SIGMAG - N°31 - Décembre 2021 - 37

DÉCOUVERTE
PROTÉGER LES ESPÈCES
EN AMÉLIORANT LA CONNAISSANCE TERRAIN
Le 12 octobre 2021, l'OFB confirmait la présence de Lamproies de Planer dans les eaux de
l'Hérault, sur la commune de Brissac (34). Une découverte de taille ! En effet, cette espèce
de poisson, qui a la particularité d'être dépourvue de mâchoires et d'être très sensible à
la pollution et à la détérioration des milieux, est protégée au niveau national et européen.
Cet inventaire devrait participer à l'amélioration de la protection de ce poisson...
C'est dans un pareil objectif de préservation d'espèce menacée que 260 jeunes écrevisses
nées en captivité étaient introduites le 29 septembre 2021 dans un cours d'eau du Parc
naturel régional des Vosges du Nord. Des transferts d'adultes étaient également orchestrés
simultanément depuis plusieurs cours d'eau, de manière à apprécier la méthode de
réintroduction la plus pérenne. Ces expérimentations s'inscrivent dans le cadre du projet
de conservation de l'écrevisse des torrents qui a été lancé en 2017 par l'État (Dreal Grand
Est), l'Office français de la biodiversité, le Parc naturel régional des Vosges du Nord, la
Citadelle de Besançon et l'Agence de l'eau Rhin-Meuse.
© Julien Bouchard - OFB
et du ministère de l'Agriculture et
de l'Alimentation. Résultant de la
fusion entre l'Agence française pour
la biodiversité, de l'Office national
de la chasse et de la faune sauvage,
il est en mesure d'endosser cinq
missions spécifiques, à savoir
la connaissance scientifique et
technique et la recherche sur
les espèces, les mil ieux et la
gestion adaptative, l 'appui aux
politiques publiques de l'eau et
de la biodiversité, la police de
l'environnement, la mobilisation
de la société pour préserver la
biodiversité, la gestion et le soutien
à la gestion des espaces naturels.
Difficile de résumer la multitude
d 'a c t i o ns me n é e s p a r
c et
établissement. Au quotidien, il peut
ainsi être amené à lutter contre
les atteintes à l'environnement,
à col lec ter des données et à
développer des programmes de
recherche en biologie-écologie, à
assurer la gestion de 26 réserves
et des 9 parcs naturels marins
existant s, dont le Sanc tuaire
Agoa dédié à la conservation des
mammifères marins (lire encadré).
L'OFB appor te également un
soutien scientifique, technique et
financier dans la mise en œuvre des
politiques publiques, notamment
pour réhabiliter les lits des cours
d'eau de Guyane endommagés
par les actions d'orpaillage. Parmi
les aut res nombreux t ravaux
et interventions, l'OFB copilote
avec le ministère de la Transition
écologique le label « Terre saine,
communes sans pesticides »,
© Julien Bouchard - OFB
décerné à 728 collectivités au total,
dont 205 depuis le 18 novembre
2021. Ce même mois, il remettait à
cinq lauréats les Grands prix Natura
2000, un concours qu'il organise
pour mettre en valeur les bonnes
pratiques et actions perpétrées
sur les sites Natura 2000. En 2021,
l'OFB a également mis à l'honneur
la haie en complément du projet
« Plantons des haies » porté par
le Gouvernement dans le cadre du
plan de relance. Rappelons-le, les
haies étant de précieux réservoirs
de pat r imoine naturel et des
habitats protégés, entre autres
bénéfices.
ANCRAGE ET MOYENS
Pour mener à bien ces différents
enjeux, l'Office français de la biodiversité
compte 2.800 agents qui
œuvrent à préserver la diversité
et les écosystèmes dont 1.800 inspecteurs
de l'environnement qui
veillent au respect des réglementations
et de la nature. Peu à peu,
son organisation se structure et se
professionnalise. Elle englobe cinq
sites nationaux (Paris, Vincennes,
Brest, Montpellier, Auffargis), onze
directions régionales, une direction
interrégionale (Paca-Corse), quatrevingt-dix
services départementaux,
trois délégations de façades maritimes
et une direction outre-mer.
Pour démultiplier les efforts et les
impacts en faveur de notre capital,
l'OFB s'évertue à fédérer autour
de lui, en créant, développant ou
en massifiant des réseaux préexistants.
« Cette démultiplication
doit nous permettre d'accélérer la
mobilisation de la société, c'est-àdire
en convainquant tout à chacun
qu'il peut agir et contribuer à son
échelle à préserver la nature »,
souligne Sébastien Flores. Presque
deux ans après sa création, le bilan
de l'OFB est encourageant et surtout
porteur d'espoirs. « Qu'ils soient
issus de parcours variés au contact
du monde agricole, de la pêche, les
agents de l'OFB apprennent à se
constituer une culture commune.
L'OFB se fait progressivement une
place dans le paysage et échange,
depuis peu, avec des secteurs nouveaux,
comme l'immobilier, le génie
civil ou le bâtiment ». Effectivement,
l'OFB endosse un rôle de centre de
ressources national, de formateur
et va au-devant de tous les
publics pour déclencher une prise
de conscience générale. « Nous
collectons des données sur l'environnement,
l'eau, les milieux
aquatiques et marins, sur les pressions
subies par ces écosystèmes,
et produisons de la ressource, puis
nous les diffusons et nourrissons
les programmes de formations
des acteurs », synthétise Sébastien
Flores. La sensibilisation se concrétise
par la voie de divers dispositifs,
comme la campagne d'affichage
menée à l'été 2020, rappelant
aux Français la fragilité des écosystèmes
et les gestes citoyens à
adopter à travers le message : « Cet
été, la mer nous fait une place au
soleil. Ne gâchons pas nos retrouvailles
avec la nature ». Début 2021,
un MOOC était lancé sur la Trame
verte et bleue, connectant 17.000
inscrits : « un succès inouï » !
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