Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 72)

ZOOM / NIP tuck cOUpE ENcORE lA série de ryAn murphy AurAit-elle été surestimée comme le disent certAins? s’estelle gâtée AVec le temps ou est-elle une série Qui VAut (encore) le coup? guillAume serres pour Nip/Tuck serait devenue lassante, voire aurait toujours été d’une qualité moindre que celle qu’on a pu associer à la fiction. Du sang, du sexe, des images léchées, le tout portant des histoires truffées de problèmes familiaux de feuilletons à l’eau de rose… Nip/Tuck semble tout de même plus que ça. Pas de flics ou de voyous comme personnages principaux mais au contraire, comme dans Six Feet Under, deux hommes exerçant une profession peu représentée dans les séries télé. La chirurgie esthétique, ce n’est pas la médecine d’Urgences, c’est une pratique liée à l’importance actuelle du culte de l’apparence. Et parce qu’on triture la peau et la chair pour rendre séduisant, sexe et brancard ne pouvaient qu’être liés dans Nip/Tuck. des défAuts relAtifs De quels points faibles souffrirait la série ? De ses rebondissements démesurés, certes, mais tout feuilleton accroche par des trouvailles parfois peu réalistes. De son côté soap version trash, c’est possible, mais toute histoire dramatique, pour être prenante, doit s’intéresser à la vie des personnages, donc à leur famille quand ils en ont une et à leur rapport aux autres. De son goût gratuit pour la provocation, peut-être, mais d’une part cela semble correspondre à l’identité de la chaîne FX ; d’autre part, lutter à coups de scalpel contre les ciseaux de la censure est toujours louable outre-Atlantique – du moins en ce qui concerne une certaine représentation du sexe, qui ne mange jamais de pain. Si Dirt pèche, c’est surtout par l’excès et la prétention de sa critique du système hollywoodien, qu’on suppose largement exagérée ou compromise par le caractère lui-même hollywoodien de la série. Tandis que la superficialité de la recherche obsédée de la perfection esthétique est difficilement contestable, les liens entre apparence corporelle (au besoin liftée) et sexualité aussi. Nip/Tuck fait mouche. Ce qui dérape dans la série, ce sont plus les basculements dans le polar ou le thriller : Escobar, le Découpeur, le trafic d’organes de la saison 4… Ils viennent compliquer les choses, sont parfois étirés jusqu’à l’éclatement et les révélations bâclées, comme dans le cas du Découpeur… Néanmoins, à la décharge de la série, ces chemins scénaristiques sont toujours tentants, car ils s’adaptent assez bien aux fictions feuilletonnantes, en les dynamisant. Après tout, Nip/Tuck n’est pas un Entourage de la chirurgie plastique qui pourrait se contenter, sur des épisodes d’une demiheure, de chutes comiques et d’une seule intrigue. pOUR OU un sAison miroir La saison 5 semble qui plus est renouveler les choses. Par la mise en abyme avec la réalité du tournage sur lequel Sean et Christian interviennent. Mais aussi par l’inadaptation des deux héros à une société californienne qui ne les a pas attendus : silicone et liposuccions, les habitants de L. A. connaissent¸surtout dans l’industrie du spectacle. La plage est présente comme en Floride, mais avec moins de riches retraités. En fait, bien que se déroulant à Miami, Nip/Tuck n’a toujours été tournée que sur la côte Ouest. La série assume désormais son véritable environnement et intègre donc une part de réalité. Échappés de la fiction de cette fausse Floride, Sean et Christian semblent nostalgiques des studios dans lesquels ils ont « nés » en tant que personnages : l’un sort avec une actrice, l’autre couche avec deux sosies de Marilyn et les deux deviennent consultants sur une série dans la série. Sauront-ils choisir leur monde ? En tout cas, les auteurs ont encore de la matière pour rendre palpitantes leurs futures aventures ] 72 / NUMERO 13 - GÉNÉRIQUE(S) NUMÉRO 15 photos © 2007 AmericAn broAdcAsting com photo : :WArner bros internAtionAl teleVision

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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