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LES STRATÉGIES EN PRÉSENCE d'institutions relevant de la stratégie de l'intégration, laquelle devait contribuer, selon le préambule, du Traité de Rome, « à établir les fondements d'une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens ». Toutefois, contrairement aux mécanismes institutionnels introduits dans la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, les Traités de 1957 accordèrent une place plus réduite à la supranationalité. Alors que dans la CECA, le pouvoir de réglementation appartenait principalement à la Haute autorité, dans la CEE, il revient essentiellement à l'instance intergouvernementale que forme le Conseil des ministres. Mais la Communauté Économique Européenne participe toujours de la stratégie de l'intégration dans la mesure où ses textes fondateurs confèrent à la Commission - successeur de la Haute autorité et garante des intérêts communautaires - le monopole du pouvoir de proposition et posent en principe qu'à l'expiration de la période transitoire la plupart des décisions seront prises par le Conseil des ministres à la majorité qualiﬁée. En outre, le dispositif institutionnel comporte une Assemblée parlementaire consultative et fait appel à la Cour de justice préexistante. Mais l'échéance du recours à la majorité qualiﬁée en même temps que le comportement téméraire du premier président de la Commission, Walter Hallstein, vont heurter en 1965 la susceptibilité du général de Gaulle. Et au moment d'établir le règlement ﬁnancier de la politique agricole, plutôt que de laisser mettre la France en minorité, le président de la Ve République préférera pratiquer pendant six mois la politique de « la chaise vide ». La France ne reprendra sa place au sein des institutions communautaires qu'après la conclusion, ﬁn janvier 1966, de l'arrangement de Luxembourg. Celui-ci s'analyse en un constat de désaccord aux termes duquel la France estime que, « lorsqu'il s'agit d'intérêts très importants, la discussion devra se poursuivre (au Conseil des ministres) jusqu'à ce que l'on soit parvenu à un accord unanime ». Cette première crise grave, précédée du veto du général de Gaulle à l'entrée du Royaume-Uni dans le marché commun, intervient après que les six États membres aient signé le 8 avril 1965 à Bruxelles le Traité instituant la fusion des exécutifs des trois communautés (CECA, CEE et CEEA). Mais tandis que la Grande-Bretagne suscite parallèlement l'établissement d'une zone de libreéchange inscrite dans le Traité du 4 janvier 1960 créant l'AELE, la construction communautaire connaîtra jusqu'à la relance de 1984-1985 une longue période de stagnation au cours de laquelle l'élargissement prendra le pas sur l'approfondissement. L'élargissement et l'approfondissement du Marché commun Décidée au sommet de La Haye, en décembre 1969 avec l'accord du président Pompidou, la négociation ouverte avec la Grande-Bretagne, le Danemark, l'Irlande et la Norvège aboutit le 22 janvier 1972 à la signature des traités d'adhésion avec ces quatre pays, qu'un référendum négatif intervenu en Norvège le 26 décembre réduit à trois. Ouvertes, à leur tour le 26 juillet 1976, les négociations avec la Grèce conduisent à la signature du traité conclu à 17

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