À PARIS - N°69 - Printemps 2019 - 12

À LA UNE
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TROIS QUESTIONS À...

Nouveau directeur de la Direction de
la prévention, de la sécurité et de la
protection (DPSP) de la Ville de Paris,
ce commissaire général détaché de la
police nationale, ex-patron de
commissariats de banlieues, de la
brigade des réseaux ferrés d'Île-deFrance et de la brigade anti-criminalité
(BAC) de nuit de Paris, sera le chef de
la future police municipale parisienne.
Quelles vont être vos premières
décisions en tant que chef de la
future police municipale ?
Je veux d'abord marquer la présence des
agents dans les quartiers. Nous avons déjà
entamé des opérations qui montrent aux
Parisiens que tous les jours, les agents de la
ville interviennent pour la protection
routière et la lutte contre les incivilités.
Je veux ensuite créer une cellule de
réponses aux usagers pour que chaque
remontée d'incivilités, par mail, par écrit,
par le 3975 ou via l'application « Dans ma
rue », trouve une réponse adaptée. Les
médiateurs de rue rencontreront les
usagers et préciseront la demande. S'il s'agit
d'un problème du ressort de la préfecture
de police - trafics, agressions, etc. -, nous
leur ferons remonter ; si c'est un problème
de propreté, nous transmettrons au service
compétent. J'écrirai ensuite à la personne
pour lui expliquer ce qui aura été fait.
Nous avons une multitude d'agents sur le
terrain, agents de surveillance ou
inspecteurs de sécurité de voie publique
(ASP et ISVP), gardiens de squares ou de
mairies, agents des points écoles, brigade
cynophile, motards, etc. chargés de faire
remonter les problèmes liés à l'utilisation
de l'espace public. Les agents responsables
de la protection routière ou de la lutte
contre les incivilités ne sont pas là
uniquement pour verbaliser, mais aussi
pour tranquilliser l'espace public.

Émilie Chaix / Ville de Paris

Michel Felkay

Quelles sont vos priorités ?
Toutes les incivilités sont ma priorité : jets
de papiers, de mégots, déjections canines,
dépôts d'ordure, épanchement d'urine,
stationnement gênant, etc. Il faut aérer
l'espace public. D'ailleurs, plus d'un
million de PV ont été établis en 2018, c'est
énorme. Nous allons renforcer nos actions,
notamment sur les dépôts sauvages, les
stationnements anarchiques et la
sécurisation des piétons et des cyclistes.
Nous allons également monter en
compétence sur les problèmes de
nuisances sonores dans l'espace public.

« Les agents sont
aussi là pour
tranquilliser
l'espace public. »
Nous avons aussi une unité qui travaille
pour mettre à l'abri les sans-domicile,
pour trouver des foyers pour les migrants
et protéger les mineurs non accompagnés
dans le cadre de missions de protection
judiciaire. Il y a tout un travail à faire pour
protéger cette population fragilisée.
Je n'oublie pas non plus la prévention des
rixes. Il faut absolument que l'on arrive à
agir préventivement sur cette question.
Cette connaissance des groupes, des

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bandes organisées est essentielle, et c'est
un travail que nous allons réaliser avec nos
médiateurs en renforçant leurs effectifs
dès à présent, avant même la création de la
police municipale en 2020.
J'ai travaillé à Berlin en tant qu'attaché de
sécurité intérieure. Là-bas, ils appliquent le
concept de désescalade : lorsqu'il y a un
conflit, on fait en sorte d'écouter, mais
aussi de rappeler les règles de civilité ; c'est
ce que je veux appliquer à la Ville de Paris.
Cela signifie-t-il une présence
renforcée dans l'espace public ?
Oui, tout à fait. Nous allons faire en sorte
que nos agents soient présents dans les
quartiers où ils sont les plus utiles et aux
horaires les plus tendus. Nous allons
organiser des opérations d'occupation de
la voie publique, comme nous avons
commencé dans les 10e, 18e, 19e et 20e. Ces
opérations nous permettent de rassurer,
d'être au contact, de verbaliser au besoin,
tout en restant dans notre champ de
compétences. Cette police municipale
permettra un travail plus ciblé et une
organisation plus cohérente.
Tous les agents sont là pour créer du lien
social. Pour bien répondre aux besoins des
Parisiens, il faut être présent et sentir ce
qui se passe réellement afin d'adapter nos
réponses. Je sens d'ores et déjà un
engouement des Parisiens et des agents
pour ce projet, j'en suis réellement ravi.
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