Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 78)

Critiques / LES DVD DU MOIS french docteur P Doctor Who - saison 3 Une noUvelle compagne, plUs de science-fiction, Un noUveaU méchant, le doctor Who crU 2008 fait honneUr à son illUstre renommée, mais ne parle pas anglais! pierre langlais oor Lord ! De notre côté de la Manche, il arrive bien des misères au Docteur Who. Passe que son esprit tordu, ses drôles de manières et son univers bariolé ne soient pas la tasse de nos compatriotes. Mais c’est une injustice bien plus grande que lui fait subir la sortie DVD de cette troisième saison. Nous y reviendrons. Il s’agit avant toute chose de remettre les pendules à l’heure. Oui, Doctor Who est une drôle de série, et il faut sans doute avoir du sang britannique pour y adhérer pleinement – mon nom ne saurait mentir – mais pour peu qu’on s’y arrête, ce troisième volet de la série de science-fiction la plus longue de l’histoire (c’est dans le Guinness Book) vaut son pesant de voyages intergalactiques. On y retrouve un Docteur plus mélancolique que jamais, ne jurant que par sa chère Rose Tyler, compagne de deux saisons coincée avec sa famille dans une lointaine dimension. Pour rester fidèle à la tradition, une nouvelle partenaire va lui être accolée d’entrée de jeu, et pas des moindres. Elle s’appelle Martha Jones, et elle est Noire. C’est une première, et une réussite. Aussi dégourdie que Rose et non moins sympathique, Martha se bat, aide le Docteur, et se sert de sa tête plus souvent qu’à son tour. Qu’elle soit étudiante en médecine tient plus du clin d’œil que du véritable argument scénaristique. Sa couleur de peau, en revanche, permet quelques réflexions sur l’autre et sur le racisme à travers les siècles (et les galaxies) qui ne manquent pas de saveur. dans la langUe de molière Ouverte sur un de ces épisodes totalement délirants dont seul Doctor Who a la science, cette saison navigue entre retour vers le passé semi-guignolesques – on croise notamment Shakespeare, auquel le Docteur inspire quelques bons mots, et des combattants de la Première Guerre mondiale, sujet ô combien d’actualité – et incroyables voyages à travers le temps, de la Nouvelle Terre, il y a « à peine » quelques milliards d’années, à la veille de l’extinction de l’Univers. Peut-être encore plus que dans le passé, le space opera est omniprésent, à cette sauce mêlant horreur et délire robotique dont le Docteur a lui seul – bis – le secret. Les Daleks, horribles salières géantes obnubilées par l’extermination de la race humaine, pires ennemis du Docteur, sont bien là. Le capitaine Jack Harkness, désormais célèbre grâce à Torchwood, est aussi de la partie. Mieux, un nouveau méchant, incarné par John Simm (le héros de Life on Mars), vient apporter sa touche délirante en bout de saison, pour un final explosif et riche en révélations. Le principal intérêt de cette troisième saison vient pourtant du Docteur lui-même. D’abord au sommet de son excentricité, il apparaît de plus en plus fragile, seul, malheureux, prisonnier de sa condition de superhéros. Le temps d’un double épisode, il abandonnera même son costume d’immortel, pour devenir un homme simple, Sortie : 6 mai. Éditeur : France tÉlÉviSionS diStribution. ÉpiSode : 12. crÉÉe par : ruSSel t. davieS. annÉe : 2007. prix : 29,99 euroS. un type normal. Plus que jamais, il aura besoin de sa compagne, Martha, pour mener à bien sa mission de défense de la race humaine, comme des centaines d’autres races qui peuplent la galaxie. Reste un problème de poids qui, puisqu’il vous faudra acheter le DVD produit par France Télévisions Distribution pour voir cette troisième saison, remet en cause l’efficacité de ces aventures atypiques : le Docteur, première aberrante, y parle uniquement le français. Pas de version originale. Pas d’accent, pas d’envolées lyriques, pas de délires d’onomatopées. Et dire que dès le second épisode Shakespeare en personne s’en mêle ! Un comble ! Que France 4 ait renoncé à diffuser Doctor Who en V.O, ce qu’elle faisait jusqu’alors, est une chose. Que le DVD soit vendu sans cette V.O en est une autre. Une faute de goût à faire fuir le Docteur dans une autre dimension et qui, espérons-le, ne se reproduira jamais ! ] 78 / NUMÉRO 15 - GÉNÉRIQUE(S) photo : © BBc 2006

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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