MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 51

C

'est sur la longueur qu'il faut travailler.
Le credo que Christine Gossé répète
depuis son installation à la tête du
secteur féminin fédéral. Si certaines
graines qu'elle a semées ont déjà
produit leurs fruits, la récolte semble prometteuse.
Même si la dernière saison n'a pas rapporté tout ce
que l'on aurait pu en attendre. "Il y a eu du bien et

du moins bien, remarque la cheffe de secteur, on
a joué de malchance sur cette saison". Chacun des
résultats décrochés peut néanmoins être nuancé.

"En moins de 23 ans, on a obtenu un des meilleurs
résultats jamais atteints sur ce collectif, mais
sans médaille". Deux skiffs en finales A, un double
poids léger 7e, un quatre de couple un peu moins
performant que d'habitude toutefois... "Il y a un peu

de déception, car l'objectif était de décrocher des
médailles"...
Du bien et du moins bien aussi chez les A, avec des
places certes honorables en catégories olympiques, mais
de la déception eu égard aux attentes. "On pouvait

espérer être sur un podium. Le train est toujours
en marche, mais il faut être vigilant et transformer
l'essai ; on ne peut pas se contenter de ça".
L'exigence de Christine Gossé s'est trouvée confrontée
cette saison à des impondérables, comme la méforme de
certaines de ses rameuses.

Le problème de la pointe
Mais elle n'a aucun regret, et préfère regarder devant elle
plutôt que derrière. Notamment sur sa stratégie, mise en
place au début de l'olympiade, d'orienter son groupe vers
le skiff pour les France bateaux courts. "Généralement

on ne voit pas plus loin que le bout de l'année,
commente-t-elle , moi je réfléchis sur une olympiade.
Et je confirme ce que j'ai fais : suite aux bateaux
courts 2017, les meilleures rameuses sont parties
en couple, les meilleures fortes individualités en
pointe".
Pour la saison 2018, la stratégie est différente puisqu' à
l'issue des "piges" de décembre, un collectif couple et un
collectif pointe seront constitués. Ce dernier devra ramer
en pointe le plus souvent possible (deux tiers des sorties
bateaux) en pôle ou en club.

Des juniors qui ont envie
"OUI ce n'est pas la même stratégie, mais c'était
prévu". Et c'est sur un autre constat, qu'elle a tiré il y a
plusieurs années, qu'elle s'appuie pour expliquer ses décisions. "On ne sait plus ramer en pointe en France.

Les choses évoluent au haut niveau, avec de
nouveaux matériaux, de nouveaux réglages, mais
aussi de nouveaux outils de mesure qui n'existaient
pas il y a quinze ans, et dont on s'est passé". Une
carence que l'on paie aujourd'hui. "Si l'on n'a rien pour
objectiver ce que font nos meilleurs rameurs, on ne
transmet rien". Des lacunes qu'elle entend corriger dans

Plusieurs J18 ont basculé en seniors cette saison. Un
nouveau vivier sur lequel la cheffe de secteur va pouvoir
s'appuyer et chez qui elle voit l'envie d'aller plus loin.

"Quand je vois de bonnes juniors qui veulent
rejoindre les rameuses de l'élite pour réaliser leur
rêve de médaille, j'applaudis. Elles ont de bonnes
bases, elles progressent au contact des meilleures,
c'est une des pistes qu'il faut suivre : densifier les
groupes pour aller plus vite. L'exemple de Margaux
Bailleul est là : elle sait ce qu'elle a à corriger techniquement, elle progresse, elle comprend très vite.
Elle croit au discours, à l'organisation mise en place
pour réussir. La confiance est là".
Depuis son arrivée à la tête du secteur féminin il y a 5
ans, Christine Gossé a impulsé une dynamique sur le
groupe et fixé des orientations. Un premier paramètre sur
lequel elle a tenu à jouer en premier lieu fut la préparation
physique : "Quand on n'a pas de bonnes fondations,

on ne peut pas construire quelque chose de solide".
Mais c'est surtout la confiance qu'elle a voulu insuffler.

"Ce fut le plus long à mettre en place, note-t-elle ,
y aller étape par étape, il a fallu forcer les portes,
bousculer les habitudes. Tout le monde sait maintenant que c'est possible, qu'on peut gagner des
médailles. Aux vues des résultats de Lucerne 2017,
les filles savent qu'elles peuvent toutes y arriver si
elles s'en donnent les moyens au quotidien. Toutes
ont fait un énorme boulot, une dizaine d'entre-elles
sont sous les 7 minutes à l'ergomètre, quatre sous
les 6'50. Le groupe est très fort".

Un secteur en progression
Avec maintenant plus de quatre années de recul et des
résultats engrangés, Christine Gossé confirme qu'il faut
s'appuyer sur la couple, pour atteindre plus rapidement
les podiums mondiaux. La France possède plus de savoir
faire en couple pour le moment notamment en deux de
couple et deux de couple poids léger. Construire un quatre
de couple performant demande une autre organisation.
Christine Gossé proposera des stages spécifiques
bateaux longs pour avoir le temps de travailler la cohésion
technique.
Dans l'idéal, dès janvier 2018, les groupes de préparation
des quatre devront être regroupés. On perd trop de temps
en stage "traditionnel" à harmoniser chacune au lieu de
se concentrer sur la vitesse de coque. Avec les nouveaux
quotas olympiques, onze coques en deux de couple
sauf le deux de couple poids léger à sept coques et huit
coques à quatre, la stratégie en pointe sera identique à la
couple.
Dans cet optique certaines rameuses se déplaceront
vers leur groupe de préparation sans attendre un stage
"traditionnel".
L'émulation collective et le challenge quotidien sont les
clés de la réussite, que Christine Gossé compte donner à
l'ensemble de son groupe.
Fabrice Petit

l'avenir...

MAGAviron
Numéro 30
Décembre 2017

51



Table des matières de la publication MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018

Couverture
Sommaire
Zoom sur Arnaud Juillet veut mettre l'accent sur les jeunes
Championnats de France sprint Sprints : des courses flash à Mantes-la-Jolie
Evénement Red Bull Eléments : la natation remplace l'aviron
International L'aviron monégasque sur le devant de la scène : quand deux princes s'engagent
Portrait de rameur Jérémie Azou : un rameur d'exception
Equipe de France
Aviron indoor Avifit : une pratique en plein essor
Aviron féminin Christine Gossé : "La confiance est là"
Championnats du monde d'aviron de mer Un rendez-vous en mer intérieure à Thonon
Portrait de club La Rochelle, ou comment ramer entre les tours !
Loisirs FRC : une pédagogie qui fait ses preuves
Le coin du Kiné Les détails qui font la différence… au long de l’année !
Le coin du médecin Le certificat de sport évolue, pour ou contre ?
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Couverture
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MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Sommaire
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Zoom sur Arnaud Juillet veut mettre l'accent sur les jeunes
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 5
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Championnats de France sprint Sprints : des courses flash à Mantes-la-Jolie
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 7
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 8
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MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 15
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Evénement Red Bull Eléments : la natation remplace l'aviron
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 17
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 18
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 19
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - International L'aviron monégasque sur le devant de la scène : quand deux princes s'engagent
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 21
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 22
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 23
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Portrait de rameur Jérémie Azou : un rameur d'exception
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 25
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 26
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 27
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 28
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 29
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Equipe de France
MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - 31
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MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Aviron indoor Avifit : une pratique en plein essor
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MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Aviron féminin Christine Gossé : "La confiance est là"
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MAGAviron - N°30 - Déc./Jan./Fev. 2018 - Championnats du monde d'aviron de mer Un rendez-vous en mer intérieure à Thonon
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