SIGMAG - N°31 - Décembre 2021 - 3

ÉDITO
© Kiwi Flickr via Flickr CC
CACHÉ !
À
l'heure des rênes du père Noël, je reconnais que le choix
de cette photo d'illustration est un brin tiré par les cheveux.
Comme d'habitude et au grand dam de mes proches, il
n'est qu'un effet domino de diverses pensées. À commencer
par celle née mi-septembre, au moment de la fameuse « crise
des sous-marins australiens ». La rage, car il est impossible de
la définir autrement, des dirigeants français était alors juste. Se
faire ainsi voler un si beau contrat est proprement scandaleux.
Autant que d'autres coups fumeux : souvenez-vous, aux
premières heures de la Covid, de ces avions aux soutes pleines
de masques qui se sont finalement envolés vers les États-Unis,
car rachetés sur le tarmac à coups de gros dollars et de belle
pression ! Une bouderie taille fillette, deux tapes dans le dos et
l'éponge a été vite passée vis-à-vis de nos « amis ricains ». En
revanche, la pilule a plus de mal à être avalée face aux Australiens.
C'est un statu quo dont nous avons du mal à sortir, sourds aux
invitations au dialogue. En quelque sorte, eux comme nous
« faisons l'autruche ». D'où cette photo d'émeu d'Australie, vu
qu'il n'y a pas d'autruche là-bas... Ce n'est pas fini car Boris
Johnson a le malheur d'être moqueur. Emmanuel Macron lui
réplique en mettant sur le tapis nos problèmes de quotas de
pêche. Et pif, paf, s'il avait existé, Ordrafabétix serait si fier de
nous ! Du reste, à cause de tout cela, nous avons passé le G20
la tête dans le sable et, une nouvelle fois, nous avons perdu bien
du temps, nimbés de transparence, lors de la COPE 26... De vrais
gamins, alors que les (en)jeux sont loin d'être sans conséquence.
À ce propos, vous souvenez-vous des parties de cachecache
? Enfants, nous étions tellement fiers de nos planques
qu'il suffisait de crier « caché » pour être démasqués... Une fois
encore, vous aurez raison en disant que je dérive, mais prenez
cet autre exemple un temps mal révélé par le Canard Enchainé :
la DGFiP va recourir aux services de Google pour identifier les
non-déclarations de vérandas, extensions de maisons et autres
piscines. La vérité rétablira vite l'association de l'américain avec
Capgemini lors d'un appel d'offres remporté pour la fourniture
du service « Foncier innovant ». Le principe : depuis octobre, un
algorithme traite sur le Cloud de Google les anomalies entre les
données connues du fisc croisées aux orthophotos de l'IGN. Mais
celles-ci sont devenues des données libres en début d'année,
donc utilisables par tous. Et puis, Google n'est donc qu'un soustraitant
: fin de l'affaire.
Ce qui reste curieux, c'est que personne ne s'est vraiment
offusqué que ce ne soit pas l'IGN qui fasse le job ; quitte à
s'associer avec Capgemini. À l'heure où l'Institut reconnait la
décroissance de ses revenus et se fait chantre des géodonnées
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ouvertes et communes, il est curieux qu'il préfère d'autres projets
comme celui de rattraper son retard sur Google et Apple en
créant une carte pour Smartphone. Bien évidemment, ce sera
toujours utile, mais à qui ? Les plus fins répliqueront que ce débat
a déjà eu lieu et que notre souveraineté doit s'appuyer sur de telles
décisions ; de plus, sur le cas Foncier innovant, il s'agit plus d'une
capacité en serveurs. Mais franchement, n'avons-nous donc pas
aussi de Data Center sur notre territoire ? Ah, c'est vrai : bien que
célébrant ses « licornes » et la French Tech, notre gouvernement
a abandonné l'idée de « Cloud souverain » sitôt que Thales lui a
proposé un « Cloud de confiance », en association avec Google...
Dire qu'après, on va râler, la tête dans le sable !
D'autres cachettes, il y en a plein en sous-sol. C'est ma transition
alambiquée pour vous inciter à lire l'enquête de ce numéro 31
de SIGMAG et toutes les perspectives « underground » qu'offre
le SIG souterrain. Quant au dossier en Une, il est incontournable
si vous voulez tout savoir sur la réponse du SIG face à nos
récentes habitudes de consommation, par exemple en termes
de véhicule électrique, sur le réseau basse tension... Enfin,
outre la nouvelle édition de SIGMAG Campus (à consulter et
à partager gratuitement en format XXL sur notre site), vous
constaterez l'arrivée d'un supplément inédit. SIG+ se positionne
sur le prolongement du SIG vers d'autres domaines, solutions et
données numériques. Nous y parlerons de BIM, de Smart, d'IoT
et plein d'autres sujets connexes, comme ces premiers articles
autour des infrastructures en association avec buildingSMART
France, le programme national MINnD, le Hub Innov'Infra
et le salon InfraBIM Open où nous reprendrons en janvier les
tournages du CLUB SIG.
Au nom de notre rédaction et de l'équipe vidéo, il me reste à vous
souhaiter d'aborder 2022 avec la plus grande des envies. De notre
côté, nous restons à votre écoute et vous pourrez compter sur
nous pour valoriser vos idées et vos réalisations. D'ici là, passez
de bonnes fêtes, sans excès, migraine, ni cachet...
Sous-marins, foncier
innovant, Cloud souverain...
Dire qu'après, on va râler,
la tête dans le sable !
XAVIER FODOR
RÉDACTEUR EN CHEF SIGMAG SIGTV.FR
SIGMAG
http://www.SIGTV.FR
SIGMAG - N°31 - Décembre 2021

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