Capital Privé Magazine - n°2 Décembre 2007 - (Page 86)

I contrepoint I 89 des relations d’affaires avec celles-ci, à l’époque de l’Apartheid. Une part importante de fondations américaines, de fonds de pension et de fondations universitaires ont adopté des mesures d’exclusion visant l’Afrique du Sud et les ont ensuite remplacées par des mesures excluant des fabricants de mines terrestres et de tabac. Certains investisseurs qualifient cette approche d’« ISR light », car elle se limite à une exclusion selon un critère unique, sans prendre en compte l’intégralité du spectre des problèmes de développement durable de l’ensemble de l’économie. La sélection positive, comme son nom l’indique, cherche à sélectionner les meilleures entreprises de chaque secteur, selon des critères de performance sociale, environnementale et financière. Il s’agit en général de l’approche privilégiée en France et en Europe. Elle consiste à classer les sociétés au sein de chaque secteur, non seulement en fonction de critères financiers traditionnels, mais aussi selon des critères tels que les émissions de déchets toxiques ou de tonnes de dioxyde de carbone, la qualité des systèmes de reporting et de gestion environnementale, le pourcentage des composants recyclés dans le processus de production ou, au niveau du consommateur final, la capacité des produits à être recyclés, l’utilisation efficace de l’eau, etc. Les critères de classement selon les critères sociaux prennent en compte les conditions de travail, la discrimination sur le lieu de travail, les conditions de travail des fournisseurs, les taux d’absentéisme pour maladie ou pour accident du travail, les violations des droits de l’homme, etc. Il est important de réaliser que, selon cette méthode, les entreprises sont comparées aux entreprises paires de leur propre secteur. Ainsi, Peugeot Citroën, Renault, Toyota, GM, Ford, Fiat, MB sont comparées entre elles. De la même façon, Pfizer, Merck, Sanofi, etc., sont comparées les unes aux autres, et ainsi de suite pour tous les secteurs de l’économie. Cette analyse sociale et environnementale, et ce classement des entreprises sont effectués soit par les analystes internes à la société de gestion du fonds, soit par des agences de notation externes, telles que Vigeo (France), Innovest (États-Unis), Etica (Scandinavie), ou Eiris (Royaume-Uni). Chacune d’elles possède ses propres systèmes et procédures de recherche ; mais, pour une large part, leurs classements se recoupent. Clairement, toute décision de classement est sujette à discussion. Mais, en substance, ces discussions diffèrent peu de celles concernant les valorisations purement financières, qui impliquent également un niveau important de jugement et d’interprétation des données comptables, ainsi que des avantages concurrentiels et des tendances futures. Performance comparable a d’autres fonds L’avantage de l’approche de la sélection positive est son adéquation avec le concept de développement durable, qui cherche à créer une croissance économique compatible avec les nécessités sociales et environnementales. En généralisant, la forme d’ISR selon une approche de sélection positive best in class cherche à intégrer des considérations sociales et environnementales dans des approches d’investissement traditionnelles. Ceci étant précisé, reste à savoir comment cette intégration est réalisée au sein du portefeuille. À l’heure actuelle, l’approche la plus largement répandue en Europe est de sélectionner dans un premier temps le plus grand nombre possible de sociétés, au sein d’un univers d’investissement donné (par exemple mondial, européen, étatsunien ou japonais), selon leur classement social et environnemental. Chaque gérant de fonds décide ensuite s’il souhaite admettre les 20, 50 ou 70 % des meilleures sociétés dans son univers de sélection possible. Alors, les sociétés résultant de ce processus sont évaluées selon leurs caractéristiques financières pures et selon le potentiel d’appréciation de leur cours de Bourse. Typiquement, un échantillon de 50 à 150 entreprises est sélectionné pour le portefeuille ISR. Le pourcentage des pondérations de chaques pays, secteur et action particulière détermine la performance financière du portefeuille, ainsi que le pourcentage de gain ou de perte de chaque action. C’est pourquoi la réponse à la question de savoir si les fonds ISR génèrent des performances meilleures ou pires que les fonds traditionnels ne peut être prédéterminée. Les études empiriques de ces dix dernières années, ainsi qu’un grand nombre de recherches académiques confirment que les fonds ISR n’ont pas une performance nécessairement sacrifiée, ni une performance nécessairement supérieure*. Cela dépend en grande partie de la même variété de facteurs qui expliquent la sur- ou la sous-performance des fonds traditionnels : Capital Privé Magazine n°2 – Décembre 2007

Table des matières de la publication Capital Privé Magazine - n°2 Décembre 2007

Couverture
Sommaire
Actualites
Sagas
- Alexandra Gauquelin, une quadra très carrée
- Margaret Milan en toute simplicité
Patrimoines
- Focus : Des cours de finance pour jeunes héritiers
- Conseils juridiques et fiscaux
- Quand la défiscalisation fait son cinéma
- Dossier finance
Networking
- Les clubs passions : des réseaux très impliquant
Ils vous rendent la vie plus facile : Les ailes de la liberté
- Le shopping sans stress avec un personal shopper
Une vie tres privee
- Portrait : Laurent Dassault, parcours complet
- Dossier voyage
- Destination hyperluxe
- Passion privée : Paul Kerr à voile et à bicyclette
- Chroniques
- Automobile : petites histoires entre amis
- Gérald Genta : le styliste de l’horlogerie
Buzz : Mobilité
- Futurs
- Découvertes
- Soin de soi
- Sport
Contrepoint : À quoi sert l’investissement socialement responsable ?

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