Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 98)

gros plan / les voix off “je suis amoureuse.“ Il étaIt une voIx LongtemPs susPecte, La voix off Revient Dans La fiction téLé. eLLe aPPoRte sa PieRRe à La mutation De La sitcom, une touche D’iRonie au DRama et une PRofonDeuR nouveLLe aux PeRsonnages comPLexes. wcaRoLine veunac ordan “il s’aPPelle j Catalano.“ “le sang. Parfois les nerfs à vif “ il me met “C’est bien Ce que vous disais : je suisjeal m barrée“ « ’importe quel imbécile peut écrire une voix off pour expliquer les pensées d’un personnage. » C’est ainsi que Robert McKee, le pape du storytelling, s’adresse aux scénaristes du monde entier. La voix off (piètre traduction du terme voice-over) a traditionnellement mauvaise presse, et ce malgré Barry Lyndon, Apocalypse Now, une flopée de films noirs et la moitié de l’œuvre de Woody Allen… À la télévision, le procédé a rarement fait école, si ce n’est dans quelques polars des années 50, comme Dragnet. Accusé de se substituer au vocabulaire visuel et à l’expressivité des acteurs, cet outil narratif est longtemps perçu comme une paresse, doublée d’une OPA agressive sur la marge d’interprétation du spectateur. Mais voilà qu’aujourd’hui, l’ancienne pestiférée connaît une réhabilitation massive dans la fiction télé : de Sex and the City à Pushing Daisies, la voix off prend sa revanche. Le déferlement est spectaculaire dans les sitcoms. Au même titre que la caméra unique, le tournage en extérieur et la disparition des rires N enregistrés, la voix off participe au renouvellement des codes du genre. Cette nouvelle approche correspond à une évolution de ce qui fait rire : le gag mécanique cède la place à l’humour ironique, tout en décalage et second degré. La capacité de la voix off à créer un fossé entre ce qui est vu et ce qui est entendu s’adapte parfaitement à ces nouvelles modalités. Elle décuple l’effet comique, en prenant le contre-pied de l’image un ping-pong entre visuel et énonciation, ou même parfois : entre pensée et verbalisation, que l’on retrouve dans de nombreuses sitcoms récentes portées par la narration de leur personnage principal, telles que My Name is Earl, How I met your mother, Everybody Hates Chris ou Aliens in America. Le procédé atteint sa quintessence dans la géniale Scrubs, où l’expression de la vie intérieure de J.D. ne cesse d’entrer en collision avec son environnement. S’il affiche un grand sourire après avoir été humilié par Elliot, on peut entendre son cri intérieur. Et quand il se raisonne mentalement pour ne pas dire une énormité, on peut être sûr qu’elle va sortir toute seule l’instant d’après. Des ressorts 98 / NUMÉRO 15 - GÉNÉRIQUE(S) Photos : DR

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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