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LES FORCES POLITIQUES ET LA SOCIÉTÉ CIVILE Socialiste dans le cadre d'une stratégie bipartisane qui limite la portée de son engagement fédéraliste. D'où la sécession des députés UDF français effectuée en 2004 au proﬁt des libéraux. Le Parti des Socialistes européens (PSE) est de création plus récente, puisqu'il date du Congrès de La Haye des 9 et 10 novembre 1992. Toutefois, il fait suite à l'Union des partis socialistes de la Communauté européenne instituée le 5 avril 1974. Il s'intègre dans l'Internationale socialiste et bénéﬁcie de l'appui de la Fondation allemande Friedrich Ebert. La constitution du Parti des Socialistes européens est l'aboutissement d'une campagne menée inlassablement par Jean-Pierre Cot, alors Président du groupe socialiste au Parlement européen, avec le soutien de Felipe Gonzalez. Les nouveaux statuts prévoient que les instances du parti se prononceront à la majorité dans les mêmes domaines de compétence que l'Union. Et ils prescrivent l'établissement d'un programme commun aux partis socialistes nationaux dont les candidats peuvent se prévaloir lors des élections européennes sous la nouvelle étiquette du PSE. Au plan des idées, il a été prévu que les socialistes se mobilisent en faveur d'une Europe plus sociale et plus politique. Mais si certains leaders souhaitent marquer à gauche la nouvelle formation, d'autres suggèrent, du fait de la montée en puissance de l'extrême-droite, de proposer aux chrétiens-démocrates et aux centristes « un pacte pour éliminer la xénophobie et le racisme ». La Fédération des partis libéraux, démocrates et réformateurs européens fut sans doute, des trois « partis européens », la formation la moins ambitieuse. Elle s'est transformée en 2004, avec l'appoint des députés UDF français en une Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE). Fondée le 27 mars 1976, la Fédération dispose d'un Conseil et réunit un Congrès chaque année dans l'un des pays membre de l'Union. Toutefois, les effectifs réduits de son groupe parlementaire l'ont située longtemps en deçà du PPE et du PSE. Mais le renfort que lui a apporté en 2004 l'UDF pour former un parti centriste qui se démarque du PPE tend à en faire la « troisième force » du Parlement européen. L'initiative prise en 1998 par le Conseil d'orientation du Groupe d'études « Notre Europe », présidé par Jacques Delors, tendant à ce qu'à l'occasion des élections au Parlement européen les partis politiques désignent chacun un candidat à la présidence de la Commission visait à éveiller l'intérêt des électeurs en ajoutant un enjeu à celui de la composition politique de l'Assemblée. Elle a cependant tardé à s'appliquer. Mise en œuvre pour la première fois en 2014, elle a principalement opposé Jean-Claude Juncker, au nom du PPE, à Martin Schulz, candidat du PSE. Mais aucun parti n'ayant recueilli la majorité absolue des sièges, il en est résulté une « grande coalition » qui a conduit ses composantes à imposer au Conseil européen la nomination de Jean-Claude Juncker, candidat du PPE, arrivé en tête, à la présidence de la Commission. Et, en contrepartie, le poste de Haut Représentant pour la PESC, vice-président de la Commission, a été attribué à Federica Mogherini, membre du PPE. L'avenir dira si ce mode de désignation aura contribué à combler le vide démocratique imputé à tort ou à raison à la Commission. 115

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