Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15 - (Page 81)

HOw I MEt yOUr MOtHEr, saIsOn 2 Mère d’alors O sans changer de recette, la sitcom la plus sympathique du moment s’offre une seconde saison toujours aussi légère, toujours aussi rythmée, et toujours aussi drôle. pierre langlais ù en étions-nous ? Un an après s’être fait remarquer pour sa structure narrative originale et son sens de la bonne blague, How I met your mother reprend les choses là où elle les avait laissées. Père de deux ados, Ted Mosby, sans doute la quarantaine, continue de nous raconter sa jeunesse, et comment il a rencontré la mère de ses enfants. On l’avait laissé heureux, enfin dans les bras de Robin – tâche qui l’avait occupé toute la première saison – mais contraint de consoler Marshall, son meilleur ami, dont la future épouse, Lily, avait claqué la porte. Voila pour les histoires de cœurs. On ne change pas une équipe qui gagne. Les malheurs de Ted, ancien célibataire transi, vont devenir ceux de Marshall, ancien amoureux comblé, et vice versa, le tout arbitré par Barney, clown de service « lé-gen-daire », selon ses propres termes. Comme si de rien n’était, How I met your mother reprend donc sa route, où l’on en apprend toujours aussi peu sur qui sera la fameuse mère, mais où on s’amuse toujours autant. Les bonnes recettes de la première saison sont réutilisées avec succès, notamment la désarticulation temporelle, flash-back et répétition d’une même scène, reflets d’un récit où le narrateur multiplie les anecdotes. Au milieu de ce festival de sketches plus ou moins réussis, chacun a conservé son rôle, la jolie fille (Robin), la meilleure copine (Lily), le grand bêta touchant (Marshall), le Monsieur tout le monde (Ted) et le bouffon (Barney). C’est justement ce dernier qui s’en sort le mieux. Plus furieux, plus impossible encore que dans la première saison, il se dévoile un peu plus, et laisse apercevoir un brin de sensibilité, venant en aide au couple Lily-Marshall, qui en a bien besoin. Toujours aussi écrit – pas une de ses phrases qui ne soit une blague – il agacera les détracteurs de la série. Ceux qui veulent juste se taper sur le ventre seront en revanche ravis. Sortie : 28 mai Éditeur : 20th Century Fox ÉpiSodeS : 22 annÉeS : 2006-2007 CrÉÉe par : Carter BayS et Craig thomaS prix : 29,99 euroS délires en tout genre Ce qui se passe côté sentiments dans cette seconde saison se résume en revanche en deux phrases, qu’on se retiendra bien d’écrire ici. How I met your mother pousse au maximum le plaisir du détail, le jeu du souvenir, s’emploie un épisode entier à disserter sur la première voiture de Marshall ou l’importance du brunch du dimanche chez les couples new-yorkais. Au passage, la série multiplie les gags récurrents, dont un majeur lancé ici, le « slap bet » ou pari payé en baffes, qui permettra à Marshall et Barney de s’envoyer de grandes claques au visage… jusqu’en plein milieu de la troisième saison, créant du coup une complicité imparable avec le téléspectateur. Toujours aussi survitaminée en bonnes blagues, How I met your mother offre ici quelques morceaux à se tordre au sol, notamment une scène impliquant un gode et quelques vieilles dames (voir l’épisode 19), franchement énorme. Pour ne pas passer pour une arnaque totale où tout ne serait que prétexte à la déconnade, la série nous en dit quand même un peu plus sur ses héros, leurs origines, leur jeunesse, leurs familles et leur boulot. On suit notamment Ted dans son cabinet d’architecte, où il prend du galon, l’occasion pour Bryan Cranston, le père de Malcolm et génial chimiste de Breaking Bad de faire une apparition remarquée en collègue de bureau imbuvable. Autre guest, le funkadelic George Clinton en personne, dans une de ces scènes délirantes dont la série a le secret. Autant de raisons qui feront rapidement oublier le côté vain de toute cette entreprise, qui, et c’est là toute sa force – et toute sa faiblesse, diront certains – pourrait très bien s’éterniser, pour le simple plaisir de voir cette bande de copains se fendre la poire, en reportant sine die la découverte du nom de la « mother » du titre…] photo : ©2005 cbs broadcasting inc. GÉNÉRIQUE(S) - NUMÉRO 15 / 81

Table des matières de la publication Magazine Générique(s) de mai 2008 - N°15

Couverture
Edito
Sommaire
ACTUALITES - Tour du monde
- La sélection du mois
- 5 bonnes raisons d'attendre In Treatment
- Décryptages : Pushing Daisies vu par J-P Jeunet
- Miami et les séries
- Les stars télé en librairies
- Tournage : rien dans les poches (Canal+)
VO.VF - George Pelecanos, Romancier et scénariste de The Wire
- Cynthia Mort, créatrice de Tell Me If You Love Me
- Virginie Brac, scénariste d'Engrenages saison 2
DOSSIER Royaume-Uni : My Télé is Rich | Introduction
- L'autre pays des séries
- Le ton British
- Le modèle BBC
- L'exemple Kudos
- Les indispensables en DVD
ZOOM | NIP TUCK : Une série des années 2000
- Ryan Murphy, l'art discret de la provocation
- McNamara / Troy : portrait croisé
- L'image du corps
- La critique, saison par saison
- Les guest stars
- Galerie de patients
- Pour ou contre
CRITIQUES DVD - 30 Rock (S.1)
- Destination danger (S.2)
- Doctor Who (S.3)
- Scrubs (S.6)
- V (Episodes 1 à 10)
- How I Met Your Mother ( S.2)
- Chez Maupassant (S.2)
- Les Routes du Paradis (S.1), Hotel Babylon (S.1)
- Las Vegas (S.4), Sliders (S.4)
- Stargate Atlantis (S.3), La Cour des Grands (Intégrale)
POINTS DE VUE | Générique : Le Prisonnier
- Musique : Jeff beal
- Personnages : Barney
- Jack Malone
- Séquence : Dirt
- Gros Plan : Les thérapies de groupe
- La Voix Off
- Horizon : Les déclinaisons des Desperate Housewives
- Classique : Les Shadoks
- Ma série et moi : David Wolstencroft (Mi-5)

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