Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 12)

ACTUALITÉ / 5 BONNES RAISONS IN TREATMENT 1 le psy-show à son apogée Tell me you love me, Huff, Les Soprano… Les exemples abondent pour démontrer que les séries ont été envahies par la psychanalyse, outil narratif idéal pour sonder les tourments intimes des personnages et se frotter aux délices de la méta-fiction. On pensait apercevoir la queue de cette comète autoréflexive quand survint In Treatment, qui prend le thème à bras-le-corps en ne proposant plus que ça : des épisodes/séances en forme de huis clos, des champs-contrechamps entre le psy et son patient. L’événement est historique : après le polar, la comédie musicale ou le western, le « psy-show » vient d’être érigé en genre à part entière. 5 raisOns D’esPérer la DiffUsiOn française D’Une série encOre inéDite. aU menU ce mOisci in treatment, qUi, à : DéfaUt D’être entièrement réUssie, est la série la PlUs intrigante DU mOment. fréDéric fOUBert 2 le triomphe du concept Produite par Mark Wahlberg, In Treatment emprunte à une création israélienne (Be Tipul) son argument hautement conceptuel. Du lundi au jeudi, la série décline la semaine du psy Paul Weston, chaque jour étant consacré à un patient différent. Et le vendredi, Paul se rend chez sa propre psy. À cette cadence lourde, une première saison de 43 épisodes (26 minutes chacun) a déjà été diffusée sur HBO. Bienvenue dans l’ère du concept fou et quasi expérimental. Ici, en l’occurrence, une tentative de conjuguer les héritages de la télé-réalité intrusive et du théâtre américain, sous haute influence Tennessee Williams. 3 Une mécanique à démonter Le projet peut intriguer ou effrayer : la mécanique n’est-elle pas trop bien huilée ? In Treatment ne risquet-elle pas de se retrouver prisonnière de son concept ? Très vite, heureusement, la machine se grippe et déraille, l’emploi du temps est perturbé et les patients détraquent le bon ordonnancement des séances. On peut suivre la série pour y confronter ses propres névroses, on peut aussi se réjouir d’observer les scénaristes démonter leur joujou conceptuel et en exposer les rouages. Peu à peu, le hors-champ s’incruste dans le cadre et le récit sort de ses gonds. Et c’est dans ces moments de débordement qu’In Treatment atteint son plein pouvoir d’émotion. 4 Des acteurs en majesté Si les dialogues sont parfois lourdement explicatifs, on regarde avec délice les acteurs, brillants, batailler avec une partition pas toujours à la hauteur de leur talent, en des face-àface tendus, étouffants, incroyablement physiques malgré la raideur du dispositif. Mentions spéciales à la jeune Mia Wasikowska, à l’ambiguë Melissa « Mulholland Drive » George, et bien sûr à celui qui trône au centre de cette distribution, Gabriel Byrne, élégant, étonnant, d’une sobriété bouleversante. Sa composition vaut toutes les leçons de comédie du monde – n’importe quel épisode d’In Treatment est plus instructif que l’intégralité de Inside the Actors Studio. 5 Débats critiques en perspective On jurerait parfois regarder une série conçue pour les critiques, clamant à chaque instant à quel point elle est subtile, intelligente, sans fausse note. À force de qualité, HBO aurait-elle créé son propre académisme ? Génie ou arnaque ? De beaux débats sont donc à prévoir, les « pro » et les « anti » pouvant commencer à fourbir leurs arguments. Pourtant, même les détracteurs devront l’admettre : si cet austère déluge de paroles ne provoque malheureusement pas la transe, il installe un rythme totalement inédit, enivrant et furieusement hypnotique. Du jamais vu ] Photo : ©HBO

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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