Capital Privé Magazine - n°2 Décembre 2007 - (Page 66)

66 I une vie très privée I dossier voyage Destination hyperluxe Comme l’industrie du luxe confrontée à sa propre démocratisation, le voyage fait aujourd’hui sa révolution en pariant sur l’hyperluxe… Une mutation nécessaire pour répondre à la demande de clients de plus en plus exigeants, de plus en plus aptes à comparer. Mais loin du « bling-bling » ambiant, le vrai luxe n’est-il pas dans le chuchotement ? « Avez-vous une marina pour mon yacht ? » Une réplique issue d’un mauvais James Bond ? Non, la dernière demande en date d’un client à un directeur d’hôtel de luxe… Ce dernier en rit encore. Même si, comme la plupart de ses collègues, il est « blindé » côté extravagances. Car le voyage est aujourd’hui en pleine mutation. La révolution des transports aériens des années 1970 et 1980 a sensiblement réduit la notion d’exotisme. Au fur et à mesure que la planète s’est rétrécie, la notion même d’exclusivité s’est réduite comme peau de chagrin. Alors, aujourd’hui, comment séduire une clientèle qui a tout vu, est allée partout et n’est que très difficilement impressionnée ? Cette équation n’est pas sans rappeler celle qui s’est posée aux géants traditionnels du luxe au tournant du siècle. Quand tout un chacun peut s’offrir un « bout de luxe » sous la forme d’un porte-clef guccisé ou d’un sac monogrammé, comment continuer à être exclusif pour séduire non seulement la clientèle traditionnelle (un peu déboussolée par le marketing offensif qui touche tous les segments de la population), mais également une clientèle émergente, moins fidèle aux marques que ses aînées, mais tout aussi exigeante ? Le luxe a répondu en proposant le concept d’« hyperluxe ». Les séries limitées et le sur mesure ont refait leur apparition avec en toile de fond une promesse : la personnalisation à l’extrême. L’univers du voyage connaît aujourd’hui la même mutation. The sky has no limit Cette révolution, qui repose sur une réalité marketing, cueille les passagers dès leur arrivée Capital Privé Magazine n°2 – Décembre 2007 à l’aéroport. Contrairement aux idées reçues, la majorité des passagers voyageant en première classe paient de leur poche leur billet (jusqu’à plus de 70 % sur la ligne Paris-Tokyo exploitée par Japan Airlines). Cette cabine n’est donc pas soumise à la « dictature » des grands comptes. Les passagers choisissent leur compagnie : il faut donc les choyer. Volatils, ce sont eux qui assurent les bénéfices financiers. Effet secondaire non négligeable : communiquer sur le luxe de la première permet de vendre les autres classes (la business payant l’investissement et la classe touriste, le kérosène)… Mais comment capter ces clients ? Au sol, accueil personnalisé ou terminal entièrement dédié (comme à Doha, dans la capitale du Qatar) ne sont que la partie émergée de l’iceberg. C’est dans l’attention supplémentaire que l’on veut faire la différence. Désormais, c’est en voiture avec chauffeur glissant sur le tarmac de Charles-de-Gaulle que les passagers première d’Air France rejoignent leur avion. Un privilège jusque-là réservé aux ministres et aux hôtes officiels VIP. À bord, le « fauteuil-lit » étant désormais la norme, comment séduire ? En proposant du caviar dans l’assiette alors qu’il en avait été enlevé ? Peut-être. En embarquant un chef à bord, comme sur Gulf Air, qui préparera à la demande tournedos Rossini ou pâtes al dente ? Sans doute… En allant plus loin encore dans l’aménagement des cabines ? Probablement. Qatar Airlines, compagnie éponyme de l’émirat, propose ainsi un véritable espace lounge dans le ciel à ses passagers première classe, comme au bon vieux temps des Constellation et des 747 d’avant la crise pétrolière. Côté confort, on veut privilégier l’intimité du voyageur en lui proposant de véritables

Table des matières de la publication Capital Privé Magazine - n°2 Décembre 2007

Couverture
Sommaire
Actualites
Sagas
- Alexandra Gauquelin, une quadra très carrée
- Margaret Milan en toute simplicité
Patrimoines
- Focus : Des cours de finance pour jeunes héritiers
- Conseils juridiques et fiscaux
- Quand la défiscalisation fait son cinéma
- Dossier finance
Networking
- Les clubs passions : des réseaux très impliquant
Ils vous rendent la vie plus facile : Les ailes de la liberté
- Le shopping sans stress avec un personal shopper
Une vie tres privee
- Portrait : Laurent Dassault, parcours complet
- Dossier voyage
- Destination hyperluxe
- Passion privée : Paul Kerr à voile et à bicyclette
- Chroniques
- Automobile : petites histoires entre amis
- Gérald Genta : le styliste de l’horlogerie
Buzz : Mobilité
- Futurs
- Découvertes
- Soin de soi
- Sport
Contrepoint : À quoi sert l’investissement socialement responsable ?

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