Repères - N°43 / Octobre 2019 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 7

FAITS ET PERSPECTIVES
Zoom sur trois expositions professionnelles
Exposition du cristallin, des sous-traitants dans le nucléaire et des radiologues interventionnels.
Pour ces trois thèmes, voici les enseignements sur le suivi des travailleurs tirés du rapport 2018
« La radioprotection des travailleurs » et le point de vue d'un professionnel.
Dose moyenne
(mSv)

1,8
Sous-traitants du nucléaire
1,8
1,8

* Effectifs
* Dose moyenne
* Effectifs
* Dose moyenne
60 000
2,0
1,2
*
Effectifs
* Dose moyenne
statutaires
60 000
2,0
1,2
statutaires
60 000
2,0
CDI
CDD 1,2
statutaires
30 315
81 %
CDI
5 %
CDD
prestataires
30 315
Autres
81 %
5 %
CDI
CDD
prestataires
14 %
Autres
30 315
81 %
5 %14 %
prestataires
Autres
14 %

Commentaire IRSN
Les prestataires représentent un tiers
des effectifs du domaine nucléaire,
mais portent les deux tiers de la dose
collective reçue dans ce domaine.
Cette année, les données sont affinées
selon le statut d'emploi : CDD,
CDI, intérim. Les personnels en CDI
- qui peuvent être des sous-traitants,
nomades ou dédiés à un site - sont les
plus nombreux (81%) et les plus exposés
(dose moyenne de 2 mSv).
Pour en savoir plus :
www.irsn.fr/travailleurs-2018
https://siseri.irsn.fr/

1,8
Cristallin de l'œil
1,8
1,8

* Nombre de travailleurs suivis
* Nombre de travailleurs suivis
* Nombre de travailleurs suivis
1 798
1 798
1 798
200
200
200
2015
2015

2016
2016

Commentaire IRSN

Les professionnels suivis pour l'exposition
3 492 du cristallin se trouvent essentiellement
3 492 dans le domaine médical et vétérinaire
3 492 (83 %).
2 505
2 505
Dans le médical, trois travailleurs ont
reçu une dose supérieure à 20 mSv.
2 505
La dosimétrie n'est pas réalisée
en routine dans tous les établissements.
En 2023, la limite réglementaire sera
Dose maximale
abaissée de 150 à 20 mSv, ce qui devrait
dans
domaine
Doselemaximale
médical
(mSv)
inciter à une surveillance plus étendue
dans
le domaine
Dose maximale
médical (mSv)
dans le domaine des professionnels.
2017
2018 (mSv)
médical
2017
2018

53,4
53,4
53,4

2015
2016
2017
2018 9,9
Radiologie
9,9
Dose auxinterventionnelle
extrémités

Dose aux extrémités
* Effectif suivi
* Les 2 secteurs 9,9
Dose
aux
extrémités
*
Effectif
suivi
* Les
2 secteurs
aux extrémités
les
plus
exposés
aux
extrémités
les
plus
(mains)
* Effectif suivi
* Les 2exposés
secteurs
(mains)
aux
extrémités
les plus exposés
10,7
13,7
4(mains)
941
10,7
13,7
personnes
4 941
10,7
personnes
13,7
Cardiologie
Cardiologie
4 941
vasculaire
Cardiologie
Cardiologie
personnes interventionnelle
interventionnelle vasculaire
Cardiologie
Cardiologie
interventionnelle vasculaire

754
754
754

Dose maximale
(limiteDose
autorisée
: 500 mSv)
maximale
(limite autorisée : 500 mSv)
Dose maximale
(limite autorisée : 500 mSv)

Commentaire IRSN
Les actes de radiologie interventionnelle
comportent un risque d'exposition
des mains. Or, les doses observées
sont soit nulles (en-dessous du seuil
d'enregistrement), soit très élevées
(deux cas de dépassement de la dose
réglementaire de 500 mSv).
Ces résultats contrastés posent question.
Ils suggèrent des défauts de port
de dosimètres. Une étude a montré
que les cardiologues, en salle dédiée,
ont davantage tendance à porter
un dosimètre comparé aux chirurgiens,
intervenant au bloc. Ces derniers ont
une culture limitée en radioprotection.

Dose maximale (mSv)
sur 12 mois

L'avis de...

Élisabeth Depezeville
Médecin du travail
à Cherbourg-en-Cotentin (Manche)

« Chez l'exploitant, l'exposition est moins
importante pour les salariés que pour
les sous-traitants, soudeurs, tuyauteurs,
mécaniciens et échafaudeurs qui changent
ou découpent des pièces en centrale.
L'exposition se fait surtout lors des arrêts
de tranche. Sauf incident, la dose annuelle
ne dépasse pas 20 mSv. Depuis dix ans,
l'exposition a baissé. Mais les travailleurs
sont poly-exposés, soumis à la dose et à
d'autres risques comme les déplacements
et le stress. »

L'avis de...

Nadine Guilabert
Responsable du service radioprotection
à l'Institut Gustave-Roussy, avec Nacima Sadi,
personne compétente en radioprotection (PCR)

« Nous avons estimé l'exposition du
cristallin : avec lunettes plombées, la dose
annuelle est d'environ 15 mSv, contre 70 mSv
sans. Tous les radiologues interventionnels
et les internes ont à présent des lunettes
plombées équipées d'un dosimètre nominatif.
Nous sommes bien en deçà de la valeur
limite de 150 mSv et nous nous préparons
au seuil de 20 mSv à venir. L'utilisation
des protections collectives, via des "écrans"
plafonniers est à renforcer. »

L'avis de...

Thomas Lemoine
Ingénieur radioprotection au centre hospitalier
de Poissy-Saint-Germain (Yvelines)

« Pour limiter l'exposition, il convient de
combiner des appareils récents et optimisés
avec une équipe pluri-professionnelle formée
au réglage des paramètres d'acquisition.
Nous avons institué au bloc la présence
régulière de la PCR et disposons
de manipulateurs radio ayant une culture
de radioprotection. En trois ans, les doses
reçues ont baissé de 35 % en cardiologie.
En chirurgie, une légère augmentation des
doses - inférieure à 10% - a été observée
grâce au port plus régulier de dosimètres
aux extrémités, passifs et opérationnels. »
Page 7 - Repères N° 43 - octobre 2019

http://www.irsn.fr/travailleurs-2018 https://siseri.irsn.fr/

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