SIGMAG - N°34 - Octobre 2022 - 27

DOSSIER
ANCRÉS DANS LEUR TERRITOIRE, LES BÂTIMENTS SONT PAR DÉFINITION DES ÉLÉMENTS
QUI CARACTÉRISENT LA GÉOGRAPHIE D'UN LIEU. LA GÉO-INTELLIGENCE PERMET
DÉSORMAIS DE FAIRE DES OUVRAGES DES ENSEMBLES COMMUNICANTS ET « MONITORÉS »
POUR EN SUIVRE L'ÉVOLUTION TOUT AU LONG DE LEUR CYCLE DE VIE. POUR LES
GESTIONNAIRES DE PATRIMOINE, CETTE CONNAISSANCE FINE DU PARC IMMOBILIER ET LE
SUIVI DANS LE TEMPS DE LA PÉRENNITÉ DU BÂTI SONT DEVENUS ESSENTIELS POUR
ASSURER LA RENTABILITÉ DES INVESTISSEMENTS. DANS CE CONTEXTE, LE SECTEUR DE LA
CONSTRUCTION PROFITE À PLEIN DE L'ARRIVÉE DE NOUVELLES TECHNOLOGIES, DE L'IOT À
L'IA, EN PASSANT PAR LE SIG. IL S'IMPOSE AU CÔTÉ DU BIM DONT LES USAGES NE SE
RÉSERVENT PLUS QU'AUX SEULES PHASES DE CONCEPTION ET DE CONSTRUCTION. LA
MAINTENANCE ET L'EXPLOITATION DES OUVRAGES SONT DES ENJEUX À PART ENTIÈRE DE
LA MAQUETTE NUMÉRIQUE, PLAÇANT LE SIG À LA PLACE DE CHEF D'ORCHESTRE. À
L'HEURE DES JUMEAUX NUMÉRIQUES, IL DOIT INSTALLER UNE SYMPHONIE DIGITALE, SANS
FAUSSE NOTE. DOSSIER RÉALISÉ PAR STEVE CARPENTIER.
Historiquement,
le SIG permet
la spatialisation
d'un bâtiment
dès la phase de
conception. Le
projet s'insère
ainsi dans son
environnement.
Facilitant
désormais la
navigation et le
guidage à l'intérieur
d'un bâtiment, le
SIG est un outil
passerelle avec les
solutions de gestion
et de maintenance
de patrimoine.
V
oici un peu plus de deux
décennies que la notion de
« bâtiment intelligent » est
apparue. Depuis, elle n'a
© Esri
cessé de se confirmer. En effet, un
o u v r a ge est un co n c e nt r é
considérable de données qui évolue
dans le temps, au fil de son usage.
Des données qu'il faut compiler,
organiser, mais aussi faire parler
pour les rendre utiles à tous ceux qui
interviennent tout au long de la vie
d'un ouvrage. Pourtant, le saut
technologique du secteur de la
construction ne s'est opéré que
tardivement. La faute à un secteur
d 'a c t i v i t é s o u v e nt r é t i f a u
changement et qui reste soumis à
un contexte réglementaire et
normat if st r ic t. La maquet te
numérique est venue rebattre les
cartes d'un monde qui fonctionnait
avant tout en silos : d'un côté ceux
qui concevaient, puis ceux qui
construisaient, d'un autre ceux qui
géraient le patrimoine bâti. Mais
l'heure est au changement. D'abord,
i l y a eu le BIM. Le Bui lding
Information Modeling a été pensé
pour conceptualiser et mettre en
œuvre une méthode de coordination
entre les différents corps de métiers
pour construire un bâtiment. Le
modèle de données, le vocabulaire
tout comme les logiciels ne sont
ainsi pas conçus pour faire de la
gestion patrimoniale. « La révolution
du BIM a apporté des méthodes, des
mo d è l es de do n n é e s , de s
technologies, des logiciels, mais les
clients étaient souvent perdus avec
un outil avec lequel on leur avait
promis qu'ils pouvaient faire tout et
n'importe quoi, souligne Stéphane
Courderq, directeur de Topomat
Technologies. Si pour la phase de
construction, le BIM s'est avéré utile,
pour tout ce qui concerne la GMAO
ou la gestion des surfaces, les
solutions proposées étaient très
limitées. Désormais, le marché est
en train de s'ouvrir et les utilisateurs
prennent conscience que les
données BIM, venant de Revit ou
d'autres solutions en IFC, ne sont
pas suffisamment adaptées pour
maî t r iser la ges t ion de leur
patrimoine. Dix ans en arrière, nous
étions déjà capables de faire du SIG
Indoor, mais nous n'arrivions pas à
percer le marché. En ef fet, les
données étaient encore très
lacunaires. Et les logiciels qui
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SIGMAG - N°34 - Octobre 2022

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