L’école aujourd’hui Maternelle - n°25 - Janvier 2012 - (Page 26)

Sélection Les enseignants et le genre La Laïcité. Histoire d’un fondement de la République Henri Peña-Ruiz, Frémeaux & Associés, 2011, 19,99 €. examen historique rappelant les conditions qui ont conduit au surgissement de l’idéal laïc, suivi d’un développement des fondements philosophiques de la laïcité, dont le refus de la contrainte de la conscience humaine et la distinction lucide entre croire et savoir. Le second CD s’attache plus particulièrement aux enjeux présents de la laïcité, notamment dans l’école. L’idée de Condorcet est rappelée : l’enfant devenant élève doit s’approprier les acquis de l’histoire humaine et jouir d’une autonomie de jugement, ce que garantit l’école publique. La conception même de laïcité “ouverte”, formulée il y a quelques années, est un nonsens intellectuel, fragilisant la notion : la règle commune ne peut varier au gré des modifications du paysage religieux. Marie-José Minassian Marie-Pierre Moreau, PUF, 2011, 192 p., 18 €. Fabrizio Butera, Céline Buchs, Céline Darnon, coll. Apprendre, PUF, 2011, 188 p., 20 €. L’évaluation, une menace ? Tandis que l’entrée des femmes dans des métiers “masculins” suscite l’intérêt car ce choix professionnel vient “troubler le genre” (C. Marry), l’entrée des femmes dans les métiers reconnus d’emblée comme “féminins” ou “mixtes” conforte les idées reçues. Or, dans la perspective de l’égalitarisme des vies professionnelles, une lecture critique des préjugés concernant le secteur de l’enseignement montre que la mixité apparente entre les sexes, le statut d’employé du secteur public, souvent perçu comme le garant de l’égalité professionnelle, et la féminisation statistique n’induisent pas ni l’existence de privilèges féminins ni celle d’une égalité hommes/femmes effective. La sous-représentation des femmes dans les échelons les plus élevés de la hiérarchie est ainsi caractéristique. À la croisée des sociologies du travail et de l’éducation, des théories des rapports sociaux de genres, nous comprenons la nécessité de favoriser l’émergence d’un questionnement sociologique et/ou politique sur la construction des inégalités de genre dans les secteurs où les femmes se concentrent. Esther Delamare Cet ensemble de “leçons” sur la laïcité et ses enjeux actuels est indispensable pour tous ceux qui n’auraient de la notion qu’une compréhension molle et, surtout, qui auraient repris à leur compte l’idée paradoxale de laïcité “ouverte”. H. PeñaRuiz commence son propos en posant les principes servant de cadre à la laïcité : liberté de conscience, égalité de traitement et de droits, orientation universelle de la puissance publique au service du bien commun. Suit un rapide mais utile Musique Michel Serres, coll. Essais et Documents, Le Pommier, 2011, 160 p., 17 €. à l’origine de la musique. Il contredit ici l’idée de Francis Wolff pour lequel ces bruits manifestent plutôt notre étrangeté au monde à quoi seule la musique fait obstacle par l’organisation causale des sons qu’elle y oppose. De son côté, la claveciniste R. Vançon (Enseigner la musique : un défi, coll. “Logiques sociales”, L’Harmattan, 2011, 178 p., 17,50 €) présente la situation de l’enseignement musical depuis 1974, résultant d’une histoire complexe. On pourra juger un peu artificiel le fait que cette analyse de la situation musicale soit suivie d’une réflexion sur l’expérience de l’enseignement de la base continue. Mais l’on doit prendre cette troisième partie comme une illustration concrète de tout ce qui a été précédemment développé. Marie-José Minassian Ces deux ouvrages soulignent chacun la nécessité humaine de la musique, sa fonction essentielle. Michel Serres rêve musique en philosophe, faisant parler mythes, expérience personnelle et religion. Les bruits du monde et ceux des vivants seraient selon lui janvier 2012 Cet ouvrage dresse un bilan global de l’évaluation sommative, la plus fréquente, dont l’objectif vise, en fin de parcours d’apprentissage, à mesurer l’étendue des connaissances de l’élève et à lui attribuer une note. Selon les auteurs, cette forme d’évaluation, pratiquée tant à l’école qu’à l’université pour classer et sélectionner, semble avant tout conduire les apprenants à se comparer socialement entre eux et à s’autoévaluer. Si cette comparaison peut favoriser l’émulation entre élèves, elle peut aussi, dès lors que la performance est insuffisante, menacer l’estime de soi et freiner les apprentissages, en particulier chez les élèves issus d’un milieu social défavorisé. Ces derniers, plus que les autres, développent alors des comportements agressifs envers leurs professeurs et leurs camarades. Par ailleurs, les auteurs s’interrogent sur le bien-fondé de la notation en tant qu’instrument de mesure, modèle de compétition, symbole de mérite et facteur de motivation. L’évaluation révèle finalement la tendance à la promotion de soi et à la compétition au niveau individuel. Géraldine Pluss 26 L’ÉCOLE AUJOURD’HUI MATERNELLE n°25

Table des matières de la publication L’école aujourd’hui Maternelle - n°25 - Janvier 2012

Edito
Sommaire
ACTU
- En bref 3 questions à Marie-Laure Guillaumin
- Le billet du médecin Comment fonctionne l’audition ?
- Une année avec… Sonoriser un album
DOSSIER - Vivre le théâtre, de la salle à la scène
- Introduction
- Entretien Dominique Bérody
- Reportage Un rôle pour s’affirmer
- Analyse Du théâtre, pour le plaisir !
- Bloc-notes Découvrir le théâtre
PRATIQUES PÉDAGOGIQUES - Oralité et mise en scène
- Introduction 3 questions à Jacky Biville
- Progressions PS MS GS
- Outils pour la classe
SÉLECTION
- Nouvelles technologies
- Pédagogie
- Coin thématique
- Jeunesse

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