LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - BASSE NORMANDIE - N°13 - Novembre 2015 - 2

À LA UNE

environnementale : l'accumulation des
connaissances sur un sujet qui fait encore l'objet de multiples incertitudes. De nombreuses études ont été lancées ces dernières
années afin d'affiner toujours plus les prévisions. Les Régions Basse-Normandie,
Haute-Normandie et Picardie ainsi que le
Conservatoire du littoral se sont associés pour
créer un Réseau d'observation du littoral normand et picard : le ROLNP. « Les recherches se
poursuivent, et grâce aux actions de sensibilisation
de la population que nous avons déjà accompagnées
- un prélude légitime et indispensable - nous allons
maintenant pouvoir engager des politiques encore
plus volontaristes », souligne Jean-Karl Deschamps. Ce constat a poussé la Région à lancer

« Face à ces enjeux,
nous avons fait le choix
de ne pas résister à tout prix
au changement mais
de l'accompagner »
Jean - Karl Deschamps,
PREMIER VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉGION,

en 2014 un appel à projets auprès de l'ensemble
de ses territoires côtiers. Baptisé « Notre littoral pour demain », il vise à accompagner les
collectivités pour qu'elles travaillent ensemble
et avec leurs populations à l'élaboration d'une
stratégie de gestion durable de leur bande côtière, qui prenne en compte les conséquences
des changements climatiques. « Le premier volet
de l'appel à projets est centré sur les connaissances
et la sensibilisation. Il doit aboutir au vote d'un
plan d'actions et ouvrir sur un deuxième volet :
la réalisation de celles-ci », précise Jean-Karl
Deschamps.

La gestion de l'eau, un enjeu majeur
La Basse-Normandie s'apprête donc à franchir
une étape supplémentaire vers l'adaptation au
changement climatique : le déploiement de
mesures concrètes. Le SDAGE pour 2016-2021
illustre concrètement la convergence de la politique de l'eau et de l'adaptation au changement
climatique. Voté le 5 novembre dernier, ce document définit la stratégie et la planification
de la politique de l'eau dans le bassin SeineNormandie pour les six prochaines années. Et
pour la première fois, il intègre les impacts de
l'évolution du climat sur la ressource en eau et
les milieux aquatiques. « C'est logique, puisque
l'élévation de la température va toucher tous les
cours d'eau et milieux aquatiques de Basse-Normandie, y compris souterrains », explique Frédéric Gresselin, hydrogéologue à la Direction

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- AGENCE DE L'EAU SEINE-NORMANDIE : BASSE-NORMANDIE

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NOVEMBRE 2015

régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Basse-Normandie.
« Les milieux aquatiques risquent de dysfonctionner davantage, en lien avec l'accroissement de la
température des eaux de surface. La ressource en
eau va diminuer : dans certaines zones, on estime
que la recharge des nappes phréatiques pourrait
enregistrer des baisses allant jusqu'à 40 % et donc
générer des conflits d'usage. Sur le littoral, des zones
d'eau douce risquent d'être salinisées, ce qui pourrait
conduire à stériliser, à terme, certaines terres agricoles dans une région où l'agriculture est très importante. Avec l'élévation du niveau de la mer et
les pluies plus intenses, les risques d'inondation
vont également augmenter. »

En chiffre

La baisse de la
recharge des
nappes phréatiques
pourrait atteindre

40 %

Le SDAGE, une première marche
L'adaptation au changement climatique ne figure pas en tant que telle parmi les 8 défis
qu'entend relever le nouveau SDAGE, même
s'il est particulièrement intégré au défi n° 7 sur
la gestion de la rareté de la ressource, mais ce
sujet irrigue l'ensemble du document. « Cela ne
se traduit pas encore par suffisamment de dispositions et d'actions concrètes à grande échelle »,
relève Sarah Feuillette, chef du service Prévisions, évaluation, prospective et développement durable à l'Agence de l'eau Seine-Normandie. « Mais le sujet est complexe car il touche à
l'organisation même du territoire si on veut véritablement s'adapter. Cependant, la plupart des mesures du SDAGE prennent en compte l'adaptation
au réchauffement climatique. Limiter les obstacles
dans les rivières, par exemple, permet également
de limiter l'augmentation prévisible de la température de l'eau, donc d'aider la vie aquatique à s'adapter. De même, limiter les rejets ponctuels ou diffus
dans le milieu est en soi une mesure d'adaptation,
sachant que le débit des rivières et le niveau
des nappes diminueront, ce qui aura pour effet la
concentration des polluants. Il faut voir ce SDAGE
comme une étape. Grâce à lui, nous allons nous
approprier le sujet et travailler avec tous les acteurs
concernés pour adapter la politique de l'eau sur le
territoire. Le prochain schéma directeur nous permettra d'aller plus loin en nous appuyant sur des
initiatives comme le plan d'adaptation au changement climatique du bassin Seine-Normandie, que
nous sommes en train d'élaborer avec la Direction
régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie, à la demande du préfet coordonnateur de bassin, Jean-François Carenco. »

Aller plus loin :
* Site du ROLNP http://www.rolnp.fr/rolnp
* Site de la DREAL Basse Normandie
www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr
* Site de l'agence l'eau de Seine-Normandie
www.eau-seine-normandie.fr

Rivières vivantes de Normandie,
réalisé par Philippe Laforge

À lire dans Confluence
CONFLUENCE
# 60 - Décembre 2015

Jean-Claude
Claire, élu de
Seine-Maritime

Regards croisés

Changement
climatique : quelle
évolution pour nos
littoraux ?

À la une

2016-2021 : les
nouvelles ambitions
du SDAGE
http://www.nxtbook.fr/newpress/Agence_Eau_Seine_Normandie/Confluence_1512-60/index.php http://www.rolnp.fr/rolnp http://www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr http://www.eau-seine-normandie.fr
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