Cultures marines n°286 - (Page 23)

méditerrannée Actualité Des espoirs pour la saint-jacques du sud La coquille Saint-Jacques de Méditerranée (Pecten jacobeus) est-elle l'avenir de la diversification dans le sud ? Une enquête menée par le Cépralmar, la structure d'appui régionale, révèle que dès 2010, près d'un producteur sur trois réfléchissait à de nouvelles voies. La dernière AG du Cépralmar a d'ailleurs fait mention de plusieurs projets déposés auprès du Parlement de la mer. Deux du comité régional conchylicole sur l'huître plate et sur le biju (Microcosmus sabatieri ou violet ou patate de mer). Ainsi que trois menées individuellement : un pour les couteaux, un pour les huîtres plates et les anémones de mer, un dernier pour les algues. Pour autant, l'étude du Cépralmar révèle que la coquille Saint-Jacques fait partie des coquillages les plus fréquemment cités, « sans doute en raison de son prix de vente attractif et de son statut d'espèce noble ». ranée, mais elle est peu commune. Seuls 500 kg/an sont ramenés par les chalutiers en criée. Or si l'élevage de Pecten maximus en Atlantique est maîtrisé, ce n'est pas le cas pour la jacobeus. Les premiers tests faits en 2013 se sont montrés très encourageants. La taille commerciale (10 cm) a été atteinte en 2 ans, avec une croissance linéaire entre octobre et mars : les coquilles ont grossi de 2,5 cm en 5 mois, avec une croissance en poids au printemps soit plus 20 g en 2 mois (mars-avril). Après avoir assuré les approvisionnements en géniteurs, le f Boues rouges : l'enquête publique reportée Cépralmar a ensuite lancé des essais de pontes entre mai et juillet 2014, en partenariat avec l'écloserie expérimentale de la station méditerranéenne de l'environnement littoral à Sète (CNRS - université de Montpellier II). Le sixième essai, en juillet, s'est lui aussi révélé encourageant, avec trois coquilles émettant des panaches blancs de spermatozoïdes. En 2015, ces techniques devront être affinées. Les méthodes de prégrossissement et de grossissement seront aussi testées. L'enquête publique pour le nouveau permis d'exploitation de l'usine d'alumine Alteo devait démarrer le 20 avril. Mais la ministre de l'Écologie Ségolène Royal a demandé son report. S'appuyant sur un rapport public, elle souligne les faiblesses des analyses d'impact sur le milieu marin de cette exploitation qui décharge ses boues rouges de bauxite dans le parc national des Calanques (« Cultures marines » n° 280). Hélène SCHEFFER Pour fêter ses 40 ans, le Conservatoire du littoral a commandé une série de photos de l'ensemble de ses sites en France et en outremer. Un portrait aérien confié au photographe Frédéric Larrey, dont la maison d'édition est située près de Montpellier. Après avoir survolé les espaces protégés en ULM, à basse altitude, il nous fait découvrir les plages sauvages, les îlots de verdure, les salins abandonnés, les lagunes festonnées. « J'ai souhaité surprendre, montrer la fragilité et la beauté du littoral, voir des choses qu'on ne voit pas forcément », a expliqué le photographe lors de l'inauguration de l'exposition, le 3 avril, à Port-Camargue. Les 40 photos de grand format révèlent les paysages graphiques, parfois presque abstraits. L'exposition Littoral, 40 ans de merveilles préservées en Languedoc-Roussillon est visible jusqu'au 19 mai, à Montpellier et Argelès-sur-Mer. D'autres clichés de Frédéric Larrey, ainsi que des dizaines d'animations, sont aussi à découvrir sur d'autres bassins littoraux (Bordeaux, Rochefortsur-Mer, Bretagne, la Martinique, la Réunion...). f Les 40 ans en photos du Conservatoire du littoral D e plus, 4 200 hec tares de concessions en mer sont disponibles pour les cultures marines. Prévue pour les filières de moules, une partie a été abandonnée à la suite des prédations de dorades. « Le développement d'une filière coquille Saint-Jacques pourrait être un moyen de relancer une activité sur les filières en mer, comme cela se fait dans d'autres pays : Canada, Chili, Japon », espère l'étude. Pour envisager la création d'une filière de production, le centre régional pointe la nécessité de maîtriser les besoins en juvéniles. Pecten jacobeus est endémique en Méditer- Hélène Scheffer Maîtriser les besoins en juvéniles En 2014, dans le cadre d'une recherche sur les diversifications d'élevage, le Cépralmar a fait plusieurs tests de ponte de coquille Saint-Jacques de Méditerranée. L'étude doit se poursuivre en 2015. Médithau vise les 10 000 tonnes de moules Médithau, entreprise installée sur les rives de la lagune de Thau à Marseillan, va prochainement déménager une partie de son activité en amont du port de Sète. Cet agrandissement sera réservé à la mise en marché des moules : celles produites sur les tables d'élevage locales, soit environ 200 tonnes, mais aussi celles importées, pour être distribuées sur le marché français - soit environ 5 700 tonnes de moules en provenance d'Italie, d'Espagne et parfois de Grèce (galloprovincialis). Ce nouveau site laisse aussi espérer la relance de l'élevage des moules en mer ouverte. Il est situé en bord à quai, à quelques minutes d e s c o n c e s s i o n s d e c u l t u re s marines en mer. Il n'impose plus de traverser la lagune en bateau et les gros (canaux d'ouvertures sur la mer) pour accéder aux tables marines. La proximité avec d'autres entreprises historiques (Établissements Scotto, Helios Marine..) pourrait aussi permettre de dynamiser ce pôle de production et de mareyage. À quelques centaines de mètres de l'autoroute A9, il est aussi bien situé sur les voies logistiques. Pour cette délocalisation d'une partie de leur activité (la production d'huîtres et les équipes administratives resteront à Marseillan), l'entreprise a prévu d'investir 2 millions d'euros. Le bâtiment actuel de 2 500 m2 sera agrandi de 1 500 m2. À terme, Florent Tarbouriech, le patron, espère commercialiser 10 000 tonnes de moules, dont 5 000 tonnes produites localement. H. S. f Près de 1 350 hectares protégés autour de Thau 305 hectares protégés sur la rive nord de la lagune, 139 hectares le long du Lido entre Sète et Marseillan, accompagnés de 903 hectares sur la totalité de l'étang du Bagnas, au sud de Thau : ce sont les surfaces acquises et protégées par le Conservatoire du littoral autour de la lagune de Thau. Un chiffre communiqué par Claudine Loste, déléguée adjointe du Conservatoire du littoral de LanguedocRoussillon. Cultures MARINES n°286 - mai 2015 23

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