Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°65 - Septembre 2017 - 23
P rairies, bosquets, haies, friches... tous ces éléments paysagers ont un point commun : ce sont des zones tampons. En effet, une zone tampon se définit comme un élément fixe en rupture avec le paysage homogène qui l'entoure. Et c'est bien cette hétérogénéité dans une unité paysagère qui est à l'origine de leurs fonctions de protection des eaux et de maintien de la biodiversité. En effet, une zone tampon réduit le ruissellement, retient les matières en suspension provenant de l'érosion et limite les transferts de polluants, d'azote et de phosphore vers les milieux aquatiques. Par ailleurs, ces zones sont propices au développement d'une faune et d'une flore différentes de celles qui peuplent les alentours, et influencent donc positivement la biodiversité. Des bénéfices partout, tout le temps En zone agricole, les zones tampons rendent de nombreux services. Elles constituent souvent un habitat favorable au développement des insectes pollinisateurs et entomophages et de la petite faune. En plus de couper le vent, elles permettent de lutter contre l'assèchement en permettant de préserver fraîcheur et humidité. Enfin, elles aident à lutter contre l'érosion des sols. En ville, les espaces verts ne sont pas les seules zones tampons, d'autres éléments du paysage urbains favorisent le maintien de la biodiversité : les friches et les toits végétalisés, par exemple. Quant au littoral, il abrite lui aussi des zones tampons particulières comme les dunes ou les zones de bruyère qui préservent le trait de côte des aménagements urbains. Malgré leur diversité, ces milieux se font de plus en plus rares sur le bassin SeineNormandie, et particulièrement en Île-de-France. Ľ essentiel La diversité des zones tampons Même si elles surprennent par leur simplicité, les zones tampons rendent bien des services. Il est donc nécessaire de les préserver, voire de les multiplier. Voici quelques exemples en zones agricole, littorale et urbaine. Dans les champs 1 2 3 Haies dans un bocage Hébergent une faune qui se nourrit d'insectes (entomophage) Bosquets d'arbres Coupent le vent Bandes enherbées en bord de cours d'eau Réduisent le ruissellement En bord de mer Camille Aulas LES ZONES TAMPONS, ALLIÉES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE 1 2 3 Zones de bruyère Habitat naturel particulier Dunes Luttent contre l'érosion du sol Roselières Épurent l'eau La Trame verte et bleue, qui vise à préserver et à reconstituer les continuités écologiques nécessaires à la libre circulation des espèces terrestres et aquatiques, est favorisée par l'existence de zones tampons. En effet, ces milieux particuliers qui s'insèrent dans des paysages très uniformes servent de halte, de zone d'alimentation ou de refuge à de nombreuses espèces qui cherchent à se déplacer en évitant les espaces cultivés ou urbains. 30 On compte plus de 30 types de zones tampons, des talus aux fossés en passant par les bandes enherbées, Chacun peut répondre à des objectifs de gestion un peu différents. Source : www.eau-rhin-meuse.fr/sites/default/files/medias/ actus/2014/JT250914/6.Presentation_ZT_IRSTEA.pdf En ville Toits végétalisés Gestion des eaux pluviales, préservation de la biodiversité Friches urbaines Refuges d'une biodiversité particulière Espaces verts Apportent ombrage et fraîcheur SEPTEMBRE 2017 - - 23