À PARIS - N°69 - Printemps 2019 - 32

TRIBUNES
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GROUPE SOCIALISTE ET APPARENTÉS
RÉMI FÉRAUD, PRÉSIDENT DU GROUPE

Pour un espace public
sans mégots

Sur proposition des élus socialistes, le Conseil de Paris a adopté
à l'unanimité une délibération pour expérimenter des rues sans
mégots dans chaque arrondissement. C'est une initiative utile
pour faire reculer le fléau des mégots jetés dans nos rues. À Paris,
350 tonnes en sont en effet ramassées chaque année sur l'espace
public, soit 10 millions par jour ! La nuisance causée par ces
déchets est bien sûr visuelle, financière par le coût qu'engendre
le nettoyage, mais aussi écologique puisqu'un seul mégot pollue
500 litres d'eau à cause des 2500 substances chimiques qu'il
contient et mettra plus d'un quart de siècle à se dégrader.
Depuis 2012, des dispositions ont été prises pour inciter les
fumeurs à jeter leur mégot dans les corbeilles de rue, toutes
munies d'éteignoir, et les contrevenants sont désormais passibles
d'une amende de 68 euros.
Si ces mesures sont nécessaires pour faire changer les
comportements, elles doivent être renforcées par des campagnes
de communication à destination des riverains, commerçants,
étudiants qui s'engageront, dans les rues sans mégots de la capitale,
à respecter de bonnes pratiques. Des cendriers de poche seront
largement distribués aux habitants et aux usagers. L'accent sera
également mis sur le recyclage des mégots, encore embryonnaire
en France. Enfin, à l'aide d'associations partenaires, des campagnes
de prévention du tabagisme seront proposées.
Anne Hidalgo a aussi demandé au gouvernement qu'un écoorganisme du tabac soit mis en place, permettant aux cigarettiers
de prendre en charge le coût énorme que représentent ces déchets
pour les collectivités, selon le principe du pollueur-payeur.
La lutte contre les incivilités constitue une priorité de notre
municipalité. En supprimant l'habitude encore trop souvent
répandue de jeter son mégot dans la rue, les fumeurs contribueront
à rendre la ville plus agréable et moins polluée, et l'espace public
plus apaisé. Ensemble, nous devons y parvenir.
> Retrouvez-nous sur Twitter et Facebook @ElusPSParis
> Site internet : www.groupe-ps.paris

GROUPE UDI-MODEM
ÉRIC AZIÈRE, PRÉSIDENT DU GROUPE

Réinventons le périphérique
à l'heure du Grand Paris

Décrié comme une fracture urbaine tant visuelle que symbolique,
pointé du doigt comme une source majeure de pollution
atmosphérique et sonore pour les riverains, accusé d'enfermer
Paris dans ses frontières et de freiner l'élan métropolitain de la
capitale... Si le constat sur le boulevard périphérique est aujourd'hui
largement partagé, les réponses à apporter restent, elles, à définir.
La question de la métamorphose du périphérique n'est pas nouvelle
- territoires, élus, urbanistes, architectes, paysagistes et autres
bureaux d'études s'en sont déjà saisi - et ne peut se satisfaire de
projets de suppression fantasques ou autres solutions toutes faites.
Elle appelle au contraire une réponse collective, coordonnée et
nuancée pour réinventer cet objet urbain monumental et répondre
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aux enjeux des métropoles de demain, au développement des
nouvelles mobilités et aux préoccupations environnementales et
sanitaires croissantes.
Pour cela, l'échelon parisien ne suffit plus : depuis 2001, la
Conférence métropolitaine a ouvert le dialogue entre Paris et ses
29 communes limitrophes, introduisant une rupture fondamentale
avec la vision parisiano-centrée qui prévalait jusqu'alors. Il est
clair aujourd'hui que la concertation sur le périphérique ne peut
se faire qu'à une échelle plus large, dont le périmètre et la
gouvernance restent à définir. Il ne faut plus raisonner en termes
de centre et de périphérie(s), mais introduire l'idée de nouvelles
centralités, de nouvelles passerelles de part et d'autre du
périphérique.
Il reste des divergences quant au degré de mutation qu'il faut
apporter au périphérique et au nouveau visage que pourrait
prendre cet anneau autoroutier. Cependant, le Conseil de Paris
est unanime pour dire que l'heure de sa transformation a sonné.
Une transformation qui offre une réelle opportunité, à l'heure
du Grand Paris, de repenser l'espace métropolitain dans une
logique d'aménagement polycentrique.

GROUPE LES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS
FLORENCE BERTHOUT, PRÉSIDENTE DU GROUPE

Police municipale : quelle
réalité après les annonces ?

La mise en place d'une police municipale est attendue par
l'immense majorité des Parisiennes et des Parisiens. Et les chiffres
leur donnent raison : 800 crimes et délits sont commis chaque
jour à Paris, 20 % de plus entre 2012 et 2017.
La création d'une police municipale est d'autant plus indispensable
que la police nationale est de plus en plus mobilisée par la lutte
contre le terrorisme, la protection des grands évènements et
l'encadrement des manifestations. La baisse des effectifs de police
aggrave cette situation, avec la disparition de l'équivalent d'un
commissariat depuis 2014, soit 270 policiers en moins à Paris.
Une fois de plus, en novembre dernier, notre groupe déposait une
proposition concrète et financée pour mettre en place une véritable
police municipale : une Académie de la Police municipale
parisienne pour former les agents pendant six mois avec un stage
d'un an à l'exercice de missions clairement définies et au maniement
des armes pour les protéger, avec un dispositif renforcé de
vidéoprotection.
Hélas, la police municipale annoncée par la Maire de Paris est
d'une tout autre nature, puisqu'elle a catégoriquement refusé que
le gouvernement modifie la loi qui, depuis Napoléon, confie les
pouvoirs de police au seul Préfet de Police. Autrement dit, la police
municipale annoncée à grand renfort de communication ne fera
ni plus ni moins que ce que fait l'actuelle brigade de lutte contre
les incivilités : pas de contrôle d'identité des auteurs de petits trafics,
pas d'accès au fichier des permis pour contrôler les conducteurs
qui ne respectent pas les zones 30 dans Paris, etc.
La grandeur de la politique est de dire ce qu'on va faire et de faire
ce qu'on a promis d'engager. Tout le contraire du parti-pris de la
réforme présentée, après le revirement de l'exécutif municipal.
> Retrouver le détail de nos propositions sur notre site internet :
groupelri.paris

À P A R I S PRINTEMPS 2019

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