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HISTOIRE DE LA COMMUNAUTÉ CENTRALIENNE
d'Amable Le Roy (ECP 1845), fait de l'École son légataire
universel. Outre sa fortune personnelle, elle lègue deux
terrains situés boulevard Diderot et rue de Cîteaux. Sur
le premier est construite la Maison des élèves, sur le
second de nouveaux laboratoires complétant ceux de la
rue Montgolfier.
Les premières Centraliennes
Pendant la première guerre mondiale, les femmes ont
fréquemment remplacé les hommes partis sur le front.
Dès lors, de nombreuses jeunes filles souhaitent avoir
accès aux études jusque-là réservées aux jeunes gens. Le
conseil de l'École, après une longue délibération, accepte
la demande à l'unanimité moins une voix le 6 avril 1917.
En octobre, la directrice du lycée Jules Ferry à Paris, Anna
Amieux, est la première à organiser des cours destinés
aux jeunes filles préparant les concours des écoles
d'ingénieurs acceptant les femmes. Sur les neuf jeunes
filles qui présentent en mars 1918 le concours de l'École,
sept sont admises. Parmi celles-ci, Sébastienne Guyot
(ECP 1921), brillante ingénieure aéronautique, brillante
sportive (elle fut championne de France de cross-country
en 1928), morte pour la France à 45 ans en 1941.
Les deux guerres
L'École paie un lourd tribut durant la première guerre
mondiale. Quatre mille huit cents élèves et anciens
élèves sont mobilisés, plus de neuf cents sont blessés et
cinq cent cinquante tués.
Ils font l'objet de plus de 6 000 citations, 2 737 attributions
de la Croix de guerre et 1 239 nominations ou promotions
dans l'ordre de la Légion d'honneur. En 1918, 72 %
des batteries d'artillerie sont commandées par des
Centraliens.
L'École reçoit la Croix de guerre le 22 octobre 1925, puis la
croix de la Légion d'honneur le 18 mai 1929. Cette dernière
est remise à Léon Guillet, directeur de l'École, par Gaston
Angoulême (voir la correspondance de Boris Vian, alors
élève à l'École) pour les seuls élèves de première année,
leurs camarades étant mobilisés. Au total sept mille élèves
et anciens élèves sont mobilisés, deux cent quatre-vingttrois
meurent sur les champs de bataille, en captivité,
en déportation ou sont fusillés pendant la Résistance.
Ils font l'objet de 207 nominations ou promotions dans la
Légion d'honneur, 5 Croix de la Libération, 10 Médailles
militaires, 447 Croix de guerre, sans compter les
Médailles de la Résistance et des Évadés.
Une nouvelle Croix de guerre avec palme est attribuée
à l'École avec citation à l'Ordre de l'armée : elle est
remise par Vincent Auriol, président de la République, le
15 novembre 1951.
Tous les ans, début novembre, à la date anniversaire de
la fondation de l'École, les Centraliens ravivent la flamme
à l'Arc de Triomphe et honorent ainsi leurs camarades
morts pour la Patrie.
n LES TRENTE GLORIEUSES
ET CHÂTENAY-MALABRY
Les statuts de l'École
Depuis le don à l'État, l'École, qui dispose d'une large
autonomie, assure l'équilibre de ses comptes par les
frais de scolarité et les dons. Mais après la Libération,
elle est financièrement exsangue et elle doit demander
sa nationalisation, acceptée en septembre 1946. Elle est
placée sous la tutelle du ministre de l'Éducation nationale,
mais un décret de 1959 lui rend la personnalité civile et
l'autonomie financière. Un décret essentiel de 1963 fixe
les conditions d'emploi de ses personnels contractuels.
En 1984, dans le contexte de la loi Savary, l'École choisit de
devenir un « établissement public à caractère scientifique
culturel et professionnel » et le ministère la classe
parmi les « Grands Établissements », ce qui lui permet
de disposer de mesures dérogatoires dans ses statuts.
De longues et difficiles discussions avec le ministère se
poursuivent pendant plusieurs années pour aboutir au
décret d'avril 1990 qui fixe ses nouveaux statuts.
Le déménagement à Châtenay-Malabry
Dès 1950, les locaux de l'École rue Montgolfier sont à
nouveau mal adaptés face à l'accroissement du nombre
d'élèves et au développement des activités de recherche.
De même, la Résidence ne peut loger qu'une moitié des
élèves.
n Remise de la Légion d'honneur à l'École, le 18 mai 1929,
par Gaston Doumergue, président de la République
Doumergue, président de la République, et Paul Painlevé,
ministre de la Guerre, dans le grand amphithéâtre de la
Sorbonne, lors des grandes manifestations du centenaire
de l'École.
La seconde guerre Mondiale perturbe lourdement la vie
de l'École : au début des hostilités, elle se transporte à
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En 1957, l'École propose un transfert à ChâtenayMalabry
qui reçoit dès 1958 l'accord du gouvernement.
Mais celui-ci, revenant sur son accord, publie en 1959
un vaste programme de provincialisation des grandes
écoles : Centrale doit aller à Lyon ou à Grenoble, voire à
Clermont-Ferrand...
La réaction de la communauté centralienne, réunie
autour de François Marchal (ECP 1931), président de
l'Association des anciens élèves, est vive. Après trois ans
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