L'école aujourd'hui Maternelle - n°30 - Septembre 2012 - (Page 26)

Sélection La peur d’enseigner La société des diplômes Serge Boimare, Dunod, 2012, 162 p., 14,50 €. Mathias Millet, Gilles Moreau dir., coll. États des lieux, La Dispute, 2011, 288 p., 23 €. discours critique de ce système qui adopte tantôt le point de vue d’un marché de l’emploi ne trouvant pas toujours dans le diplôme une garantie de qualification suffisante, tantôt le point de vue du diplômé pour lequel la banalisation du certificat n’offre plus l’assurance d’une entrée réussie sur le marché du travail. Cet ouvrage collectif nous rappelle qu’ils sont le fruit de politiques publiques, qu’ils ont des histoires et des usages sociaux variés. Ainsi, considéré comme un fait sociologique à part entière, le diplôme devient un analyseur subtil des transformations de nos sociétés contemporaines nous permettant non seulement d’interroger les rapports entre formation et emploi, mais aussi de lier sociologie de l’éducation et sociologie du travail. Esther Delamare Apprends-moi à faire seul Charlotte Poussin, Éditions Groupe Eyrolles, 2011, 218 p., 16,90 €. Dans ses précédents ouvrages, S. Boimare avait mis en évidence ce que nous pourrions appeler le complexe d’Héraklès : l’empêchement de penser s’inscrit dans une défaillance originaire, un événement trouble que l’enfant porte en lui sans le connaître. Cet empêchement de penser conduit à la peur d’apprendre, apprendre remettant en cause les constructions imaginaires dont le rôle est de maintenir une identité que fragiliserait la connaissance de la vérité. Ce rappel est important pour comprendre l’envers de la médaille décrit ici : face à ses élèves rétifs, l’enseignant peut développer une peur d’enseigner qui se traduit par un raidissement de pratiques jamais remises en question, ou par une démagogie face aux élèves qui ne sert personne. Annie Cordié s’était, en 1998, attaquée au problème du “Malaise chez l’enseignant” et avait repéré un pro, blème d’image, montrant que le surinvestissement et le désinvestissement des études avaient à l’origine un même “désarroi de l’être” S. Boimare développe ce . thème et offre quelques pistes très intéressantes, notamment un repérage en début d’année du type de difficultés des élève. Marie-José Minassian 26 Tandis qu’avec l’essor de la scolarisation le diplôme s’est imposé comme norme sociale, la mise en place de nouvelles formes d’accès au diplôme semble être les témoins institutionnels d’une crise naissante de cette société des diplômes. Mais il convient de mieux comprendre le diplôme en le considérant comme un “fait social” avant de céder au , Quand les livres relient Dir. Patrick Ben Soussan, Revue 1001 BB, n°124, érès, 2012, 250 p., 15 €. certains sont depuis longtemps appréciés de nos lecteurs. La collection d’articles est exceptionnelle : elle constitue une véritable réflexion sur la lecture et sur l’image dans les albums pour les enfants. Pour n’en citer que quelques-uns, P Ben Sous. san pense l’orbis pictus des bébés (le monde représenté en images) et insiste sur ses virtualités narratives, Dominique Rateau montre que l’accès au sens précède l’accès au code, Francine Foulquier parle de la créativité intrépide des illustrateurs contribuant de ce fait à l’éducation du regard des petits : tous les auteurs redisent combien le livre contribue à créer un “écrin relationnel” Il faut aus. si voir l’abondance de termes tels que considération et égard, animant le travail du lecteur, pour comprendre où se situe le grand enjeu du livre : la prise en compte de personnes. M.-J. M. Depuis 2004, l’Agence Quand les livres relient mène des actions sur tout le territoire enfin de promouvoir la rencontre entre le livre et les tout-petits, petits et grands. Au fil du temps, les actions se sont déployées vers d’autres publics, cherchant à faire revenir vers le centre les bords négligés ou malmenés de notre société. Ces actions sont ici pensées par une vingtaine de membres de l’Agence, dont septembre 2012 Quelle méthode pédagogique associe-t-on au nom de Maria Montessori ? Cet ouvrage en décrit les principes et leur mise en œuvre, tant à l’école que dans la sphère familiale. L’approche consiste à cultiver chez le jeune enfant son désir naturel d’apprendre en lui offrant la possibilité de progresser selon son propre rythme, en choisissant librement ses activités. Dans la classe, où tout est minutieusement préparé, l’enfant conduit seul ses apprentissages. Il développe l’autodiscipline, le respect du travail de chacun et du groupe. L’éducateur joue le rôle de guide : il aide l’enfant à prendre confiance en lui et à développer son autonomie en appliquant le principe “aidemoi à faire par moi-même” qui fit la notoriété de la pédagogue. Bienveillant à son égard, il l’encourage en mettant l’accent sur ses réussites plutôt que sur ses échecs, sans prendre en compte la notion de retard ou d’avance. Tous les témoignages recueillis auprès d’adultes ayant expérimenté cette méthode révèlent des tempéraments épanouis et confiants en eux. Géraldine Pluss L’ÉCOLE AUJOURD’HUI MATERNELLE n°30

Table des matières de la publication L'école aujourd'hui Maternelle - n°30 - Septembre 2012

Edito
Sommaire
ACTU
- La vie de l’école Réunir les parents dès la rentrée des classes
- Le billet du médecin Des difficultés à s’intégrer au groupe
- Une année avec… Bienvenue à l’école Montessori
DOSSIER - Pour une école bienveillante
- Introduction
- Entretien Michel Dollé et Jean-Pierre Terrail
- Analyse La maternelle en tensions : quelles valeurs pour quelle école ?
- Témoignages Parole aux acteurs
- Bloc-notes Livres programmes
PRATIQUES PÉDAGOGIQUES - L’évaluation initiale
- Introduction 3 questions à Catherine Valiant
- Progressions PS MS GS
- Outils pour la classe
SÉLECTION
- Nouvelles technologies
- Pédagogie
- Coin thématique
- Jeunesse

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