Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 51)

une série virtuose et caPtivante sur le quotiDien D’une Poignée D’agents De sa maJesté. réaliste et fun à la fois, vif et Politiquement troublant SaiSonS 1 à 3 diSponibleS en France en édition Simple chez Warner home video. mi-5 (depuiS 2002) bien Plus que le PenDant british De 24, Kudos pour Kudos cette société de prodUction londonienne, en qUinze ans d’existence, a marqUé l’histoire des séries anglaises, avec des hits comme mi-5, life on mars oU les arnaqUeUrs vip . pierre langlais quatorze ans. Chez Kudos, cependant, le côté grand public domine largement le côté underground. « Nous avons plein d’idées de séries très osées, notamment sur le sexe, jure Featherstone, mais personne ne veut les acheter, sans doute par crainte des critiques. » C’est aussi une série « populaire de qualité », MI-5, qui a offert sa légitimité à Kudos. Pour certains critiques, Spooks (en V.O), a joué un rôle majeur dans le renouveau des séries anglaises des années 2000. « Nous avons sans doute apporté quelque chose, admet modestement Featherstone. MI-5 était une série plus moderne, plus rapide, plus sexy que ses concurrentes. Elle mêlait très bien la noirceur et l’humour dont raffolent les Anglais avec une nouvelle dynamique. » rendre des risques. Être ambitieux. Aller chercher plus loin que les simples effets de mode. Si Kudos, jeune société de production anglaise lancée en 1992 a su se faire un nom outre-Manche, c’est parce qu’elle ne s’est pas encombrée de la pesante histoire télévisuelle britannique. Révélée par l’immense succès de MI-5*, qui frôle régulièrement la barre des 10 millions de téléspectateurs sur la BBC, Kudos incarne un nouveau regard sur les séries. Preuve de ce dynamisme : ses deux patrons, Stephen Garrett et Jane Featherstone, n’ont pas cinquante ans. Featherstone, 38 ans, jure qu’il n’y a pas de secret à la réussite. « Nous faisons ce qui nous plaît, en espérant que les gens nous suivront », lâche-t-elle. Kudos se veut un havre de paix pour les scénaristes, et c’est sans doute là son idée fondatrice. « Nous travaillons en étroite relation avec les scénaristes, qui sont la base de tout, explique Featherstone. Nous pensons d’abord à donner leur chance à ceux qui ont des choses à dire, bien avant de se demander si leurs idées plairont aux chaînes. » Cet esprit d’indépendance a permis à Kudos de mêler des projets grand public comme Tsunami, une mini-série produite pour HBO et diffusée sur Canal + l’été dernier, à des fictions plus controversées telle Pleasureland (2003) qui mettait en scène la sexualité d’une jeune fille de P rer son fond, on a souvent dit des productions Kudos qu’elles avaient quelque chose d’américain ; a priori un compliment, mais un coup dans l’eau pour Jane Featherstone. « Si nos séries sont classieuses, c’est qu’elles s’inspirent d’un savoir faire cinématographique, pas des États-Unis, corrige-t-elle. Chacun de nos épisodes est préparé et tourné comme un film à petit budget. » C’est sans doute pour cette raison, selon elle, que les séries Kudos voyagent bien, en France, mais aussi aux États-Unis. oUtre-atlantisme Kudos tente justement de faire son trou dans le monde du cinéma. Elle a réussi un coup de maître critique avec Les promesses de l’ombre, le dernier David Cronenberg. Elle s’apprête à adapter certaines de ses séries à Hollywood. Les Arnaqueurs VIP sera la première d’entre elles. « Ce sera un film à part entière, avec un casting américain, pour le public américain, qui ne connaît pas la série », jure Jane Featherstone quand on lui demande si elle ne craint pas de faire un fiasco. MI-5 pourrait suivre. Une consécration pour Kudos, qui a été rachetée l’an dernier par Shine, la boîte d’Elizabeth Murdoch, fille de Rupert, pour 35 millions de livres (44 millions d’euros). Une affaire qui marche, en somme ] * Voir le « Ma série et moi » de David Wolstencroft, créateur de MI-5, page 106 castings sexy Autre élément clef, selon elle : un sens du casting à des années lumières de la tradition anglaise. « Quand nous avons lancé MI-5, les gens s’étonnaient de voir une distribution remplie de jolis garçons et jolies filles, se rappelle-t-elle. Les séries anglaises sont en général plus penchées vers les castings ultra-réalistes, avec des gens « normaux ». Nous nous disions au contraire que des acteurs et des actrices sexy, ça ne ferait pas de mal. » Résultat de tant d’efforts pour soigner ses apparences sans dénatu- photo : kUdos GÉNÉRIQUE(S) - NUMÉRO 15 / 51

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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