NEOMA Alumni Mag - N°37 - Décembre 2023 - 23

2 406,2 M€
de CA au 30 juin 2023
des fonctions centrales qui me permettaient de
travailler avec toutes les régions du monde. Suivre
un parcours international, découvrir d'autres
cultures est quelque chose de très fort qui m'a
beaucoup inspiré. En même temps, chez Bel j'ai pu
travailler sur des marques créatives et innovantes,
des marques d'émotion qui apportaient du plaisir
au quotidien à tout le monde, ça m'a procuré un
grand plaisir.
Quelle a été votre expérience la plus
marquante chez Bel ?
Les plus marquantes ont aussi été parmi les plus
difficiles. C'est là que l'on apprend le plus. Quand je
suis revenu des États-Unis à vingt-deux ou vingttrois
ans, j'occupais un poste de responsable de
secteur en France. Mon travail consistait à développer
les activités de différentes marques du
groupe dans des hyper et supermarchés. On m'a
un peu poussé à prendre ce poste, mais je n'ai
jamais regretté. Il s'agissait d'un passage indispensable
et j'ai appris beaucoup de choses. Des
années plus tard, mon passage en Angleterre, où
j'ai travaillé douze ans au total, a été déterminant
dans le développement de ma carrière. Faire du
marketing et du commerce dans une autre langue,
avec une autre culture, en travaillant avec des
grands groupes comme Sainsbury's ou Marks &
Spencer, c'était un vrai challenge. Cela a aussi été
une expérience personnelle et familiale extraordinaire
qui fait qu'aujourd'hui mes enfants sont totalement
biculturels. Tout cela m'a permis de
développer des compétences dans l'ensemble des
métiers du commerce et du marketing et de nouvelles
approches managériales, et d'évoluer plus
tard vers des postes de direction générale. J'apprenais
poste par poste, année après année, c'est pour
cela que je suis resté aussi longtemps chez Bel.
Pourquoi avoir souhaité changer ?
À l'approche de la cinquantaine, je sentais que
j'avais acquis une forme de maturité nécessaire
pour continuer d'évoluer. Depuis un certain temps,
je me sentais prêt à faire d'autres choses et à me
développer dans un autre cadre. J'ai adoré mes
années Bel, mais changer de groupe et donc de
culture d'entreprise a quelque chose de très enrichissant.
Il s'agit d'un moment très important de
ma vie. Je quittais un groupe familial avec une
culture forte que je connaissais bien, pour aller
dans un autre groupe familial. On pourrait se dire
que j'allais y trouver de nombreux points communs,
mais les repères culturels et les expertises
ne sont pas les mêmes chez Bonduelle, c'est un
renouvellement profond.
Vous êtes arrivé chez Bonduelle en tant que
DG France en octobre 2019. Comment la crise
sanitaire a-t-elle impacté votre prise de poste ?
Quelques mois avant la crise Covid m'ont permis
de découvrir les gens. J'ai alors appris deux choses
essentielles au sujet de Bonduelle, un groupe avec
une culture extrêmement importante. Premièrement,
nous avons un lien très fort avec le monde
agricole. Notre équipe agronomique bénéficie
d'une expertise qui vient du fait de travailler avec
des milliers de producteurs en France et plus
encore dans le monde. Ce lien avec le monde agricole,
cette passion pour le travail de la terre, du
légume et des végétaux est très profond et très
inspirant. Deuxièmement, nous avons aussi un lien
fort entre la terre et l'assiette. Bonduelle a une
culture culinaire gourmande et très accessible, qui
est développée par nos chefs. Le travail se fait
dans les champs, mais aussi dans la cuisine où
nous développons nos recettes. À mon arrivée
chez Bonduelle, mon premier travail a été d'apprendre
ces repères culturels qui font la puissance
du groupe. J'ai pu me familiariser avec eux pendant
quatre ou cinq mois, avant la sidération qui
est venue avec le Covid-19 et qui nous a obligés à
mettre en place de nouveaux fonctionnements. J'ai
donné plus d'autonomie aux gens avec qui je travaille
et j'ai été fasciné par la capacité d'adaptation
de l'ensemble des équipes. En un mois, nous
avions accompli un travail qui aurait pu prendre
trois ans pour transformer la prise de décision.
En quoi l'avez-vous transformée ?
Nous avons réuni les équipes autour d'un objectif
de continuité d'activité de court terme qui nécessitait
d'effectuer des changements rapides. Nous
sommes passés de manière accélérée d'un système
hiérarchisé à un fonctionnement transversal
qui repose sur l'autonomie des équipes. Il s'agissait
d'un changement qui était souhaité avant, mais
difficile à mettre en place dans fonctionnement
normal. Des personnes qui avaient peu - voire pas
- l'habitude d'être télétravail ont eu tout à coup
une autonomie totale à distance, ce qui nous a forcément
posés d'autres challenges. Pour nous, le
point le plus important était de leur faire confiance
et d'essayer de les soutenir, et
ils ont été
incroyables. J'ai été bluffé par leur capacité d'adaptation.
Quels
enjeux commerciaux la crise Covid
a-t-elle posés pour Bonduelle ?
Une entreprise agroalimentaire comme Bonduelle
est là pour répondre à un besoin fondamental du
quotidien : se nourrir. Pendant le confinement, la ❱❱❱
NEOMA ALUMNI mag DÉCEMBRE 2023 - 23 -
170
ans
d'histoire, 4 marques
(Bonduelle, Ready Pac
Bistro, Cassegrain,
Globus)
11 900
salariés, et une présence
dans 100 pays
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