COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011 - (Page 76)
Projets parisiens de réhabilitation
[ M. Marc Benard / Architecte DPLG, SAS Equateur ]
Exemples et prospectives
Je vais vous présenter quatre projets de logements sociaux de l’agence, qui s’échelonnent entre 2005 et aujourd’hui. Deux projets avec la SIEMP comme maître d’ouvrage, et deux avec la RIVP. On retrouve assez fréquemment les mêmes acteurs, puisque, par exemple, l’un des projets se fait avec André Pouget. Nous sommes finalement assez peu nombreux, je pense, à creuser cette voie. Certains chantiers sont déjà terminés, d’autres en cours d’étude. Les projets ne seront pas présentés dans l’ordre chronologique des études de l’agence, mais dans l’ordre chronologique de construction d’origine : je ne vous referai pas l’exposé sur le parc parisien par période de construction, on en a beaucoup parlé aujourd’hui. Le premier projet se situe dans le 20e arrondissement (Fig. 85). C’est du bâti faubourien, dans l’écoquartier Fréquel-Fontarabie, avec pour maître d’ouvrage la SIEMP. Il s’agit d’une quinzaine de logements sociaux en réhabilitation lourde, avec un objectif « Plan Climat » – donc les 80 kWh/m²/an –, et d’une certification Cerqual « patrimoine Habitat & Environnement ». Une partie du bâti était dans un état correct jusqu’à très récemment : le dernier locataire y est resté jusqu’au démarrage du chantier. Le reste était dans un état de vétusté très avancé, avec plus de planchers intérieurs et des façades en voie d’effondrement. Donc, il a fallu développer des stratégies très différenciées, qui vont de la réhabilitation assez classique, jusqu’à la reconstruction neuve intégrale, afin de ne pas s’acharner sur des bâtiments irrécupérables. Nous avions un objectif de 80 kWh/m²/an, mais nous nous sommes rendus compte qu’il était possible d’aller plus loin, le contexte écoquartier poussant évidemment à une recherche de dépassement de ces objectifs. Le chantier vient de démarrer. Les études ont été faites chez nous en 2010 pour l’essentiel, avec un projet qui avait été commencé par notre consœur Sonia Cortesse. Le contexte de l’écoquartier est le suivant : cette photo est prise d’un bâtiment à R + 13, qui domine le quartier, d’où l’on voit le bâti faubourien (Fig. 86). Les bâtiments du projet en question sont les deux que l’on voit, sur le passage Fréquel (Fig. 87), et les deux, dans le fond, sur la rue des Orteaux (Fig. 88). Sur le passage Fréquel et sur une partie de ces bâtiments, une réhabilitation est prévue, par contre les deux autres bâtiments seront reconstruits, vu leur état très dégradé. Selon les cas, ce bâti, qui date de la fin du XIXe siècle, présente encore des décors extérieurs sur rue. Les façades sur cours sont beaucoup plus hétérogènes, certaines avec un décor en fausses briques plutôt attrayant, d’autres à l’état de quasi ruine. Sur le passage Fréquel , le bâti est plus bas, en plus mauvais état. À noter que sur ces bâtiments-là, il n’y a pas de décor à conserver, ce qui permet de choisir de manière libre l’isolation intérieure ou extérieure. Évidemment, s’il existe un décor intérieur, on n’y touche pas, sauf cas exceptionnel. Au point de vue constructif, il s’agit de bâti faubourien classique : du moellon monté au plâtre, des parois très irrégulières, parfois de la brique, des planchers en bois, d’autres en métal. Il y des endroits où les planchers ont été repris, sur la durée de vie du bâtiment, en poutrelles et hourdis ou en béton armé. Toutes choses qui ne se voient de manière claire qu’au moment où l’on peut commencer à mettre la structure à nu. Tant qu’on n’est pas à ce
Fig. 85, 87, 88 et 89
76 Actes du colloque patrimoine architectural parisien & développement durable du 12 octobre 2011
Table des matières de la publication COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011
Couverture
Sommaire
Avant-propos
PREMIERE TABLE RONDE
- Les leviers d’action : comprendre les règles, les pratiquer et les adapter au contexte parisien
- Mme Élisabeth Borne [Directrice de l’Urbanisme, Ville de Paris] : règles, principes et pratiques à Paris, évolutions souhaitables
- Jean-Marc Blanchecotte [Chef du STAP de Paris] : enjeux énergétiques versus procédures patrimoniales ?
DEUXIEME TABLE RONDE
- De Paris et d’ailleurs : programmes collectifs passés ou en cours
- Mme Isabelle Petitperrin [Directrice du Développement, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation énergétique du parc immobilier en brique des années Trente
- Mme Marine Maire [Chargée d’opérations, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation d’un immeuble pour la création de sept logements sociaux et un local d’activité
- M. SergeContat [Directeur Général de la RIVP] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences
- Mme Sylvie Laget [Chef de projet, PACT de Paris ] : opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments du 13e arrondissement
- M. Arnaud Segon [Directeur technique, Agence locale de l’énergie et du climat de l’agglomération grenobloise (ALEc) ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâti de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; programmes collectifs dans l’agglomération grenobloise
- Mme Sylvie Amselem [Chef du Service réhabilitation et patrimoine urbain de la Ville de Grenoble ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâtis de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; l’audit architectural et énergétique
TROISIEME TABLE RONDE
- Connaissance matérielle du bâti ancien parisien et enjeux énergétiques : Identifier ses potentiels et caractéristiques pour mieux le transformer
- M. Julien Bigorgne [Ingénieur environnement, Atelier parisien d’urbanisme (APUR) ] : analyse et cartographie de la performance thermique du bâti parisien
- M. Jacques Fredet [Architecte DPLG, ancien professeur à l’ENSA de Paris-Belleville ] : maisons parisiennes préindustrielles ; caractéristiques techniques de leurs enveloppes
- Mme Morgane Colombert [Enseignante chercheur, École des Ingénieurs de la Ville de Paris ] : qualité architecturale et qualité énergétique ; des programmes de recherche pour des solutions innovantes
- M. André Pouget [Ingénieur en physique « physique de l’habitat », Bureau d’Études Thermiques POUGET Consultants ] : le parc existant, une chance pour rénover de manière performante et durable
QUATRIEME TABLE RONDE
- L’architecture parisienne renouvelée par les enjeux énergétiques : démarches de projet et prospectives
- M. Marc Benard [Architecte DPLG, SAS Equateur ] : projets parisiens de réhabilitation ; exemples et prospectives
- M. Christophe Amsler [Architecte EPFL ] : énergétique du patrimoine et projet architectural contemporain
CONCLUSION
Table des illustrations et crédits
COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011
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