L'école aujourd'hui Maternelle - n°31 - Octobre 2012 - (Page 12)

Dossier Le jardin à l’école REPORTAGE Le jardin et ses vertus Il y a 3 ans, les trois enseignantes de l’école maternelle de Sillery, près de Reims, décidaient d’instituer en projet d’école le travail autour de leur jardin. Aujourd’hui, elles en mesurent tous les bénéfices, qui vont bien au-delà des “simples” connaissances en découverte du monde. L a fin de l’année approche1. Nathan, Inès, Sidonie, Yohan, Mathilde, Matheo et Kilian sont exceptionnellement autorisés par leur enseignante Nicole Dessaint (également directrice de l’école) à sortir pendant la matinée pour nous présenter leur jardin. On remarque tout de suite les coccinelles géantes suspendues. “Nous les avons réalisées pour le concours”, explique Sidonie. L’école s’est en effet inscrite au concours départemental des écoles fleuries organisé par l’OCCE2. Un concours très sérieux puisque le jury observe certes les plantations mais interroge surtout les enfants sur leurs travaux, afin de mesurer la portée pédagogique. Mathilde montre fièrement les crocosmias lucifer en les nommant, Inès les fuchsias plantés non loin. Le soleil n’a malheureusement pas été très présent cette année et nombre de légumes ne sont pas encore mûrs. “C’est aussi ce qui est intéressant avec ces cultures, explique Christine Chesneau, l’enseignante de PS. Les enfants observent les effets du temps sur les plantations. Ce jardin vit toute l’année, y compris pendant les vacances scolaires où le centre de loisirs prend le relais.” Les petits et les saisons “À la rentrée en septembre, les petits ont découvert le jardin initié et entretenu les années précédentes.” Les élèves et leur enseignante ont de ce fait pu suivre au fil des saisons la vie de ce jardin en l’enrichissant. “Nous avons cueilli en octobre les pommes du pommier et avons réalisé en 12 L’ÉCOLE AUJOURD’HUI MATERNELLE n°31 classe une compote que nous avons dégustée. Pour Halloween, nous avons pris les citrouilles, que nous avons vidées pour faire de la soupe.” “La maîtresse a fait des trous pour les yeux et la bouche” se souvient Lila. , Avant de préparer les bacs pour les prochaines plantations, les enfants ont recueilli les graines des fleurs, qu’ils ont comparées avec d’autres graines. “Le fait de pouvoir accéder facilement au jardin (chaque classe a des grandes baies vitrées) et d’avoir de l’espace pour les cultures intérieures facilite grandement ce travail” relève Christine Chesneau. , À l’approche de l’hiver, ils ont planté des bulbes à floraison printanière. L’enseignante avait volontairement choisi des jacinthes qui évoluent très rapidement. Lorsque les enfants ont replanté les fleurs entre mars et avril, ils ont découvert des petits locataires, qu’ils ont étudiés : fourmis, araignées, vers, etc. Au mois de mai, ils ont pu goûter leurs premières plantations : des radis roses avec une tartine de beurre. “Grâce à la plantation de bulbe, nous avons pu observer le cycle complet de la plante jusqu’à ce que la fleur se fane. Les enfants ont réalisé des schémas représentant ce qu’ils ont observé : l’eau, la terre, le bulbe et les racines. Il est très important de laisser une trace écrite, une mémoire de ce qu’ils ont fait, relève l’enseignante. Nous avons aussi observé la vie des animaux dans le jardin. Toutes ces observations, ces travaux sont conservés dans un classeur que les enfants et les adultes peuvent consulter librement.” Christine Chesneau profite de chaque occasion pour rebondir octobre 2012 sur une exploitation en classe. Après avoir vu le spectacle “L’Arbre rouge” , ses élèves ont imaginé un arbre décliné sur les quatre saisons, avec pour chacune une technique différente (collage, peinture au doigt, découpage, papier crépon chiffonné) et des contraintes. “Pour le collage, les enfants ont dû choisir des visuels dans un catalogue en ayant décidé au préalable d’une couleur dominante.” À la fin de l’année scolaire, chaque enfant repart avec son calendrier des quatre saisons. Les moyens et les sens Les moyens se souviennent aussi précisément des plantations qu’ils ont effectuées : Romane désigne les tomates cerises, Gabriel se souvient d’avoir planté des graines de maïs et de citrouille. Inès relève l’odeur forte mais agréable de la menthe, Gabriel explique que les radis n’avaient pas beaucoup de place pour pousser et sont, de ce fait, assez petits. Erwan précise « Il est très important de laisser une trace écrite. Cela permet aux enfants de se repérer dans le temps. » qu’ils ont planté des œillets d’Inde entre les légumes pour chasser les insectes. De même qu’en PS, l’enseignante de MS est partie de l’observation du cycle de vie des plantes pour ouvrir les horizons. Elle a d’abord sensibilisé les enfants à l’importance de préparer les emplacements des plantations, l’importance ensuite d’entretenir

Table des matières de la publication L'école aujourd'hui Maternelle - n°31 - Octobre 2012

Edito
Sommaire
ACTU
- La vie de l’école Surveiller la cour de récréation
- Le billet du médecin Une forte propension à s’opposer
- Une année avec… En marche vers l’autonomie
DOSSIER - Le jardin à l’école
- Introduction
- Entretien Gilles Clément
- Reportage Le jardin et ses vertus
- Analyse Une école de la vie
- Bloc-notes Jardin des sciences et des arts
PRATIQUES PÉDAGOGIQUES - Art et nature
- Introduction 3 questions à Sophie Andrade Remani
- Progressions PS MS GS
- Outils pour la classe
SÉLECTION
- Nouvelles technologies
- Pédagogie
- Coin thématique
- Jeunesse

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