À PARIS - N°68 - Hiver 2018-2019 - 32

32 * T R I B U N E S
GROUPE SOCIALISTE ET APPARENTÉS
RÉMI FÉRAUD, PRÉSIDENT DU GROUPE

Paris respire

Pour lutter contre la pollution de l'air, nous devons
multiplier les mesures volontaristes et accepter
d'augmenter encore la part de l'espace public
réservée aux piétons et aux circulations douces. C'est
une nécessité initiée dès 2001 par Bertrand Delanoë
et poursuivie résolument par Anne Hidalgo,
notamment avec l'ouverture aux piétons du Parc
Rives de Seine sur les voies sur berges rive droite que
la justice a récemment validée.
Alors que plus de la moitié de l'espace public est
dédié aux véhicules individuels, les déplacements
urbains des Parisiens effectués en voiture ne
représentent que 13 % de l'ensemble de leurs
déplacements intra-muros. 52 % s'effectuent à pied.
Et ce chiffre s'élève même à près de 80 % si l'on
étudie les déplacements pour achats à Paris, contre
seulement 4 % en voiture. La vitalité commerciale
des quartiers est donc corrélée à la possibilité de faire
ses courses à pied.
Paris compte déjà beaucoup de zones piétonnes
temporaires regroupées dans le dispositif intitulé
« Paris respire ». Une vingtaine d'entre elles, réparties
dans tous les arrondissements, sont réservées aux
piétons et aux circulations douces, principalement les
week-ends. Cinq secteurs supplémentaires rejoignent
le dispositif en été. Depuis 2016, les Champs-Élysées
deviennent également piétons le premier dimanche
de chaque mois.
À l'instar de beaucoup de villes européennes, Paris
réfléchit désormais à la possibilité d'étendre ces
secteurs piétonniers à des quartiers entiers. Anne
Hidalgo a proposé qu'une large concertation soit
menée au centre de Paris pour réserver l'espace aux
piétons, riverains et professionnels. C'est une des
nombreuses mesures qui peuvent contribuer à
apaiser l'espace, à le rendre plus accueillant et plus
sain. À nous permettre de mieux respirer.
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GROUPE UDI-MODEM

ERIC AZIÈRE, PRÉSIDENT DU GROUPE

Politique du logement
à Paris : 3 milliards pour
pas grand-chose

La politique du logement menée par Anne Hidalgo
brille par ses contre-performances. Si la Ville affiche
fièrement au compteur 7 138 logements sociaux
produits en 2017, elle n'en a construit en réalité que
25 %. Les 75 % restants proviennent de la préemption
de logements dans le parc privé et du
conventionnement de logements intermédiaires, déjà
occupés par des locataires qui n'ont rien demandé à
personne, et qui, pour beaucoup, dépassent les
critères de ressources pour l'attribution du logement
social. En bref, pour améliorer son bilan, la mairie
s'est contentée de coller - à grand frais - une
étiquette « logement social » sur des logements
existants.

À P A R I S - Hiver 2018-2019

Évidemment, les quelques logements vraiment
nouveaux et disponibles ne permettent pas de
satisfaire les 236 500 demandeurs d'un logement
social à Paris ! Cerise sur le gâteau : les locataires de
ces logements conventionnés qui ont des ressources
importantes se voient appliquer des compléments de
loyers élevés, alors que la Ville leur avait promis des
exonérations !
Bref, la Ville aurait mieux fait d'investir 3 milliards
d'euros pour améliorer la qualité de vie des
locataires du parc social : rénovation thermique des
immeubles, rénovation des appartements, des cages
d'escaliers, des jardins...
La ville aurait surtout dû cibler ses investissements
sur la construction de logement sociaux neufs et
disponibles, à Paris, mais aussi dans la Métropole du
Grand Paris, afin de pouvoir répondre à une
demande de logements sociaux toujours plus forte.
Car aujourd'hui, cette politique désastreuse de la
Ville de Paris ne satisfait ni ceux qui sont dans le
parc social, ni ceux qui espèrent y entrer un jour !

GROUPE LES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS
FLORENCE BERTHOUT, PRÉSIDENTE DU GROUPE
JEAN-BAPTISTE DE FROMENT, 1ER VICE-PRÉSIDENT

Le Titanic de la dette
parisienne

La dette n'est pas un chiffre abstrait, c'est un fardeau
légué aux générations futures. Jamais dans l'histoire
de Paris une équipe municipale n'aura laissé une
ardoise aussi lourde. En un seul mandat, Anne
Hidalgo a réussi la prouesse de multiplier par deux la
dette qui atteindra en 2020 près de 8 milliards d'euros.
Chaque année, la Ville de Paris emprunte quatre fois
plus que ce qu'elle rembourse.
A ce rythme, et si on ne change pas radicalement de
cap en 2020, les Parisiens devront subir une
augmentation inéluctable des impôts et des tarifs
municipaux. Pourtant, depuis 2014, les Parisiens ont
été lourdement mis à contribution. Les recettes des
impôts et taxes ont augmenté de 23 %. Les tarifs
municipaux ont eux aussi bondi: +28 % pour
l'abonnement Velib', +100 % pour certains tarifs de
stationnement, + 33 % pour les droits de terrasses ; sans
compter les hausses des tarifs des crèches, des
conservatoires et des cantines. Les droits de mutation
ont été augmentés en 2016, rendant le coût d'achat d'un
logement plus lourd. Se loger devient de plus en plus
cher, ce qui accélère la fuite des familles et des retraités.
La qualité de vie s'est-elle pour autant améliorée ?
Non. L'espace public s'est dégradé : la voirie est
détériorée, les rues sont sales. Entre 2012 et 2017, les
crimes et délits ont augmenté de 20 %.
Le chantier des Halles résume l'incapacité de la
majorité municipale à conduire les projets : le coût a
dérapé de 58 % pour atteindre 1,2 milliard à ce jour.
Le fiasco Autolib' se soldera par une facture de
235 M€. L'absentéisme au sein des services de la Ville
coûte plus de 200 M€ par an. 85 M€ de recettes
publicitaires ont été perdus après l'annulation du
marché par la justice.
Mais, rassurons-nous, 417 personnes sont mobilisées
au service communication de la Ville pour nous
persuader que tout va bien !
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