Clefs - Le système politique de l'Union européenne -9 - (Page 88)

LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE, DE SÉCURITÉ ET DE DÉFENSE Les Rapports Davignon 88 Jusqu'à la signature de l'Acte Unique en 1986, la coopération en politique étrangère résultera, en effet, de l'approbation d'une série de rapports commandités par les chefs d'État et de gouvernement lors de leurs rencontres au sommet. Approuvé le 27 octobre 1970, le premier rapport Davignon entraîne l'engagement, pour les gouvernements, « d'assurer par une information et des consultations régulières une meilleure compréhension mutuelle sur les grands problèmes de politique internationale ; de renforcer leur solidarité en favorisant une harmonisation des points de vue, la concertation des attitudes et, lorsque cela paraît possible, et souhaitable, des actions communes ». Le second rapport, adopté le 23 juillet 1973 va un peu plus loin : « Sur les questions de politique étrangère, chaque État s'engage en règle générale à ne pas ﬁxer déﬁnitivement sa propre position sans avoir consulté ses partenaires... ». Toutefois, malgré les pétitions de principe affirmées par les chefs d'État et de gouvernement à l'occasion de leurs rencontres, notamment lors du sommet de Paris d'octobre 1972 qui se donne comme objectif majeur « de transformer, avant la ﬁn de l'actuelle décennie, et dans le respect absolu des traités déjà souscrits, l'ensemble des relations des États membres en une Union européenne », les progrès réalisés resteront timides. Et les rapports suivants se heurteront à l'attitude gaullienne du Président Pompidou partisan de maintenir la politique étrangère en dehors des Communautés. Il en sera ainsi en 1972 du Rapport Vedel et du Rapport de la Commission sur l'Union européenne. En 1974-1975, le rapport Tindemans, en 1978-1979, le Rapport des trois sages (Biesheuvel, Dell et Marjolin) et, plus tard, les initiatives Genscher-Colombo buteront également sur l'immobilisme des gouvernements. Hormis les sommets réunis selon un rythme irrégulier, la coopération politique extérieure (CPE) se déroule donc dans le cadre diplomatique. Elle repose sur la réunion périodique des ministres des Affaires étrangères. Ces réunions sont préparées par un Comité politique composé des directeurs des Affaires politiques qui siège d'abord quatre fois par an, puis au gré des circonstances. Et, la permanence des contacts est assurée par un réseau de correspondants européens, au niveau des administrations centrales et des ambassades, coordonné par les directeurs d'Europe des ministères respectifs. Il manque à l'édiﬁce un secrétariat permanent dont pourrait disposer le ministre des Affaires étrangères de l'État chargé d'assurer la présidence semestrielle de la Communauté. Mais l'insistance manifestée par Georges Pompidou pour obtenir son installation à Paris, en vue de le déconnecter de Bruxelles, retardera sa mise en place. Celle-ci n'interviendra que plus tard, de même que, la pratique de la « troïka » qui permettra au ministre des Affaires étrangères en charge de la présidence d'être assisté de son prédécesseur et de son successeur. Le couple franco-allemand L'échec du Plan Fouchet, malgré le soutien du Chancelier Adenauer, conduisit le général de Gaulle à reporter sur les relations bilatérales franco-allemandes

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