COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011 - (Page 20)

Regardd’unopérateurparisien, retour sur expériences [Mme Isabelle Petitperrin / Directrice du Développement, SGIM ] Réhabilitation énergétique du parc immobilier en brique des années Trente : intervention en milieu occupé et patrimoine remarquable Je suis responsable du développement à la SGIM, qui est une Société d’Économie Mixte de la ville de Paris. Nous avons dans Paris intra muros – tout notre patrimoine est dans Paris – 13 000 logements, et, sur ces logements, la moitié, 6 400, se trouve dans des bâtiments en brique des années 1930. Ce patrimoine n’est pas le pire en terme de consommations énergétiques et de performances environnementales, mais il représente une part importante de notre patrimoine, donc nous nous sommes dit que toute avancée sur ce parc pouvait améliorer l’ensemble de notre patrimoine et concernait également nos collègues, bailleurs sociaux de la Ville de Paris, puisque, ensemble, nous avons 30 000 logements de cette période. Donc, nous avons engagé une consultation, pour retenir deux équipes de maîtres d’œuvres, composées d’un architecte et son bureau d’études thermiques et fluides, et nous sommes aussi fait accompagner dans cette démarche par un cabinet de conseil en assistance à maîtrise d’ouvrage développement durable qui est BeCitizen. L’enjeu, pour nous, était de dire « nous sommes dans des patrimoines très occupés, et nous souhaitons lancer les équipes sur une exploration tous azimuts, sans réserve, pour trouver différentes solutions qui éventuellement pourrait être reproduites, en tout cas, dans l’approche, dans l’ensemble du patrimoine ». Donc, nous avons donné à ces équipes deux immeubles spécifiques – un ensemble immobilier inséré dans le tissu urbain et un îlot situé sur la ceinture de Paris dite HBM ou ceinture rouge, ou ceinture verte, ça dépend quel angle on prend –, pour les conduire éventuellement vers un AvantProjet Sommaire et un dépôt de permis de construire, et bien sûr pour trouver des solutions de niveau Plan Climat, à 80kWh/m²/an d’énergie primaire. Les équipes avaient pour mission de nous fournir des boîtes à idées de solutions sur ces bâtiments occupés, évaluées selon plusieurs critères environnementaux : la faisabilité technique, la performance en terme d’énergie, le coût, leur incidence sur la conservation du patrimoine, l’architecture, et le social. Le social étant ici principalement représenté par l’évaluation des économies de charges pour nos locataires. Je n’en ai pas parlé, mais c’est quand même le plus important : c’est un parc dans lequel les loyers actuels sont très bas, de l’ordre de 3 à 4 € le mètre carré, mais pour lequel les charges dépassent 7 à 8 €. Donc, on a des « quittancements » pas très élevés, mais la part des charges devient très curieuse sur la quittance. Et bien sûr, l’impact social c’est de savoir, aussi, quelles sont les conditions de vie des locataires qui seraient proposés avec cette boîte à outils pendant les travaux. Le premier site retenu, rue Pierre Nicole, est une résidence prise dans son intégralité, qui comporte 98 logements, 4 cages d’escaliers, et qui est un bâtiment inséré dans le tissu urbain. La surface moyenne d’un logement y est faible parce que ce parc a une spécificité d’origine : il y a énormément de chambres isolées, construites dès l’origine, au rezde-chaussée, au dernier étage, et sur des cages d’escaliers entières, constituées de chambres avec toilettes sur le palier, ce qui abaisse la surface moyenne du logement. Sur ce bâtiment, dans le 5e arrondissement, très proche du Jardin du Luxembourg, on a un COS actuel qui est à 4,2, une densité qui correspond à la densité moyenne à Paris de 30 m²/ habitant et un étiquetage environnemental énergétique, qui n’est pas bon, mais pas catastrophique : on est sur une étiquette E, de 260 kWh, sur la consommation énergie, et 34 kg de CO2. Le deuxième site se trouve sur la ceinture dite HBM de Paris. Là, l’architecte a travaillé sur une cour de 131 logements, sur un total de plus de 500. On a une surface moyenne de 41 m², avec 8 % de chambres. À Pierre Nicole, on a une emprise foncière, qui est très urbaine. Le jardin du Luxembourg est en haut à gauche de l’écran (Fig. 7). On est dans un tissu Fig. 7 Fig. 8 20 Actes du colloque patrimoine architectural parisien & développement durable du 12 octobre 2011

Table des matières de la publication COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011

Couverture
Sommaire
Avant-propos
PREMIERE TABLE RONDE
- Les leviers d’action : comprendre les règles, les pratiquer et les adapter au contexte parisien
- Mme Élisabeth Borne [Directrice de l’Urbanisme, Ville de Paris] : règles, principes et pratiques à Paris, évolutions souhaitables
- Jean-Marc Blanchecotte [Chef du STAP de Paris] : enjeux énergétiques versus procédures patrimoniales ?
DEUXIEME TABLE RONDE
- De Paris et d’ailleurs : programmes collectifs passés ou en cours
- Mme Isabelle Petitperrin [Directrice du Développement, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation énergétique du parc immobilier en brique des années Trente
- Mme Marine Maire [Chargée d’opérations, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation d’un immeuble pour la création de sept logements sociaux et un local d’activité
- M. SergeContat [Directeur Général de la RIVP] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences
- Mme Sylvie Laget [Chef de projet, PACT de Paris ] : opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments du 13e arrondissement
- M. Arnaud Segon [Directeur technique, Agence locale de l’énergie et du climat de l’agglomération grenobloise (ALEc) ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâti de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; programmes collectifs dans l’agglomération grenobloise
- Mme Sylvie Amselem [Chef du Service réhabilitation et patrimoine urbain de la Ville de Grenoble ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâtis de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; l’audit architectural et énergétique
TROISIEME TABLE RONDE
- Connaissance matérielle du bâti ancien parisien et enjeux énergétiques : Identifier ses potentiels et caractéristiques pour mieux le transformer
- M. Julien Bigorgne [Ingénieur environnement, Atelier parisien d’urbanisme (APUR) ] : analyse et cartographie de la performance thermique du bâti parisien
- M. Jacques Fredet [Architecte DPLG, ancien professeur à l’ENSA de Paris-Belleville ] : maisons parisiennes préindustrielles ; caractéristiques techniques de leurs enveloppes
- Mme Morgane Colombert [Enseignante chercheur, École des Ingénieurs de la Ville de Paris ] : qualité architecturale et qualité énergétique ; des programmes de recherche pour des solutions innovantes
- M. André Pouget [Ingénieur en physique « physique de l’habitat », Bureau d’Études Thermiques POUGET Consultants ] : le parc existant, une chance pour rénover de manière performante et durable
QUATRIEME TABLE RONDE
- L’architecture parisienne renouvelée par les enjeux énergétiques : démarches de projet et prospectives
- M. Marc Benard [Architecte DPLG, SAS Equateur ] : projets parisiens de réhabilitation ; exemples et prospectives
- M. Christophe Amsler [Architecte EPFL ] : énergétique du patrimoine et projet architectural contemporain
CONCLUSION
Table des illustrations et crédits

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