Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 88)

musique / Jeff Beal L La soLitude du compositeur de fond Jeff Beal, trompettiste, Jazzman et compositeur solitaire a signé les Bandes-son de carnivàle, rome, monk et ugly Betty. portrait d’un musicien incontestaBlement éclectique. pierre langlais le succès commence avec monk Pourtant, avoue-t-il, « J’étais adolescent quand Star Wars est sorti sur les écrans, et l’impact de sa bande-son a été colossal. » Assis devant son petit écran, il découvre des séries comme Rockford Files (1974) et Hill Street Blues (1981). « La musique de ces séries était vraiment excellente, se rappelle-t-il. J’ai fini par me dire que faire ce job-là serait plutôt amusant. » Étudiant en musicologie, il se fait enfermer chaque soir dans les studios de son école, écrit, produit, enregistre en solo ses premières maquettes. Son premier album, « Liberation », sort en 1987. Il a 24 ans, et la musique de séries n’est pas encore au programme pour lui. Son heure viendra en 1989, quand quelques connaissances lui proposent de composer la bande-son d’un a scène se passe au tout début des années soixante-dix. Le petit Jeff Beal a huit ans. Il est écolier dans la petite ville d’Hayward, près de San Francisco. Il grandit entouré des belles notes de l’époque, du jazz, du blues, du classique. Sa grand-mère paternelle est elle-même une ancienne pianiste professionnelle. Ce jour-là, le père de Jeff l’emmène à l’école, où l’on fait une démonstration musicale, histoire d’encourager les bambins à choisir un instrument, et à ajouter une corde à leur formation. Jeff, patient, écoute défiler les vents, les percussions, s’arrête sur les cuivres, se jette sur la trompette. La belle histoire peut commencer. Elle ne prendra un tournant sérieux que quelques années plus tard, quand Beal, alors lycéen, découvre le jazz et l’improvisation. « Avec l’improvisation, c’est une nouvelle langue, une nouvelle manière de m’exprimer, mais aussi une nouvelle liberté qui s’est offerte à moi », s’enthousiasme-t-il aujourd’hui. Captivé par le son des Miles Davis, Herbie Hancock et autres Chick Corea, apôtres d’un jazz moderne, il apprend, et compose dans son coin. À seize ans à peine, déjà membre de l’orchestre symphonique des jeunes d’Oakland, il écrit un concerto jazz pour trompette. « Le jazz fait partie de ce que je suis, influence tout ce que j’écris, analyse-t-il avec le recul. Quand on y pense, beaucoup de compositeurs de musiques de films, notamment Jerry Goldsmith et John Williams, ont un background jazz. » Jeff Beal ne pense pas encore, à cette époque, à la musique de film. petit film indépendant, Cheap Shots. Il l’enregistre dans un studio de quelques mètres carrés, dans un coin de la maison qu’il loue avec sa femme, aujourd’hui une de ses collaboratrices. Quoique modeste, l’expérience lui permet de récupérer quelques piges, et de jouer au nègre pour des compositeurs de renom. En 1992, il déménage pour Los Angeles, et partage son temps entre la production de ses albums jazz, « le meilleur moyen de se faire connaître » et les compositions pour la télévision et le cinéma – rien d’inoubliable. Partout, le jazz est présent. « Écrire une bande originale, c’est comme faire partie d’un big band jazz, explique-t-il. Chacun a un instrument à jouer, le réalisateur, les acteurs, les producteurs… Si l’harmonie entre ces composantes n’est pas bonne, la fiction ne le sera pas non plus. » Le tournant de sa carrière ne viendra que huit ans plus tard. En 2000, il décroche la composition des musiques de Pollock, biopic réalisé et incarné par Ed Harris. Les critiques sont unanimes, et lui ouvrent toutes grandes les portes d’Hollywood. Il décroche d’abord un contrat sur la série CBS Family law, puis, dans les trois ans qui suivent, pas moins d’une vingtaine de téléfilms. Son 88 / NUMÉRO 15 - GÉNÉRIQUE(S) photos : dr

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15