres ». Il en va de même de la reconnaissance de l'égalité des États, appelée à conjurer l'éventuelle émergence d'un « directoire » réunissant les plus grands, du respect de leur identité nationale et de leur intégrité territoriale. Et ces dispositions restrictives sont reprises avec encore plus d'emphase par les protocoles et déclarations annexées au Traité. Enﬁn, comme on l'observera plus loin, le pouvoir de contrôle accordé par le Traité de Lisbonne aux parlements nationaux du respect par les instances de l'Union des principes de subsidiarité et de proportionnalité relève de cet esprit. En revanche, l'article 5 alinéa 3 TUE prescrit qu'« en vertu du principe de coopération loyale, l'Union et les États membres se respectent et s'assistent mutuellement dans l'accomplissement des missions découlant des traités ». Il apparaît, par conséquent, que par rapport à l'esprit novateur qui inspirait les traités communautaires, les traités les plus récents manifestent un certain repli vis-à-vis des audaces supranationales que comportaient les premiers. Il était sûrement plus facile à six ou même à douze États relativement homogènes et bénéﬁciaires de la période des « trente glorieuses » de progresser sur la voie de l'intégration qu'à vingt-huit États membres contraints de se plier à la stratégie de la coopération. Le décalage qui s'est produit sur le calendrier des adhésions a tendance à privilégier les réserves des derniers arrivés en faveur du plus petit dénominateur commun. Et le couple franco-allemand, qui fut le moteur des premières décennies de l'aventure communautaire, ne bénéﬁcie plus aujourd'hui de l'audience qui fut la sienne naguère, d'autant plus que ses leaders sont de plus en plus tributaires de la crise économique et ﬁnancière qui frappe leurs pays respectifs. Par conséquent, pour aller plus loin sur la voie de l'intégration, qui entraînerait la création de nouvelles compétences, telles qu'en matière d'énergie, de justice ou de défense, il faudrait que se proﬁle un véritable leadership européen et que se forment - au moins dans un premier temps - de nouvelles coopérations renforcées sur le modèle de l'Eurogroupe. Les principes de subsidiarité et de proportionnalité Introduit dans le projet de Traité d'Union adopté en 1984 par le Parlement européen à l'initiative d'Altiero Spinelli, le principe de subsidiarité n'a fait qu'une brève apparition dans l'Acte Unique européen à propos de l'environ- 39

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