COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011 - (Page 93)

Conclusion [ Danièle Pourtaud / Adjointe au Maire de Paris, chargée du Patrimoine ] [ Philippe Prost / Architecte et urbaniste, professeur à l’ENSA de Paris-Belleville ] Philippe Prost Comment vous remercier ? On se trouve sur le lac, on regarde le paysage, les Alpes, on est séduit, on est charmé et, en plus, évidemment, ponctualité oblige, vous respectez parfaitement votre temps de parole. Alors, Danièle Pourtaud m’a demandé de faire une petite synthèse, et puis je crois qu’elle souhaite dire quelques mots ensuite. Je pense que cette conclusion monumentale ouvre des perspectives. Elle offre une manière d’appréhender autrement les questions qui ont été posées tout au long de cette journée. Mais elle se place, finalement, dans le droit fil de la manière d’aborder ces questions, à la fois par Jacques Fredet ou par André Pouget, l’un architecte, l’autre thermicien. C’est-à-dire un peu un retour, d’une certaine manière, au bon sens. Évidemment, c’est une vertu qui semble un peu datée, ou un peu périmée, mais c’est quand même une vertu. C’était vraiment quelque chose de formidable de vous entendre. Je crois aussi qu’on a eu la chance de voir que la jeunesse incarne la recherche. Entre Julien Bigorgne et Morgane Colombert, on voit des pistes de recherches qui ont été tracées par la Ville de Paris, dans le cadre de son travail sur le Plan Climat, et je trouve que ce sont vraiment des sujets sur lesquels on aimerait en savoir plus tout de suite, même si ce n’est pas tout à fait fini et si, pour une part, cela ne fait que commencer. On sent qu’il y a là une recherche qui va se développer et nourrir une question qui vient, entre guillemets, à peine d’être posée. À moins qu’on ne la pose comme vous le faites, c’est-à-dire avec une certaine hauteur de vue et un retour à des fondamentaux. Mais, en tout cas, cette question doit être posée, malgré tout, et étudiée. Je crois que la qualité de cette journée, c’est de montrer qu’il y a des recherches en cours, qu’il y a une réflexion. D’autant plus urgente que les bailleurs sociaux, mais aussi les copropriétés privées – on l’a vu ce matin avec les représentant de la Ville de Paris ou de la région grenobloise – vont être confrontés aux mêmes questions : faire face au Plan Climat ou au Grenelle de l’Environnement, aux questions d’économies d’énergie, qui se posent à tous dans le contexte planétaire. Même si le bon sens doit faire loi, en même temps, le réchauffement climatique est là, et on est bien obligé de le penser. On a vu, d’entrée de jeu ce matin, que la Ville de Paris avait une ambition de qualité et d’aller de l’avant, d’optimiser les demandes qui sont faites pour aller plus loin, et que l’État, à travers J.-M. Blanchecotte, était dans un souci de préserver l’identité même de la ville. C’est évidemment un patrimoine commun qui est extrêmement important, qui fait que tout le monde rêve un jour ou l’autre – peut être même vous ! – de venir passer quelques jours à Paris. C’est un patrimoine commun très fort qu’il faut défendre, qu’il faut respecter et préserver. Je crois que, Marc Benard l’a aussi très bien dit tout à l’heure, il y a suffisamment de sujets sur lesquels on peut d’ores et déjà travailler, des sujets massifs, comme les architectures des années 1970, 80 voire 90, et qui sont en proportion très importantes, pour se donner du temps, s’agissant du patrimoine le plus ancien. Celui a déjà traversé des siècles, qui est arrivé jusqu’à nous et qui fait toujours – je le répète – l’identité et la forme d’une ville. J’ai eu aussi l’impression, au cours de la journée d’entendre, à propos de la question de l’isolation thermique, de réentendre un questionnement, un débat très long qui a été celui des ciments pour enduire les façades. Le patrimoine a subi l’époque où l’on préconisait le ciment, pour étancher les murs, et puis, finalement, au fil du temps, des décennies, on s’est aperçu que cela créait plus de désordre que d’éléments positifs. On s’est alors mis à dé-cimenter les façades pour revenir à des enduits à la chaux, des enduits traditionnels ou des mortiers bâtards, qui laissent la perméabilité et la respiration du mur. On voit bien qu’on est un petit peu dans une situation un peu analogue. C’est-à-dire qu’il y a une notion d’urgence qui s’impose à tous, notamment au politique, et une volonté de faire, mais, simultanément, il faut savoir garder la mesure du temps, afin de ne pas s’engouffrer dans des solutions, qui pourraient apparaître comme idéales, avant de s’avérer ensuite désastreuses. Enfin, je vous livre quelques questions, Christophe Amsler. C’est aussi une question que vous posez très bien, et j’avais déjà entendu André Pouget en parler à propos de la Réglementation Thermique : l’impact de la division des travaux en différents lots ? Parce qu’on parle beaucoup des maîtres d’ouvrage, des maîtres d’œuvre, des bureaux d’études, mais quid des entreprises ? Et en particulier, quand elles réalisent un bâtiment, que ce soient des entreprises générales ou en lots séparés, il y a plusieurs acteurs qui mettent en œuvre un ouvrage, comme une fenêtre par exemple. Et c’est là que toutes les déperditions peuvent s’opérer, parce que si le mur et la fenêtre sont bien réalisés, mais que c’est mal raccordé, c’est comme si on n’avait rien fait. On voit bien qu’il y a la question des savoir-faire des entreprise qui est convoquée, et alors, en vous écoutant, je posais la question à mon voisin : « mais n’y a-t-il pas de bureau de contrôle en suisse ? » Je suis un peu simplet, parce que je n’ai jamais travaillé en suisse, peut-être qu’ils n’ont pas de bureau de contrôle technique ? Si ? Ah, vous me rassurez ! Alors, vous avez vaincu tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés, parce que finalement la norme et le respect de la norme sont contrôlés par le bureau de contrôle technique, qui conseille le maître d’ouvrage public. Et, évidemment, c’est là que beaucoup de choses se jouent. Mais, je ne vais pas développer plus longtemps. J’ai l’impression que dans cette première journée – ce qui m’a beaucoup plu –, on a tous glané toutes sortes d’éléments, de pistes de réflexions, et peut être surtout qu’on a pris conscience, qu’on appartenait à une forme de communauté de personnes, qui se posaient des questions qui vont tous dans le Actes du colloque patrimoine architectural parisien & développement durable du 12 octobre 2011 93

Table des matières de la publication COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011

Couverture
Sommaire
Avant-propos
PREMIERE TABLE RONDE
- Les leviers d’action : comprendre les règles, les pratiquer et les adapter au contexte parisien
- Mme Élisabeth Borne [Directrice de l’Urbanisme, Ville de Paris] : règles, principes et pratiques à Paris, évolutions souhaitables
- Jean-Marc Blanchecotte [Chef du STAP de Paris] : enjeux énergétiques versus procédures patrimoniales ?
DEUXIEME TABLE RONDE
- De Paris et d’ailleurs : programmes collectifs passés ou en cours
- Mme Isabelle Petitperrin [Directrice du Développement, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation énergétique du parc immobilier en brique des années Trente
- Mme Marine Maire [Chargée d’opérations, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation d’un immeuble pour la création de sept logements sociaux et un local d’activité
- M. SergeContat [Directeur Général de la RIVP] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences
- Mme Sylvie Laget [Chef de projet, PACT de Paris ] : opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments du 13e arrondissement
- M. Arnaud Segon [Directeur technique, Agence locale de l’énergie et du climat de l’agglomération grenobloise (ALEc) ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâti de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; programmes collectifs dans l’agglomération grenobloise
- Mme Sylvie Amselem [Chef du Service réhabilitation et patrimoine urbain de la Ville de Grenoble ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâtis de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; l’audit architectural et énergétique
TROISIEME TABLE RONDE
- Connaissance matérielle du bâti ancien parisien et enjeux énergétiques : Identifier ses potentiels et caractéristiques pour mieux le transformer
- M. Julien Bigorgne [Ingénieur environnement, Atelier parisien d’urbanisme (APUR) ] : analyse et cartographie de la performance thermique du bâti parisien
- M. Jacques Fredet [Architecte DPLG, ancien professeur à l’ENSA de Paris-Belleville ] : maisons parisiennes préindustrielles ; caractéristiques techniques de leurs enveloppes
- Mme Morgane Colombert [Enseignante chercheur, École des Ingénieurs de la Ville de Paris ] : qualité architecturale et qualité énergétique ; des programmes de recherche pour des solutions innovantes
- M. André Pouget [Ingénieur en physique « physique de l’habitat », Bureau d’Études Thermiques POUGET Consultants ] : le parc existant, une chance pour rénover de manière performante et durable
QUATRIEME TABLE RONDE
- L’architecture parisienne renouvelée par les enjeux énergétiques : démarches de projet et prospectives
- M. Marc Benard [Architecte DPLG, SAS Equateur ] : projets parisiens de réhabilitation ; exemples et prospectives
- M. Christophe Amsler [Architecte EPFL ] : énergétique du patrimoine et projet architectural contemporain
CONCLUSION
Table des illustrations et crédits

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