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HISTOIRE DE LA COMMUNAUTÉ CENTRALIENNE
n Façade rue Thorigny
n Façade côté jardin
La pensée saint-simonienne inspire clairement
les fondateurs. En inventant la notion de « science
industrielle », l'École, au-delà de l'équilibre entre
savoirs fondamentaux et appliqués, se veut résolument
pluridisciplinaire, faisant une place significative à ce
qu'on n'appelle pas encore « les sciences de l'homme et
de la société ».
Sans attendre l'accord de l'État, Lavallée choisit, pour
établir l'École, de louer l'hôtel de Juigné (aujourd'hui
musée Picasso). Les problèmes financiers sont réglés
grâce à la contribution déterminante apportée par son
beau-père, Pierre Laurans.
L'École, inaugurée le 3 novembre, ouvre ses portes à la
première promotion le 20 novembre 1829.
n LA CROISSANCE DE L'ÉCOLE
LES DÉBUTS
Les débuts sont difficiles. La vie de l'École est très
perturbée par les « Trois Glorieuses » de juillet 1830, où
s'engagent bon nombre d'élèves, puis par l'épidémie de
choléra du début des années 1830. La première promotion
comprend cent quarante-cinq élèves : ils ne seront que
vingt-six à sortir de l'École trois ans plus tard.
En outre l'École, privée, ne bénéficie d'aucune subvention
et, deux fois, Lavallée doit faire appel à son beau-père.
Mais elle atteint assez vite un régime de croisière, avec
des promotions de cent à cent cinquante élèves qui lui
permettent de s'affirmer. Les anciens élèves occupent
rapidement des places de premier plan dans l'industrie.
En outre, l'École attire de nombreux élèves étrangers
(20 % des cinquante premières promotions). Dès 1838,
la Chambre des députés constate que « son succès est
complet ».
Très vite, ce modèle va se répandre, d'anciens élèves
créant ou contribuant à la création de :
- dès 1837, l'École des mines du Hainaut, future Faculté
polytechnique de Mons ;
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- en 1850 les Écoles techniques industrielles d'ingénieurs
de Madrid et de Barcelone ;
- en 1857, l'École centrale de Lyon, et l'école qui deviendra
l'École polytechnique fédérale de Lausanne.
Le don à l'État
En 1855, voulant assurer la pérennité de son œuvre,
Alphonse Lavallée estime qu'il doit « mettre l'École
Centrale sous l'empire d'un règlement et d'une autorité
émanant de l'État ». En conséquence, il fait « l'offre
gratuite à l'État de la propriété de l'École Centrale ».
L'offre surprend, mais Lavallée se mobilise à nouveau et
finit par obtenir deux ans plus tard un vote favorable du
Parlement. Le don est définitivement accepté le 19 juin
1857, mais l'État lui impose de donner en plus, sur ses
deniers personnels, une somme correspondant à deux
années de fonctionnement. L'École se retrouve donc
propriété de l'État, mais elle n'est pas nationalisée et elle
continue de fonctionner sur ses ressources propres.
Lavallée ne quitte l'École qu'en 1862, après avoir pris trois
initiatives importantes pour définitivement consolider
son œuvre :
* créer en 1857 le concours d'entrée (il n'y avait jusque-là
qu'un examen pour les élèves de revenus modestes qui
voulaient obtenir des bourses) ;
* créer en 1862 le titre d'ingénieur des Arts et
Manufactures ;
* inspirer et provoquer la création de l'Association des
anciens élèves.
L'Association des Centraliens
C'est en 1848 que les anciens élèves se constituent en
association mais leur initiative aboutit à une structure
très large, la « Société Centrale des Ingénieurs Civils »
qui sera leur point de ralliement jusqu'en 1862.
Cependant, Lavallée veut, avant de prendre sa retraite,
créer une association composée des seuls anciens élèves
pour assurer leur union intime avec l'École. Il reprend le
projet avec succès, persuadé « que les anciens élèves sont
les soutiens les plus sûrs de l'École placée sous l'égide de
l'État, parce qu'ils la connaissent mieux et parce qu'ils lui
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