Cultures marines n°286 - (Page 19)

bretagne sud Actualité Vers une exploitation des éponges marines f Un nouveau préfet Doctorante au sein du laboratoire de biotechnologie et de chimie marines (LBCM) de l'université de Bretagne Sud, Charline Gentric travaille depuis 2012 à une thèse qui commence à bouleverser l'approche des cultures marines. Intitulé Bioremédiation des parcs conchylicoles par les éponges marines, son sujet d'étude placé sous la direction de Pierre Sauleau, ouvre des perspectives encourageantes (lire « Cultures marines » n° 252). « Les éponges sont des organismes particulièrement intéressants dans l'objectif d'un assainissement des milieux marins, indique la chercheuse âgée de 26 ans. Certaines espèces peuvent filtrer jusqu'à 10 000 fois leur propre volume en eau et retenir jusqu'à 80 % des particules en suspension. Dans leur menu, on trouve pêlemêle, la bactérie Escherichia coli, les Vibrio splendidus et aesterianus, mais aussi du plomb ou encore du tributylétain (TBT). » L'avantage, c'est que ce régime alimentaire très spécial ne nuit pas à la croissance des coquillages, au contraire. Une question persiste sur le devenir de quelques molécules qui, à l'instar des métaux lourds, ne sont pas digérées. « Comme les éponges se reproduisent de façon asexuée, par division, mais aussi sexuée, par libération de gamètes, il est encore difficile de connaître leur durée de vie et donc, les rejets que leur mort en- Ancien membre de cabinet de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'Écologie (entre 2008 et 2010) et ancien préfet de Mayotte (entre 2011 et 2013), le directeur général des outre-mer, Thomas Degos, 43 ans, a été nommé en tant que nouveau préfet du Morbihan, le 18 mars en conseil des ministres. Son prédécesseur, Jean-François Savy, a été affecté à la préfecture de la région Champagne-Ardenne et de la Marne, en remplacement de Pierre Dartout nommé préfet de la région Aquitaine. Arrivé à Vannes en janvier 2011, ce haut fonctionnaire aveyronnais âgé de 64 ans, a notamment œuvré à ralentir les déclassements sanitaires de nombreux secteurs conchylicoles et a pressé les élus locaux d'accentuer leurs efforts pour remettre en état les réseaux d'assainissement. Bertrand Tardiveau pour le Morbihan À Locoal-Mendon, sur la ria d'Étel, Charline Gentric récupère un spécimen d'Hymeniacidon perlevis, une éponge marine parmi les plus prometteuses. traîne », souligne la jeune femme. Parmi la dizaine de variétés observées chez les ostréiculteurs partenaires, en ria d'Étel et en baie de Quiberon, Charline Gentric a centré son attention sur une espèce très prometteuse, Hymeniacidon perlevis. « Si l 'on en retrouve de la Manche à la Méditerrannée, mon idée consiste à en maîtriser la production afin de développer des barrières filtrantes pour différents usages, dans les concessions bien sûr, mais aussi dans les zones por- tuaires », reprend la doctorante qui travaille au dépôt de plusieurs brevets afin de lancer son entreprise au lendemain d'une thèse dont la soutenance doit intervenir d'ici la fin de l'année. « Je participe déjà à faire évoluer les mentalités, sourit-elle. Avant, les ostréiculteurs considéraient les éponges comme des nuisibles. J'en vois désormais certains qui s'efforcent de les capter pour ceinturer leurs parcs. » Bertrand TARDIVEAU plémentaires par an, soit 13 à 14 % de la production actuelle, le parc permettrait de diversifier les apports d'une production en baie de Vilaine dont le rendement tend à stagner. Tout en créant des emplois. « Environ 1 emploi pour 30 tonnes », a estimé Bernard Tobie, mytiliculteur représentant du GIE des Mâts, dont le projet a fait l'objet de deux études d'incidence menées par des cabinets indépendants (Techmar et HDI) puis validées par Évelyne Goubert, enseignant chercheur en géosciences du littoral à l'université de Bretagne Sud. À la suite de Jacques Mathieu, président du comité de défense sur l'étang de Thau Sous la responsabilité des professeurs Isabelle Cancre et Tifenn Le Ménach, les élèves de la classe de terminale cultures marines du lycée d'Étel se sont rendus du 29 mars au 4 avril à Sète, à la découverte des différentes techniques d'élevage aquacole sur l'étang de Thau et en Méditerranée. À leur programme, il y avait également la découverte du musée de Bouzigues, une balade en bateau sur l'étang mais aussi une visite de la pisciculture Les poissons du soleil à Balaruc-les-Bains. f Le trail de l'huître récidive Damgan : le projet de bouchots fait polémique Défendue par quatre mytiliculteurs de Pénestin et deux entreprises ostréicoles du Tour-du-Parc, l'implantation de bouchots sur le plateau des Mâts, à environ 2 km au large de Damgan, continue de faire polémique. Lors d'une réunion organisée le 7 avril par le comité d'estuaire, le projet soumis à enquête publique l'an dernier a été présenté. Une large part de l'assistance composée d'une centaine personnes, essentiellement des riverains, plaisanciers et professionnels du nautisme, a réaffirmé une très vive hostilité. Couvrant une surface de 14 hectares avec 13 500 pieux permettant de produire 400 tonnes de moules sup- f Des lycéens d'Étel sur le Belon de la baie de Kervoyal et du littoral damganais, des invectives ont néanmoins fusé. Les reproches adressés aux mytiliculteurs portaient sur le phénomène d'envasement de la baie de Vilaine, ou encore mettaient en cause leur collusion avec les scientifiques et les pouvoirs publics. Bernard Tobie a indiqué que « toute possibilité d'extension est gelée dans les 200 mètres autour du parc ». Il a également précisé que le projet devait encore être soumis aux avis de la commission des sites, puis de la commission cultures marines, avant d'être avalisé par le préfet. B. T. Fort du succès du premier du trail de l'huître, qui avait réuni 434 participants l'an passé au fil des rives du Belon, un groupe de travail s'est déjà constitué pour préparer la 2e édition qui aura lieu dimanche 23 août. Longs de 13 et 23 km, les parcours proposés auront de nouveau pour point de départ le site de la chapelle de Saint-Léger. Établissant un coût d'inscription en baisse à 5 euros, l'équipe organisatrice prévoit de reverser les fonds récoltés à plusieurs œuvres caritatives, dont le Téléthon. Elle s'appuiera sur plus d'une centaine de bénévoles, avec le concours d'une dizaine d'associations de la commune. Cultures MARINES n°286 - mai 2015 19

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