Expertises des Systèmes d'information - Février 2021 - N°465 - Le mensuel du droit de l'informatique et du multimédia - 62

I N T E R V I E W
technologies : du html, du javascript. Or, le monde
côté serveur est beaucoup plus hétérogène  :
on peut avoir du PHP, du Java, du Microsoft,
etc. Aujourd'hui, le coût d'implémentation côté
serveur commence à devenir intéressant. Plutôt
que mourir, l'industrie de la publicité en ligne
préfère proposer à ses clients d'installer un bout
de code en PHP sur leur serveur.

etc. On était dans la logique des principes du
RGPD.
Le paysage de l'internet risque de changer
avec la fin des cookies tiers et la recommandation de la Cnil.
Ça va avoir un fort impact. Beaucoup
d'entreprises se sont fixées le mois de mars pour
leur projet de conformité, et se sont ainsi calées
sur le calendrier de la Cnil.

Les CMP peuvent-elles devenir une solution
pour exprimer les préférences ou les refus ?
C'est ce qu'on appelle le permission marketing,
qui consiste à inverser le sens de la relation
Et que pensez-vous du projet de règlement
client dans laquelle ce n'est plus l'entreprise qui
e-privacy ?
communique avec son client mais c'est le client
qui communique avec toutes les entreprises.
Il risque d'avoir un impact mais il n'est pas encore
Il sera maître de sa pression marketing.
figé. Je ne suis pas sûr qu'il aille dans le bon sens,
Aujourd'hui, c'est encore
notamment sur le rôle des
un vœu pieu, même si je
navigateurs web dans la
crois que c'est la direction
gestion de la vie privée.
« Notre but est de réconcilier
vers laquelle on va tendre.
Cela m'inquiète, pas tant
l'internaute avec l'entreprise, en
Ultimement, les CMP sont
pour le business model
lui faisant comprendre que s'il
là pour être un vecteur
d'Axeptio mais en tant
appré-cie la marque, cela a du
des préférences utilisaqu'internaute. Aujourd'hui
sens d'accepter l'utilisation de
teur et agir, en quelque
Google Chrome représente
ses données personnelles pour
sorte, en qualité de manda70 % des sessions. Veuttaire. Prochainement, elles
on vraiment déléguer à
améliorer la prestation. »
échangeront avec les entreGoogle, Apple ou Microsoft
prises en indiquant les
la gestion de nos données
préférences ou refus de l'utilisateur. Aujourd'hui,
personnelles sur les sites qu'on fréquente, sachant
ça n'existe pas car les entreprises ne sont pas prêtes
qu'ils sont eux-mêmes des publicitaires ou des
à offrir un niveau de personnalisation suffisant.
entreprises qui exploitent ces données pour leurs
Par exemple, nous avons voulu faire un recueil de
intérêts ? Je pense que cela représente un risque
consentement pour les newsletters, en permettant
de leur confier la gestion du consentement.
de préciser la fréquence et de la façon de recevoir
les emails. On l'a mis en place mais on n'a pas réusPropos recueillis par
si à le vendre car les équipes marketing n'ont pas
Sylvie ROZENFELD
la possibilité de segmenter à ce point leurs bases
e-mail.
La Cnil a publié le 17 septembre 2020 de
nouvelles lignes directrices et recommandations sur la gestion des cookies et le recueil
du consentement des internautes. Toutes les
organisations ayant recours à l'utilisation de
ces traceurs doivent adapter leurs pra-tiques
avant mars 2021.
Ces
recommandations
sont
intervenues
suite à une consultation de différents acteurs
dont les CMP. Nous avons été contactés par
la Cnil ainsi que nos concurrents Onetrust,
Didomi, Tag Commander, etc. Le Geste, l'IAB,
les CMP présentes ont poussé vers une CMP
standardisée. Or, les recommandations de la
Cnil se sont plutôt orientées vers notre vision, à
savoir le conversationnel avec une granularité du
consentement service par service, des intitulés
clairs qui ne cachent pas l'écran, temporisable,

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EXPERTISES Février 2021
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