COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011 - (Page 35)

Opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments e du 13 arr. [ Mme Sylvie Laget / Chef de projet, PACT de Paris ] Je vais présenter rapidement l’opération, une OPATB, à savoir une Opération Programmée d’Amélioration Thermique des Bâtiments. Elle se déroule dans le 13e arrondissement. C’est une opération qui rentre évidemment dans le cadre du Plan Climat de Paris et qui est expérimentale. Elle touche 330 parcelles, constituées à 97 % de copropriétés et, pour les 3 % restant des mono-propriétés. Au total, 25 000 logements environ. Les immeubles qui ont été sélectionnés pour cette opération sont des immeubles construits entre 1940 et 1981, du fait de leur particularité énergivore, et aussi parce que l’on pense que ce sont des immeubles sur lesquels on peut intervenir plus facilement au regard d’un patrimoine architectural plus ancien. Les objectifs sont évidemment la réduction des dépenses énergétiques, l’amélioration du confort des logements et la réduction de la précarité énergétique. Pour cette opération, la Ville de Paris a missionné un opérateur, le « Pact de Paris », qui est une équipe pluridisciplinaire – on en parlait tout à l’heure –, avec des compétences à la fois sur la gestion des copropriétés, puisque cela représente 97 % de ce sur quoi on travaille, et des compétences techniques et thermiques, puisqu’il y a des architectes – et je suis moi-même architecte – ainsi que des compétences sur le financement, bien évidemment, puisque l’opération vise à donner, à la fois des conseils en termes d’amélioration thermique, mais également des conseils pour réaliser ensuite les travaux. Il y a une antenne sur place, dans le 13e arrondissement, et comme nous n’avions pas ces compétences thermiques pour réaliser des diagnostics approfondis, nous nous sommes associés au bureau d’études thermiques Pouget consultants, qui réalise l’ensemble des diagnostics dans le cadre de cette opération. Ils sont entièrement financés par la Ville de Paris de manière à pouvoir disposer d’une base de données qui soit homogène grâce à un seul diagnostiqueur qui réalise l’ensemble des audits de la même manière et avec la même méthodologie. Les impératifs sont évidemment d’améliorer les performances énergétiques, mais tout en préservant les qualités architecturales des immeubles, et d’intervenir sans créer de pathologie – on parlait de la ventilation, notamment, mais il y a également d’autres éléments à prendre en compte –, de proposer les solutions adaptées au bâti et de ne pas épuiser les gisements d’économies d’énergie. Tels étaient les impératifs donnés par la Ville de Paris à l’opérateur pour réaliser l’OPATB. La première contrainte est le délai, puisque le projet est limité dans le temps, mais que la copropriété a un temps de décision qui est généralement assez long. L’opération a donc été construite selon une méthodologie qui permette d’intégrer cette contrainte en début d’intervention ; d’où, l’intérêt de financer les diagnostics pour gagner du temps sur les décisions des copropriétés. Ensuite, il y avait aussi à prendre en compte le contexte économique, qui fait que les décisions de travaux ne sont pas aussi rapides que ce que l’on pourrait espérer. Il y a enfin le fait que les outils restent à construire, et notamment les professionnels ne sont peut-être pas encore au point sur différentes techniques ou sur les connaissances par rapport à l’amélioration thermique. On a diffusé l’information, pour mieux faire connaître l’opération aux immeubles qui étaient éligibles. Puis, on a déployé une méthodologie qui a permis de mener la première phase, qui est une étude de la copropriété, de manière à savoir si le diagnostic vaut la peine d’être réalisé dans cette dernière, de savoir s’il y a un potentiel d’amélioration – je détaillerai ensuite ce que cela comprend. Vient alors le diagnostic réalisé par Pouget consultants, que l’on présente au conseil syndical, de manière à ce qu’ils prennent bien connaissance des résultats et de ce qu’il est envisagé de faire. Éventuellement, il peut y avoir des modifications en fonction de ce qui serait vraiment propre à leur immeuble, et ensuite il y a une présentation aux copropriétaires en vue de décisions de travaux. Il y a donc un temps assez long de construction du projet, jusqu’à la présentation aux copropriétaires et à la décision éventuelle en assemblée générale de missionner un architecte pour concevoir un projet. Dans ce temps, les projets qui sont les plus ambitieux et complexes peuvent être accompagnés par le PACT de Paris. En tant qu’opérateur, on peut aider les copropriétaires à mieux comprendre le diagnostic, l’intégrer, organiser la relation entre la copropriété et le maître d’œuvre qui a été choisi, et présenter les solutions, de manière à faciliter le vote et la réalisation des travaux (Fig. 37). Dans le cadre de l’OPATB, l’objet de l’étude est de prendre en compte les besoins de la copropriété, et la problématique thermique. Est-ce qu’il y a des inconforts, d’été ou d’hiver ? Est-ce qu’il y a aussi des travaux à envisager qui sont plutôt de l’ordre de l’entretien de l’immeuble ? Est-ce qu’il y a une qualité architecturale qui s’opposerait à certaines propositions et solutions thermiques ? Il y a également un audit de gestion et de fonctionnement de la copropriété. Si elle Actes du colloque patrimoine architectural parisien & développement durable du 12 octobre 2011 35

Table des matières de la publication COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011

Couverture
Sommaire
Avant-propos
PREMIERE TABLE RONDE
- Les leviers d’action : comprendre les règles, les pratiquer et les adapter au contexte parisien
- Mme Élisabeth Borne [Directrice de l’Urbanisme, Ville de Paris] : règles, principes et pratiques à Paris, évolutions souhaitables
- Jean-Marc Blanchecotte [Chef du STAP de Paris] : enjeux énergétiques versus procédures patrimoniales ?
DEUXIEME TABLE RONDE
- De Paris et d’ailleurs : programmes collectifs passés ou en cours
- Mme Isabelle Petitperrin [Directrice du Développement, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation énergétique du parc immobilier en brique des années Trente
- Mme Marine Maire [Chargée d’opérations, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation d’un immeuble pour la création de sept logements sociaux et un local d’activité
- M. SergeContat [Directeur Général de la RIVP] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences
- Mme Sylvie Laget [Chef de projet, PACT de Paris ] : opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments du 13e arrondissement
- M. Arnaud Segon [Directeur technique, Agence locale de l’énergie et du climat de l’agglomération grenobloise (ALEc) ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâti de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; programmes collectifs dans l’agglomération grenobloise
- Mme Sylvie Amselem [Chef du Service réhabilitation et patrimoine urbain de la Ville de Grenoble ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâtis de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; l’audit architectural et énergétique
TROISIEME TABLE RONDE
- Connaissance matérielle du bâti ancien parisien et enjeux énergétiques : Identifier ses potentiels et caractéristiques pour mieux le transformer
- M. Julien Bigorgne [Ingénieur environnement, Atelier parisien d’urbanisme (APUR) ] : analyse et cartographie de la performance thermique du bâti parisien
- M. Jacques Fredet [Architecte DPLG, ancien professeur à l’ENSA de Paris-Belleville ] : maisons parisiennes préindustrielles ; caractéristiques techniques de leurs enveloppes
- Mme Morgane Colombert [Enseignante chercheur, École des Ingénieurs de la Ville de Paris ] : qualité architecturale et qualité énergétique ; des programmes de recherche pour des solutions innovantes
- M. André Pouget [Ingénieur en physique « physique de l’habitat », Bureau d’Études Thermiques POUGET Consultants ] : le parc existant, une chance pour rénover de manière performante et durable
QUATRIEME TABLE RONDE
- L’architecture parisienne renouvelée par les enjeux énergétiques : démarches de projet et prospectives
- M. Marc Benard [Architecte DPLG, SAS Equateur ] : projets parisiens de réhabilitation ; exemples et prospectives
- M. Christophe Amsler [Architecte EPFL ] : énergétique du patrimoine et projet architectural contemporain
CONCLUSION
Table des illustrations et crédits

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