COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011 - (Page 8)

Règles, principes et pratiques à Paris, évolutions souhaitables [Mme Élisabeth Borne / Directrice de l’Urbanisme, Ville de Paris] Sur ce sujet qui est, comme le rappelait Danièle Pourtaud, effectivement essentiel à plusieurs titres, je voudrais, pour ma part, donner quelques éléments de repère, que la plupart d’entre vous ont sans doute en tête, mais dont je trouve qu’ils valent la peine d’être posés au début de cette journée. En premier lieu, je reviendrai à la fois sur les caractéristiques du bâti parisien, ses enjeux énergétiques et sur le cadre réglementaire dans lequel s’inscrivent les actions en matière de développement durable. Puis, j’évoquerai les politiques municipales qui sont mises en œuvres, les difficultés auxquelles on se heurte et, le cas échéant, quelques pistes de solutions. On peut rappeler que Paris est à la fois une ville dense, une ville ancienne, dont les bâtiments et les sites sont protégés à plusieurs titres. On a un territoire de 105 km², ce qui fait de Paris l’une des villes les plus denses du monde. Cela représente a priori un atout en termes de développement durable et notamment au regard des émissions de gaz à effet de serre, parce qu’on est sur un bâti avec beaucoup de mitoyenneté et donc une meilleure isolation, avec un maillage important du réseau de transports en commun et donc des déplacements motorisés réduits. Par contre, évidemment, si on compare à Berlin, la densité d’espaces verts est sensiblement plus faible, mais quand même, en ordre de grandeur, on peut rappeler que la densité de population parisienne est six fois supérieure à celle de Berlin. En termes d’âge du bâti parisien, cette carte (Fig. 1) fait apparaître les différentes époques de construction, avec une ancienneté d’autant plus forte qu’on est sur des couleurs chaudes. On a, d’une part, près de 15 % du parc parisien qui est construit avant 1850 – en rouge sur cette carte. C’est le cœur des Plans de Sauvegarde et de Mise en Valeur sur lesquels on travaille avec l’État : les PSMV du Marais et du 7e arrondissement. Après, on a près de 30 % du parc qui est constitué par le bâti haussmannien - en orange clair sur la carte - qui se situe un peu plus loin du cœur de Paris. Ensuite, on a 17 % qui est constitué par du patrimoine construit entre les deux guerres : un patrimoine plus diffus, mais notamment présent entre les boulevards des Maréchaux et le boulevard périphérique. Ce sont les fameux HBM en briques rouges - en jaune clair sur la carte. Enfin, on a le patrimoine qui pose sans doute le plus de problèmes en termes de développement durable, ou en tout cas de consommation énergétique, qui est le bâti en vert clair et vert foncé, qui correspond à la période de reconstruction d’aprèsguerre et aux Trente Glorieuses, avant la crise énergétique de 1973 – donc avant les premières réglementations thermiques. Il représente près de 20 % du patrimoine parisien. Et puis enfin, dans les tons bleus, les bâtiments construits après la réglementation thermique de 1975, qui représentent 17 % du parc et qui se trouvent plutôt aux frontières de Paris. Ce qu’on peut souligner, c’est que plus de 80 % des immeubles ont donc été construits avant les réglementations thermiques. C’est une particularité de Paris, mais qu’on retrouve dans des villes comme Bordeaux, Rome, ou toutes les villes patrimoniales qu’on peut avoir en tête. Parallèlement, Paris bénéficie de nombreuses protections patrimoniales : on peut rappeler que presque 2 000 bâtiments sont classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques, que 32 sites sont inscrits au titre de la loi de 1930, et puis on a enfin nos deux PSMV, du 7e arrondissement et du Marais. À ces protections d’État, la Ville a fait le choix lors de l’élaboration de son Plan Local d’Urbanisme en 2006, de rajouter ses propres protections : les fameuses PVP (Protection Ville de Paris) qui représentent environ 5 700 immeubles – les points verts sur la carte suivante (Fig. 2). Parmi ces protec- Fig. 1 8 Actes du colloque patrimoine architectural parisien & développement durable du 12 octobre 2011

Table des matières de la publication COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011

Couverture
Sommaire
Avant-propos
PREMIERE TABLE RONDE
- Les leviers d’action : comprendre les règles, les pratiquer et les adapter au contexte parisien
- Mme Élisabeth Borne [Directrice de l’Urbanisme, Ville de Paris] : règles, principes et pratiques à Paris, évolutions souhaitables
- Jean-Marc Blanchecotte [Chef du STAP de Paris] : enjeux énergétiques versus procédures patrimoniales ?
DEUXIEME TABLE RONDE
- De Paris et d’ailleurs : programmes collectifs passés ou en cours
- Mme Isabelle Petitperrin [Directrice du Développement, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation énergétique du parc immobilier en brique des années Trente
- Mme Marine Maire [Chargée d’opérations, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation d’un immeuble pour la création de sept logements sociaux et un local d’activité
- M. SergeContat [Directeur Général de la RIVP] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences
- Mme Sylvie Laget [Chef de projet, PACT de Paris ] : opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments du 13e arrondissement
- M. Arnaud Segon [Directeur technique, Agence locale de l’énergie et du climat de l’agglomération grenobloise (ALEc) ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâti de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; programmes collectifs dans l’agglomération grenobloise
- Mme Sylvie Amselem [Chef du Service réhabilitation et patrimoine urbain de la Ville de Grenoble ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâtis de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; l’audit architectural et énergétique
TROISIEME TABLE RONDE
- Connaissance matérielle du bâti ancien parisien et enjeux énergétiques : Identifier ses potentiels et caractéristiques pour mieux le transformer
- M. Julien Bigorgne [Ingénieur environnement, Atelier parisien d’urbanisme (APUR) ] : analyse et cartographie de la performance thermique du bâti parisien
- M. Jacques Fredet [Architecte DPLG, ancien professeur à l’ENSA de Paris-Belleville ] : maisons parisiennes préindustrielles ; caractéristiques techniques de leurs enveloppes
- Mme Morgane Colombert [Enseignante chercheur, École des Ingénieurs de la Ville de Paris ] : qualité architecturale et qualité énergétique ; des programmes de recherche pour des solutions innovantes
- M. André Pouget [Ingénieur en physique « physique de l’habitat », Bureau d’Études Thermiques POUGET Consultants ] : le parc existant, une chance pour rénover de manière performante et durable
QUATRIEME TABLE RONDE
- L’architecture parisienne renouvelée par les enjeux énergétiques : démarches de projet et prospectives
- M. Marc Benard [Architecte DPLG, SAS Equateur ] : projets parisiens de réhabilitation ; exemples et prospectives
- M. Christophe Amsler [Architecte EPFL ] : énergétique du patrimoine et projet architectural contemporain
CONCLUSION
Table des illustrations et crédits

COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011

http://www.nxtbook.fr/newpress/mairie-de-paris-DHAAP/Ville_Paris-Actes_colloque-octobre2011
https://www.nxtbookmedia.com