Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 76)

Critiques / LES DVD DU MOIS Destination Danger – saison 2 Patrick mcgoohan eut une vie D’esPion avant le Prisonnier. Dans cette seconDe Fournée D’aventures un Peu vieux jeu mais soliDement mises en scène, Deux PéPites annoncent surtout son DéPart au village. léo soesanto vant d’être un numéro, Patrick MacGoohan fut aussi John Drake, un espion avec un nom, sis dans une série sans laquelle il n’aurait jamais pu faire Le Prisonnier : Destination Danger. Culte en Grande-Bretagne, ayant fait les beaux jours de l’ORTF dès 1961, la série vaut un peu plus que son aspect de relique pré-Bond ou pré-Chapeau Melon & Bottes de Cuir. Certes, Destination Danger est old school, mais c’est là que réside son charme – confirmé par cette deuxième saison – de feuilleton au professionnalisme presque sans faille. On échangerait à peu près n’importe quel script de la série contre tous les SAS. Et c’est l’occasion d’admirer le charismatique McGoohan avant son psychédélique virage au Village. rétro mais pas trop Derrière Destination Danger (Danger Man en Grande-Bretagne, Secret Agent aux États-Unis), il y a bien sûr l’omniprésent Lew Grade et sa maison de production ITC, à qui l’on doit les grandes heures de la télévision anglaise, du Saint à Cosmos 1999 en passant par 76/ NUMÉRO 15 - GÉNÉRIQUE(S) Photos : tF1 viDéo Danger : gentleman Amicalement Vôtre. En 1960, Grade commande le concept d’une série exportable aux États-Unis à Ralph Smart (réalisateur, auteur, producteur qui créera la mouture sixties de L’Homme Invisible). Smart imagine les aventures d’un agent secret : une tradition britannique bien antérieure à James Bond, vivace dès les années trente, des aventures de Bulldog Drummond à la période anglaise d’Hitchcock (la première version de L’Homme qui en savait trop, Les 39 Marches). McGoohan, acteur reconnu, notamment de théâtre (il y joua beaucoup de prêtres), est recruté. Mais il pose des conditions et modèle dès lors son personnage, initialement un espion un peu cliché – glamour, conquêtes féminines. Moral sans être moraliste, McGoohan insiste pour éviter toute violence gratuite et d’impliquer Drake dans des romances d’un soir. Ce n’est pas (00)7 à la Maison, mais plutôt la vision d’un personnage plus humain et réel que le sardonique Bond ou le suave Steed. McGoohan : « je voulais Drake comme un héros. Comme dans le western classique… Ce qui voulait dire qu’il devait être un homme bien. Je vois Drake comme un homme d’idéaux, qui croit à la dignité humaine ». Old school donc : le talent d’acteur de McGoohan est de faire transparaître cet idéal sans faire de Drake un homme-sandwich raide. Drake est solitaire, malin, charmant, imposant, passionné mais sachant dispenser son flegme. Il se bat à la loyale – McGoohan, qui détestait la violence à l’écran, tenait à ce que toutes les bagarres soient soigneusement chorégraphiées. De mémoire, il ne tue jamais personne de sang-froid et utilise rarement son arme : dans « Le Mystérieux Agent », il confie même son pistolet à la demoiselle qu’il est censé sauver. Il n’est pas insensible aux femmes mais repousse leurs avances, sachant son métier dangereux. McGoohan estimait étrangement que s’il embrassait une fois une de ses partenaires, le public s’attendrait à ce qu’il en fasse autant à chaque épisode. Par-dessus tout, Drake n’est pas infaillible. Avant Bond, Drake se sert de gadgets, plus utiles que meurtriers, annonçant l’obsession technologique de Mission : Impossible (les gros plans sur les objets abondent). Il voyage à chaque épisode (sa couverture est celle d’un agent de voyages !) dans divers pays à peu près correctement reconstitués en studio, aidés par le noir et blanc. Le contexte de

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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