Expertises des Systèmes d'information - Septembre 2020 - N°460 - Le mensuel du droit de l'informatique et du multimédia - 318

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INNOVATION

Digital Factory : structure et
contrats
Depuis plusieurs années, un nombre croissant de grandes entreprises de tous secteurs
(banque, industrie, énergie, tourisme, luxe,
aérien, etc.) décident de mettre en place des
structures « Digital Factory » (usines digitales)
ou «  Digital Hub  » au sein de leur groupe. Il
s'agit d'une entité ou d'une Business Unit (BU),
souvent autonome, en charge de la transformation numérique des activités et des métiers.
Les contrats relatifs à la mise en place d'une
« Digital Factory » et à son activité présentent
des spécificités qu'il convient d'appréhender.

A

la
différence
d'une
direction des services
informatiques (DSI), une
Digital Factory  permet
de rassembler des compétences
pluridisciplinaires au sein d'une
même structure, afin de favoriser
les
développements
digitaux
de manière agile au cœur de
l'entreprise en réponse aux besoins
métiers. Ainsi, un Digital Hub a
pour avantage de rapprocher les
fonctions métiers et les services
informatiques dans une même
organisation, en y intégrant des
spécialistes du digital, de la data,
du design, du marketing, souvent
avec un pilotage commun. L'un
des principes mis en avant est
de «  casser les silos  » et ainsi
favoriser la collaboration autour
de projets innovants. En corollaire
de ce principe, les processus de
décision sont plus courts.
Au-delà, de l'objectif général
d'accélération de la transformation numérique, la création d'une
telle structure présente un certain

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nombre d'atouts. Elle permet d'abord
d'améliorer les performances du
groupe grâce à des projets digitaux
innovants développés dans un
mode agile et collaboratif, rappelant
le fonctionnement des start-ups. Ce
mode de fonctionnement accélère
sensiblement le développement
de ces projets digitaux et donc le
time-to-market (c'est-à-dire le délai
de développement et d'adoption
d'une solution par l'entreprise).
Ces projets sont développés avec
les métiers et destinés à favoriser
l'innovation et à transformer le
modèle de l'entreprise, en particulier en améliorant l'expérience
client. Grâce au rapprochement
entre la DSI et les fonctions métiers,
les besoins métiers (et donc ceux
de leurs clients), exprimés en « use
case » selon la terminologie utilisée,
sont au cœur du processus de
développement
de
nouvelles
applications, ce qui permet une
meilleure qualité et un usage plus
répandu de ces applications. La
Digital Factory permet ensuite
d'harmoniser les solutions et outils
EXPERTISES Septembre 2020

informatiques, les processus et la
qualité de service au sein du groupe.
La sécurité du groupe peut enfin
être améliorée grâce au développement de dispositifs et services
performants. Une Digital Factory
a donc souvent comme objectif,
au regard de ce qui précède, de
générer des revenus additionnels
en répondant mieux aux besoins
métiers, tout en assurant des
économies grâce à un développement rapide et un meilleur usage
d'applications nouvelles.
La phase de transition nécessaire à
la mise en place de la Digital Factory
peut néanmoins générer des
risques non seulement techniques,
mais également culturels et organisationnels, liés particulièrement à
la résistance de certaines entités du
groupe au changement.
Bien qu'elle puisse consister en
une simple Business Unit, les
grandes
entreprises
peuvent
aussi choisir de mettre en place
une Digital Factory sous la forme

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