Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 26)

VO - VF / GeorGe Pelecanos “ les flics adorent , leurs chefs moins ” L’écrivain GeorGe PeLecanos a été scénariste et Producteur sur La série the Wire (sur écoute). rencontre à L’occasion de La sortie de son dernier roman. ProPos recueiLLis Par GuiLLaume reGourd Avant de filer à Lyon où il était l’invité du festival Quais du polar fin mars, George Pelecanos était de passage à Paris pour promouvoir son dernier ouvrage, Les Jardins de la mort. Un passionnant polar en trompe l’œil, prétextant les atrocités commises dans les quartiers pauvres de Washington par un serial killer, pour mieux revenir aux sources de la Sainte Trinité qui traverse toute l’œuvre de l’écrivain : braves types plus tout jeunes, ripous en sursis et truands jusqu’au boutistes. Du The Wire dans le texte, pour celui qui fut un des producteurs et scénaristes de cette série. Tentative de grand écart entre Baltimore et DC, avec pour guide l’un des plus fins observateurs de l’Amérique urbaine contemporaine. Comment vous est venue l’idée des Jardins de la mort ? the wire GeorGe Pelecanos, 50 ans, est l’auteur d’une quinzaine de romans noirs Prenant tous Pour les Plus fameux, Parus en WashinGton dc. Parmi france au seuil : Blanc comme neige, Drama city, King SucKerman ou encore Suave comme l’éternité. c’est ce dernier, sorti en 1998 qui lui a valu d’être recommandé au créateur de the Wire, david simon. Producteur sur les saisons 2 et 3, il a écrit en tout 8 éPisodes de ce monumental Polar télé. il vient de ParticiPer à l’écriture d’une nouvelle mini-série Pour hBo, the Pacific. cadre sa ville natale, J’avais depuis longtemps envie d’écrire un roman sur le travail de membres de la police criminelle. Je voulais connaître leurs conversations, leur boulot sur le terrain et pour cela passer du temps à leurs côtés. Mais je n’arrivais pas à trouver de porte d’entrée. C’est The Wire qui a changé les choses. À la criminelle, ils n’avaient pas grand-chose à faire de mes livres. Quand ils ont appris que je travaillais sur The Wire, ils m’ont ouvert leurs portes en grand. Ils adorent cette série. Comment l’expliquez-vous ? le temps de faire quoi que ce soit d’autre. Surtout pas d’écrire un livre. La télévision a un pouvoir de séduction énorme. C’est beaucoup plus sexy que d’écrire des romans. Même si The Wire est une des meilleures choses que j’ai jamais faite, je ne voulais pas me laisser happer. Je suis plus fier de cette série que de tout ce que j’ai pu écrire, mais ce n’était pas ma création. Quelle est la principale différence entre écrire pour la télé et écrire un roman ? La plupart des polars souffrent d’être trop réconfortants pour le spectateur ou pour le lecteur. En général, les policiers gagnent à la fin. Ils résolvent l’enquête, et si ça va jusqu’au tribunal, ils l’emportent. Là d’où je viens, la moitié des affaires ne sont pas résolues. Quand vous parvenez à faire condamner quelqu’un, il est de retour dans la rue quelques années plus tard. Je crois que The Wire a été une série policière totale, équilibrée. Les gentils ne gagnent pas. La plupart du temps, ils échouent parce qu’ils ont essayé de se dresser contre un système qui ne le permet pas. Pourquoi avoir décidé de vous retirer de The Wire à la fin de la saison 3 ? Un script, c’est un travail collectif. Vous écrivez pour les acteurs, en fonction de leurs forces et de leurs faiblesses, et ils changent les dialogues sur le plateau. À la télé, vous savez de toute façon que le plus gros de ce que vous écrivez n’apparaîtra pas dans le produit fini. Dans un livre, on fait ce qu’on veut. On est Dieu. Mais j’ai adoré travailler sur The Wire. Avez-vous le sentiment que The Wire est une tentative réussie d’écrire le grand roman américain à la télévision ? J’ai continué à écrire des épisodes, notamment l’avant-dernier de la série. Mais j’ai cessé d’être producteur parce que cela représente entre 12 et 16 heures de travail au quotidien. Cela ne laisse pas 26 / NUMÉRO 15 - GÉNÉRIQUE(S) Photo : © Jerry Bauer Oui. C’est dur d’affirmer cela objectivement mais je pense que c’est la meilleure série dramatique de l’histoire de la télévision. C’est comme un bon livre. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle nous n’avons jamais fait de grosses audiences. Parce que c’est difficile à regarder. The Wire ne se prend pas en plein milieu. Il faut suivre la série depuis le début.

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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