SIGMAG - N°34 - Octobre 2022 - 36

GUIDE
HOME STAGING POUR GÉODATAS
NETTOYER, CRÉER, INTÉGRER, METTRE EN FORME LES DONNÉES FAIT PARTIE DU QUOTIDIEN DES GÉOMATICIEN(NE)S.
DANS ARCGIS PRO, LE DATA ENGINEERING FACILITE LE TRAVAIL AVANT L'EXPLOITATION DES DONNÉES.
L
e Data Engineering, c'est un
peu comme les séances de
fitness qui rendent les mariés
plus beaux avant le mariage. Ou
bien le home staging qui précède
toute mise en vente d'une maison...
Plus sérieusement, ce que l'on peut
traduire en français par « ingénierie
des données » est une tâche
quotidienne en géomatique. « C'est
d'ailleurs un travail de base, puisqu'il
consiste à vérifier et à préparer les
jeux de données qui seront ensuite
exploités dans le SIG. 80% du temps
est consacré à la préparation des
données pour la suite du traitement
et l'analyse dans le SIG », affirme
ainsi Laurent Lepiller, responsable
des études géomarketing chez Esri
France, en introduction d'un atelier
découverte organisé autour des
nouveaux outils de Data Engineering
lors de SIG 2021.
Il faut dire qu'avec l'explosion des
données disponibles en Open
Data sur les portails dédiés ou
sur une simple page de certains
sites Internet, le data engineering
prend une importance sans cesse
grandissante. Esri l'a bien compris
en lançant, dès la version 2.7
d'ArcGIS Pro, une interface dédiée
qui s'enrichit de manière régulière
au fil des versions. « Esri propose
depuis très longtemps des outils
dédiés, reprend Gaëtan Lavenu,
Responsable de la communication
te c hn i que d ' E s r i Fr a n c e et
animateur du blog arcOrama. Du
reste, cette décision de regrouper
ces ou t i l s , de man i è re t rès
pratique dans une interface dédiée,
résulte, comme souvent chez
Esri, d'attentes remontées par les
utilisateurs. C'était il y a trois ans et,
effectivement, cela part du constat
évident d'abondance de jeux de
données disponibles en Open Data.
Ces données peuvent être très bien,
mais il reste toujours nécessaire de
connaitre leur qualité. S'il est valable
de les utiliser ou pas, en découvrant
au plus tôt ce qu'il y a exactement
dans les jeux. Un exemple typique
est d'avoir un fichier CLS ou JSON
SIGMAG
L'interface de
Data Engineering
regroupe de
manière logique
les outils proposés
dans ArcGIS Pro
pour préparer
et organiser ses
données. La vue
permet d'afficher
ce que contient la
table attributaire
de manière
aussi immédiate
qu'intuitive.
avec une bel le al lure et puis
découvrir après coup que 40 ou
60 % de ses champs sont vides. Ce
qui réduit l'intérêt... De plus, les
données proviennent souvent de
différentes sources. Dans la phase
de récupération des données, il
faut les préparer et peut-être les
homogénéiser pour s'en servir.
Tout simplement, ces données
brutes ne sont pas toujours prêtes
à être exploitées dans un SIG qui
fonctionne avec ses propres règles,
processus et standards ».
ACCESSIBLE À TOUS
Ainsi, « net toyer », « créer »,
« intégrer » et « mettre en forme »
sont les quatre grandes familles
d'outils apparaissant sur cette
interface d'ingénierie des données,
qui se lance de manière classique
par un bouton. Tous les utilisateurs
d'ArcGIS Pro y ont accès, quel que
soit leur niveau de licence. Seules
quelques fonctions spécifiques se
réservent (depuis longtemps) à
des utilisateurs avancés. C'est ainsi
le cas de « table croisée » (pivot
table) qui consiste à transférer les
informations des lignes en colonnes
et l'inverse).
L'interface de Data Engineering
c omp r e nd de ux é l éme nt s
principaux. En haut, un ruban
apparait. « C'est l'endroit où Esri
a rassemblé certains outils, de
manière à simplifier le travail et à
être plus efficace en évitant d'aller
chercher ailleurs des Tools box
ou bien de faire des calculs dans
d'autres champs », confie Gaëtan
Lavenu avant de nous détailler
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quelques fonctions. Par exemple,
il y en a une pour « renseigner des
valeurs manquantes » en utilisant
la proximité géographique (par
exemple ent re deux champs
de code postal) ou en faisant la
moyenne entre polygones voisins.
Avec une autre, il est aussi possible
de réunir des jeux de données en
un seul, ou bien une troisième
sert à réduire la dimension d'un
jeu en passant de 200 colonnes
à 5 colonnes de variables pour
simplifier les calculs et gagner en
performance. « Une telle analyse
en composantes principales (ACP)
est assez commune. Ce sont des
fonctions qui existent dans Excel.
En étant proposées directement
dans cette interface, elles évitent
de jongler entre deux solutions »,
résume l'animateur d'arcOrama
avant de nous présenter la fenêtre
qui s'ouvre en bas d'ArcGIS Pro : « la
vue de Data Engineering ».
Avec elle, c'est magique ou presque.
L'utilisateur a juste à sélectionner
les champs qu'il souhaite dans
la colonne de gauche (chaque
ligne dispose en sus d' icônes
de raccourcis pour « mettre à
jour la symbologie », « créer un
diagramme » et « accéder à la table
attributaire ») et de les déposer
dans la fenêtre de droite pour
que les résultats apparaissent
au t oma t i quemen t c a l c u l és ,
triés, dans une table. « On voit
immédiatement la distribution des
données, les valeurs max et mini,
celles qui manquantes... C'est
une vision globale et synthétique
alors qu'avant on devait ouvrir
séparément chaque champ ». Enfin,
et c'est tout l'intérêt de travailler au
sein même d'ArcGIS Pro, certains
résultats permettent un aperçu
direct dans une représentation
cartographique.
Pour résumer, cette interface est
indispensable en amont de tout
travail dans ArcGIS. Elle peut aussi
être une porte de sortie pour vérifier
la qualité et la cohérence des jeux
de données que l'on met soi-même
à disposition en Open Data...
X.F.

SIGMAG - N°34 - Octobre 2022

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