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HISTOIRE DE LA COMMUNAUTÉ DES SUPÉLEC
d'enseignement d'autre part, l'établissement risque alors
d'être complètement remis en cause et, peut-être même
de disparaître. Mais c'est la vigilance du corps enseignant,
l'engagement sans faille des élèves eux-mêmes, le
soutien de la Société amicale, l'interpellation de la presse
nationale (Le Figaro et Le Monde) et la prise en charge de
la réforme des études à l'ESE par l'Éducation nationale
qui, après plus d'un an de bataille, viennent mettre un
terme à ce projet mortifère. Le principe d'une grande école
de l'électricité dans toutes ses composantes prévaut et
l'ESE demeure dans le paysage technique et scientifique
français. Au passage, une réforme profonde des études,
vigoureusement promue par la Société amicale depuis
1946, est adoptée. Elle prévoit notamment l'introduction
d'une première année de « formation générale » pour les
élèves admis sur concours, dont le cursus des études est
ainsi porté à trois ans.
Un dialogue intime avec la technologie
et la science
Tout au long de ces soixante années qui ont vu un
renouvellement inouï et un bouleversement des
sciences et connaissances qu'elle entendait enseigner et
promouvoir, l'ESE sait s'adapter et rester à la pointe de
son domaine d'excellence. Ainsi franchit-elle dès 1962 le
pas de l'informatique en créant un centre de calcul doté
d'un CAB 500. En 1961, les premiers stages de formation
continue voient le jour, et cette activité ne fera que croître
au fil des ans, répondant ainsi aux besoins de formation
tout au long de la vie professionnelle.
Cette même vigilance sait lui faire mesurer, dès 1966, que
le développement des technologies liées à l'électricité
requiert un enseignement de plus en plus précis pour
rester dans l'excellence et la reconnaissance industrielle
et académique. Aussi fait-elle alors évoluer la troisième
année en huit sections spécialisées. Cette vigilance la
conduit à passer ensuite ce nombre à onze (1972), puis
à quatorze en 1985. C'est en 1972 que l'École affirme
la recherche comme une de ses priorités, recherche
que, cependant, elle liera toujours aux perspectives
industrielles. Cet attachement à la recherche comme
moteur et outil d'enseignement ne se démentira
pas et c'est, en 1975, l'accueil à l'ESE du Laboratoire
des signaux et systèmes, émanant du CNRS, et du
Laboratoire de physique des décharges. La même année,
le Laboratoire de génie électrique de Paris rejoint l'ESE.
En 2008, Supélec délivre soixante-quinze diplômes de
master recherche, cinquante-six diplômes de masters
spécialisés et trente-cinq doctorats. En 2014, deux cent
cinquante-trois doctorants sont présents dans l'ensemble
des laboratoires de Supélec.
Un dialogue permanent avec L'Éducation
nationale et les ministères chargés de l'Industrie
C'est en 1962 que la scolarité passe à trois années pour les
élèves admis sur concours. Le dialogue avec les ministères
de tutelle, acteurs essentiels de la gouvernance depuis
1961, sera toujours exigeant, jamais facile, parfois même
tendu - au travers des relations avec la CTI (Commission
des titres d'ingénieur) ou l'Aeres (Agence d'évaluation
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n L'établissement de Metz, fondé en 1985
de la recherche et de l'enseignement supérieur) - mais
contribuera au progrès de Supélec. En 1968, dans le
climat singulier lié aux « événements », a lieu le premier
concours commun à Centrale (Paris et Lyon), l'ESE et
l'École supérieure d'optique. En 1985, c'est le ministère
chargé de l'Industrie qui, ayant sollicité l'ouverture de
l'établissement de Metz, s'associe au financement et à la
gouvernance de l'École. C'est aussi de ce dialogue attentif
avec ces ministères que naissent l'ambition et la réussite
de l'accroissement du nombre de diplômés ; de trois cent
vingt en 1984, il passera à trois cent soixante dès 1985
pour aboutir à quatre cent quarante en 2005 et même
quatre cent soixante en 2007.
Un dialogue fructueux avec les industriels et
l'industrie
La SEE, qui résultait de la fusion en 1972 la SFE et la SFER
(Société Française des Électriciens et Radioélectriciens),
continue d'accompagner l'École en 1987 quand elle
concède la gestion de l'ESE, dotée de nouveaux statuts,
à l'Association Supélec nouvellement créée. Comme
elle l'a fait dès son origine, l'École continue de trouver
auprès du monde de l'industrie un puissant soutien,
comme l'illustre la création en 1986 du Programme
d'enseignement et de la recherche en coopération
industrielle (PERCI, devenu depuis PERCI&S en y ajoutant
le S de Services) et du Conseil de coopération industrielle
(CCI) dans lesquels les industriels, véritables partenaires
de l'École, sont appelés à évoquer leurs attentes, enrichir
les programmes et proposer des accueils aux élèves au
cours de leur formation (cette déjà longue collaboration
trouve encore à s'enrichir en 1997 avec la création de la
direction de la recherche et des relations industrielles.)
Un dialogue inventif avec les territoires et le
monde
Si, très tôt, l'ESE s'est souciée d'enseigner autre
chose que les sciences et les techniques, un jalon
remarquable est la création, en 1961, d'un laboratoire
de langues vivantes. Ceci est amplifié dès 1968 par les
premiers élèves qui feront à l'étranger, en Allemagne
en l'occurrence, leur dernière année d'étude. Mais c'est
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