Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 83)

Critiques / LES DVD DU MOIS les voies du seigneur… L’entreprise de téLé-évangéLisation de michaeL Landon a bien vieiLLi. mais n’était-eLLe pas déJà ringarde en 1984? guiLLaume regourd es Routes du Paradis fait partie de ces séries inventrices d’un sous-genre : en l’occurrence celui dit de la « série avec des anges ». On n’en voudra jamais assez pour cela à Michael Landon, son grand chef d’orchestre (auteur-interprèteproducteur-réalisateur), surtout après avoir eu à subir pendant la décennie 90 l’atroce Les Anges du bonheur. Lancée sur NBC en 1984 par un Landon alors auréolé du succès de La Petite maison dans la prairie, les Routes du Paradis a tout du tract religieux pontifiant. L’ex-Charles Ingalls s’y adjuge le rôle de Jonathan Smith, envoyé sur terre à sa mort par Dieu pour une mise à l’épreuve dont l’enjeu au moins est Les Routes du paRadis – saison 1 L original, gagner sa paire d’ailes en répandant la bonne parole sur son chemin. Dès le double épisode pilote, Jonathan convainc Mark Gordon (Victor French), un ex-flic tombé dans l’alcoolisme, de se joindre à lui dans son périple à travers les États-Unis. proséLytisme béat Voilà pour les bases de ce road movie, buddy movie et par-dessus tout « Bible movie » qui durera cinq saisons. Dans cette première livraison, Smith va se frotter à tout ce que le pays compte de malheureux (handicapés, SDF, malades du cancer, analphabètes…). Avec dans ses bagages de simili-prêtre ouvrier en blouson de cuir élimé, LA solution ultime : faire appel à ce qu’il y a de bon chez les gens. Il suffisait d’y penser. « Ce monde est pourri », lui assènet-on. « Si on le pourrit. » Aide-toi, le ciel t’aidera, quand on veut on peut… La rhétorique du gentil Jonathan ne va pas chercher bien loin. Professé de façon aussi bêtasse, le prosélytisme en devient assez inoffensif. D’ailleurs Dieu dans cette affaire tient avant tout du gadget. À la façon d’une KITT dans K2000, série lancée à la même époque sur la même chaîne avec laquelle Les Routes du Paradis a beaucoup en commun. Et ce n’est pas un compliment ] Sortie : 17 avril. Éditeur : Paramount Pictures. Épisodes : 25. Année : 1984. Créée par : Michael Landon. Prix : 39,99 €. hotel une etoile gros carton de La bbc (pLus de 5 miLLions de téLéspectateurs devant chaque épisode) inspiré du Livre du mÊme nom, hoteL babyLon traverse La manche. L’occasion de Jauger Le phénomène. JuLien tendiL hoteL BaBYLon - saison 1 P roduite par Carnival Films pour la BBC, Hotel Babylon, créée par Tony Basgallop, narre la vie enivrante et tourmentée d’un palace cinq étoiles, de ses employés et de ses clients, stars et grandes fortunes du pays. Basgallop place d’emblée une esthétique faite d’effets de mise en scène à foison, les scènes s’enchaînant au rythme d’une bande-son lounge et jazzy teintée seventies pour une atmosphère et un ton qui lorgnent clairement du côté de la série des Ocean’s de Soderbergh et plus encore vers les films de Guy Ritchie. Il essaye de reprendre l’élégance frimeuse et décontractée des premiers tout en incorporant l’esthétique déjantée du second. Too much ? Le plus souvent oui, car la série n’arrive pas à intégrer ces influences qui donnent le ton mais enferment Hotel Babylon dans une reprise un peu paresseuse des ingrédients de ces modèles. Tape-à-l’œil, une musique très (trop) présente changeant à chaque scène qui tout en étant sympathique et dans le ton, reste du sous-David Holmes, voix off inutile, initiant souvent lourdement le téléspectateur aux us et coutumes de l’endroit ou à ce qui vient de se jouer dans l’intrigue. La série menace toujours de sombrer sous le poids de ces artifices. Scènes romantiques ou entre collègues, ces moments ont du mal à trouver leur place dans l’ensemble. Le problème, c’est qu’une fois lancé sur une telle trajectoire, difficile de mélanger les genres. Les personnages sont les premiers à souffrir de cet étalage excessif. Ils ne peuvent que rarement émerger du tourbillon. Cet écueil qui plombe la série vient d’une tendance regrettable qui commence à prendre pied dans la fiction anglaise : le croisement avec le ton photos : dr + bbc des fictions américaines. Pas surprenant, les séries anglaises étant de plus en plus adaptées aux États-Unis. Et cela ne prend pas, cette greffe vide de son authenticité cette série qui aurait pu être un bijou d’humour et d’acidité anglaise. Bien dommage ] Disponible. Éditeur : M6 Video. Épisodes : 8. Année : 2006. Créée par : Tony Basgallop. Prix : 24,99 €. GÉNÉRIQUE(S) - NUMÉRO 15 / 83

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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