ifremer n°105 journal le marin du 3 octobre 2008 - (Page 3)

Les nouvelles de l BioMarine Entretien Xavier de la Gorce - Secrétaire Général de la Mer « Faire parler l’océan » P BioMarine, entièrement consacré à la mer, est un événement officiel de la Présidence Française de l’Union Européenne (PFUE). Pourquoi cette labellisation ? Ce premier forum mondial, véritable Davos de la mer, est un événement qui s’est présenté comme une opportunité exceptionnelle et qui arrive au bon moment. La conjonction entre cette initiative ambitieuse et l’intérêt de la France pour les affaires de la mer dans le cadre de sa présidence, a donné lieu à une rencontre et à une convergence évidentes. Sur les 450 événements labellisés PFUE, BioMarine appartient au groupe des vingt plus importantes, les plus emblématiques, avec une dimension planétaire liée à la mer. vite, on déborde sur celui européen, puis, plus encore, international. Mais s’il est relativement facile, avec une maturité politique suffisante, de construire une politique maritime européenne intégrée, globale, cela l’est beaucoup moins à l’échelle mondiale. Trop de divergences. Plus l’étendue est vaste, plus le niveau d’ambition se réduit. Depuis trois ans, la volonté politique de la Commission Européenne est très forte. Elle fait écho à la stratégie française qui va découler du Grenelle et de son volet maritime. Entre ses deux niveaux, je crois que nous sommes arrivés à développer une ambition et surtout une conscience maritime. Le cadre européen est une étape, sans doute insuffisante, mais nécessaire. On peut multiplier les exemples avec l’immigration clandestine par voie de mer, la lutte contre les flux de drogues, pour lesquelles il faut une politique coordonnée. C’est le cas aussi dans des domaines moins régaliens : pour la pêche notamment et les expertises qui vont avec ; ou encore la valorisation et la protection du littoral, qui passent par une gestion intégrée des zones côtières. Dans le domaine de la recherche, l’Europe est là aussi une bonne échelle. P Une journée entière est consacrée à l’Ifremer. Quel sentiment vous inspire cette mise en avant de la recherche scientifique française ? La France dispose d’organismes de recherche en matière maritime de premier ordre, qui nous permettent de ne pas être seulement à la remorque des États-Unis ou de l’Asie. Le travail de l’Ifremer correspond à l’une des trois priorités que s’est donnée la France au cours de sa présidence, en plus de la gouvernance et de la surveillance : promouvoir une meilleure connaissance des océans. Les scientifiques savent faire parler la mer, arrivent à décoder un maximum d’informations sur l’état de santé des océans mais surtout, sur leurs atouts et leurs promesses. Mais ils estiment que l’on connaît mal l’océan, moins que l’espace. Climat, réchauffement, destruction de la biodiversité, négligence, surpêche… de nombreux ris- P Le cadre européen vous semblet-il adéquat pour résoudre les nombreuses problématiques, qui seront évoqués en octobre, en lien avec l’univers maritime ? Si une ONG devait être créée, je pense que ce serait « Mer sans frontières » ! Le cadre national est adapté à certaines problématiques, mais très ques pèsent. En face, la mer dispose de véritables atouts dans les domaines de la santé, de l’énergie, de l’alimentation… Les travaux des scientifiques et l’anticipation qu’ils génèrent surprennent toujours. Tout ce qui peut renforcer la coopération entre les instituts de recherche européens et au-delà, constitue un préalable aux mesures qui peuvent être prises, ensuite, au niveau politique. Entretien Pierre Erwes - Président et Fondateur du Forum BioMarine « Brasser, faire émerger et accompagner les projets » France il y a trois ans, j’ai croisé la route de la Fondation Scientifique de Lyon, et je me suis consacré à donner une nouvelle impulsion au Forum BioVision et à sa convention d’affaires BioSquare. Depuis quelques années, je réfléchissais à la manière de sensibiliser le grand public aux problèmes des océans et le faire se mobiliser. De nombreuses initiatives thématiques existent, traitant soit du transport, soit des biotechnologies, soit du droit de la mer, mais jamais personne n’avait réuni tous les acteurs scientifiques, industriels, politiques, journalistes et les « people » autour d’une même plate-forme. BioMarine est né de cette vision transversale… Cette première édition sera marquée par le lancement de la fondation BioMarine, basée en Suisse, dont le rôle principal sera d’organiser des futurs forums et d’encadrer des projets qui y auront été sélectionnés. Un comité international accompagnera les porteurs de projets pour en assurer le développement au niveau international et pour donner un avis objectif sur leur faisabilité. P Il existait un besoin, et même une urgence, pour ce type de rencontre ? De nombreuses initiatives formidables existent, mais le monde du maritime est très segmenté. Il est indispensable que l’on puisse discuter et travailler ensemble. Par exemple si en 2020 ou 2030, nous projetons de faire voler les avions avec au moins 20% de biodiesel d’origine marine, cela implique une grande transversalité entre tous les acteurs des biotechnologies, de l’industrie, du monde politique et des ONGs. Il existe donc un vrai besoin. De plus, BioMarine sera l’événement maritime majeur de la Présidence française de l’Union Européenne qui renforcera la Politique maritime commune déjà présentée par le Commissaire Joe Borg en début d’année. Mais BioMarine est avant tout une formidable plate-forme destinée au foisonnement des projets. Les jeunes entrepreneurs, les grandes entreprises, les investisseurs, les chercheurs vont discuter, échanger, conclure des accords, financer le développement de start-up innovantes, supporter les ONGs dans leurs actions indispensables et souvent difficiles. Cette première édition associera le grand public au travers du Net. Les conférences seront webcastées et télédiffusées. Des forums Internet permettront au public d’échanger avec de nombreuses personnalités comme Maud Fontenoy, marraine officielle de BioMarine 2008. P Une journée spécifique est dédiée à l’Ifremer. Pourquoi cette place privilégiée à l’institut ? L’Ifremer est un des piliers de la recherche marine au niveau mondial. Jean-Yves Perrot a été un des premiers à s’engager dans l’aventure BioMarine. Cela va tout à fait dans le sens de la politique européenne mise en place par l’Institut. Ses compétences en matière de biotechnologie, de mesures physiques, de climatologie… sont essentielles pour construire une plateforme comme BioMarine. © DR P Quel cheminement a mené à la création de cette plate-forme et quels sont ses objectifs ? Océanographe de formation, de nationalités canadienne et française, j’ai effectué la majeure partie de mon parcours professionnel à l’étranger en tant qu’entrepreneur. De retour en Les nouvelles de l’Ifremer n°105 publiées dans du 3 octobre 2008 © DR

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