© Collanges/BSIP © Beranger/BSIP EN PRATIQUE Examen de scintigraphie réalisé sur un patient. Analyse d'une scintigraphie lors d'une consultation. Traitement par irradiation de la thyroïde Des fantômes donnent la juste dose L'ESSENTIEL Traiter certaines maladies bénignes de la thyroïde implique d'administrer de l'iode 131. La capacité de la glande à fixer le radioélément doit être mesurée pour déterminer l'activité thérapeutique à injecter. TÉMOIGNAGE Un spécialiste en médecine nucléaire des hôpitaux universitaires Paris-Sud. INFOGRAPHIE Comment les fantômes thyroïdiens sont-ils utilisés ? AVIS D'EXPERT La chercheuse en dosimétrie interne à l'origine de l'innovation. « La personnalisation du traitement pourrait limiter les effets secondaires » TÉMOIGNAGE © E. Durand L Emmanuel Durand Chef du service de biophysique et médecine nucléaire des hôpitaux universitaires Paris-Sud (Kremlin-Bicêtre, Val de Marne) es hyperthyroïdies liées à la maladie auto-immune de Basedow sont des maladies bégnines de la thyroïde prises en charge par les services de médecine nucléaire. Trois types de traitements permettent de les soigner : la chirurgie, qui consiste à enlever tout ou partie de la thyroïde, l'administration de médicaments bloquant la fabrication des hormones thyroïdiennes, ou l'injection d'iode radioactif destiné à détruire totalement ou partiellement la glande. On utilise de l'iode 131 - émetteur bêta et gamma avec 8 jours de période - à des activités de l'ordre de 500 MBq pour une irradiation locale d'environ 100 Gy. Notre service traite chaque année entre 50 et 100 patients hyperthyroïdiens avec ce traitement. Au niveau national, ils sont près de 10 000 à en bénéficier tous les ans. Pour qu'il soit efficace, il est nécessaire de vérifier, au préalable, que la thyroïde du patient capte le radioélément. Une scintigraphie réalisée avec un élément radiotraceur comme l'iode 123 permet au praticien de s'en assurer. Du taux de captation mesuré avec cet examen découle la quantité d'iode 131 à injecter au patient pour traiter la maladie. L'utilisation de fantômes thyroïdiens offre aujourd'hui l'opportunité de calibrer avec une plus grande précision la gamma-caméra permettant d'acquérir une image fonctionnelle de la thyroïde. En améliorant l'étalonnage de la mesure de fixation thyroïdienne, ces dispositifs nous aident à déterminer la dose d'iode 131 qu'il convient d'administrer à chaque patient. Cette forme de « personnalisation thérapeutique » pourrait contribuer à limiter certains effets secondaires comme l'hypothyroïdie. Cette dernière se manifeste dans plus de la moitié des cas et souvent plusieurs années après le traitement. n Page 17 - Repères N° 43 - octobre 2019