Capital Privé Magazine - n°2 Décembre 2007 - (Page 87)

90 I contrepoint I les choix d’allocation relative entre les pays, les secteurs et les actions particulières au sein de chaque secteur. Aujourd’hui, un investisseur peut raisonnablement s’attendre à des performances de fonds ISR européens ou de fonds ISR mondiaux sur le marché français comparables à celles des fonds concurrents traditionnels. Impact indirect Mais alors, ces fonds ISR best in class diversifiés génèrent-ils des effets positifs sur l’environnement ou sur les conditions sociales ? La réponse directe et honnête à cette question est : « non ». En termes éthiques, ils ne produisent pas directement d’effets positifs ou négatifs. Car les fonds ISR best in class ne font pas pour la plupart « d’investissement dans des sociétés », bien que l’on en parle comme si c’était le cas. En Capital Privé Magazine n°2 – Décembre 2007 réalité, nous achetons et vendons des actions aux autres investisseurs institutionnels sur le marché secondaire. Nous échangeons des liquidités contre des actions et des actions contre des liquidités, principalement concernant les grandes entreprises qui dominent les indices. En général, nous n’injectons pas d’argent directement dans une société. Les fonds de capital-risque verts le font et c’est pourquoi ils ont un impact beaucoup plus direct sur les conditions environnementales. Les fonds de microcrédit le font également, d’où une répercussion directe sur les conditions sociales. Les fonds ISR best in class n’ont qu’un impact indirect, et seulement lorsque, en tant qu’actionnaires, ils discutent de leurs inquiétudes sociales et environnementales avec le président-directeur général, le directeur financier ou le conseil d’administration des grandes entreprises dans lesquelles ils détiennent des actions. En tant qu’investisseurs, il n’y a aucune raison justifiant que nous ne puissions pas obtenir de performance compétitive en investissant dans des fonds ISR. En tant que citoyens, si nous voulons que les conditions sociales et environnementales soient meilleures dans le monde, nous avons à mettre la pression sur nos gouvernements, pour qu’ils établissent des lois et une fiscalité qui poussent l’industrie et la société dans la bonne direction, et cela signifie, entre autres, de répercuter sur le prix des biens et des services les coûts environnementaux des changements climatiques. Le gouvernement doit faire face à ses responsabilités pour le bien commun et régler les dommages créés par le marché, dommages que le marché est incapable de résoudre seul. Nos investissements ne suffisent pas. Nous devons aussi agir politiquement pour le bien commun. ■ * Voir « Demystifying Responsible Investment Performance », rapport du UNEP FI, www.unepfi.org http://www.unepfi.org

Table des matières de la publication Capital Privé Magazine - n°2 Décembre 2007

Couverture
Sommaire
Actualites
Sagas
- Alexandra Gauquelin, une quadra très carrée
- Margaret Milan en toute simplicité
Patrimoines
- Focus : Des cours de finance pour jeunes héritiers
- Conseils juridiques et fiscaux
- Quand la défiscalisation fait son cinéma
- Dossier finance
Networking
- Les clubs passions : des réseaux très impliquant
Ils vous rendent la vie plus facile : Les ailes de la liberté
- Le shopping sans stress avec un personal shopper
Une vie tres privee
- Portrait : Laurent Dassault, parcours complet
- Dossier voyage
- Destination hyperluxe
- Passion privée : Paul Kerr à voile et à bicyclette
- Chroniques
- Automobile : petites histoires entre amis
- Gérald Genta : le styliste de l’horlogerie
Buzz : Mobilité
- Futurs
- Découvertes
- Soin de soi
- Sport
Contrepoint : À quoi sert l’investissement socialement responsable ?

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