SIGMAG - N°31 - Décembre 2021 - 22

DOSSIER
UNE PLATE-FORME PENSÉE POUR
ET AVEC EDF RENOUVELABLES
Sur la base d'ArcGIS Enterprise, et afin de faire de l'information
géographique un élément clé du déploiement de son réseau, EDF
Renouvelables a travaillé main dans la main avec Capgemini pour créer
une plate-forme SIG. Le producteur d'énergie a ainsi travaillé sur un SIG
qui agrège toute la chaîne de valeur, de la phase de prospection jusqu'au
démantèlement des parcs éoliens ou solaires. Car, pour implanter des
centrales, il faut d'une part identifier où se trouve la ressource et d'autre,
savoir quels sont les besoins avec les centres de consommation. En clair,
connaître l'état de l'infrastructure pour pouvoir raccorder la centrale
au réseau local. Le SIG a donc été construit dans un premier temps
autour du foncier, puis enrichi par des applications pour se recentrer
sur les zones d'intérêt énergétique potentiel sur le territoire, qu'il soit en
France ou dans la vingtaine de pays dans lesquels EDF Renouvelables
est implanté. En établissant des cartes de contraintes pour identifier des
zones propices au développement de parcs éoliens ou solaires, il s'agit
aussi de mieux maîtriser le patrimoine des actifs d'EDF renouvelables
en ayant l'historique des caractéristiques des zones d'aménagement.
« Lorsque nous souhaitons implanter une centrale, nous traitons des
données qui sont d'abord d'ordre technique, comme par exemple la
présence de vent ou de soleil, mais aussi la possibilité de se raccorder à
un réseau pour acheminer l'électricité là où on veut la vendre, explique
Jérôme Collet, responsable SIG d'EDF Renouvelables. Il faut ensuite
observer le terrain lui-même, comme par exemple son accidentologie,
son accessibilité pour les futures opérations de maintenance, ou encore
les besoins en génie civil qui seront éventuellement nécessaires. À ce
travail en amont, il convient d'ajouter les contraintes réglementaires
propres à chaque pays, car le terrain idéal sur le papier ne l'est pas
forcément au niveau légal. Le SIG permet de représenter toutes ces
contraintes et au final d'identifier les zones d'intérêt potentiel propices à
l'implantation de parcs de production d'énergie renouvelable, solaire ou
éolienne. C'est l'usage principal du SIG dans le cadre de nos activités ».
Le véritable enjeu de cette plate-forme a été également de parvenir à
un système homogène permettant de connecter le SIG à la base CRM
d'EDF Renouvelables. L'entreprise possédait un CRM qui permettait
de retranscrire toutes les parties prenantes impactées par le
développement et la construction d'un parc éolien ou solaire. Un CRM
qui visait aussi à retranscrire le cycle de vie du projet de la phase de
prospection jusqu'au permis de construire. Le
SIG a donc été interfacé avec le CRM afin que les
deux outils communiquent avec une boucle de
retour pour s'assurer de l'intégrité de la donnée.
« Comme dans tout projet SIG, ce qui fait la
qualité de l'outil c'est avant tout la qualité de la
donnée en entrée, précise chez Capgemini David
Talabardon. Concevoir un SIG uniquement en une
carte avec des éoliennes n'apporte pas grandchose.
Le vrai enjeu est d'intégrer le SIG dans
le système d'information, avec des données en
amont qui sont normalisées et de bonne qualité,
au risque de prendre de mauvaises décisions, car
la réalité n'est pas celle qui est représentée. Il faut
donc à chaque fois pour ce type de plate-forme
trouver la bonne solution pour faire discuter
des infos géographiques avec des données
alphanumériques. Savoir s'il est possible, ou
non, de faire avec mon SIG une requête spatiale
et avoir directement le résultat dans la base CRM
fait partie des questions essentielles ».
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Ils sont par contre encore
peu utilisés dans les métiers de la
distribution où les entreprises sont
encore sur de vieilles technologies.
Aujourd'hui, la représentation
du réseau est basée en grande
majorité sur des plans techniques
qui sont mis à jour par des outils de
CAO/DAO qui sont souvent en fin de
vie. Ils ne sont pas interopérables et
s'avèrent être de véritables boîtes
noires difficiles à connecter avec le
reste des systèmes d'information.
Mais les distributeurs ont entamé
une vraie réflexion pour se doter
d'outils SIG capables de reprendre
la main sur la produc t ion de
référentiels de moyenne et grande
échelle qui sont faits en fonction des
publics et des métiers ». La question
que tout le monde se pose est donc
la suivante : comment cesser de
maintenir des applications au coût
colossal, qui rendaient des services
une décennie en arrière, mais qui
désormais sont obsolètes ? Et
surtout comment avancer avec des
outils qui ne permettent pas de gérer
correctement les réseaux dans leur
dimension alphanumérique, mais
aussi géographique ?
© J.Meier
© Nicolas Gouhier / SIPA
« Tous les gestionnaires d'infrastructure
ont besoin de projeter
leurs éléments de bus i ness
par rapport à cette représentation
du réseau, poursuit David
Talabardon. Ajouter la composante
géographique permet de projeter
l'ensemble des indicateurs d'un
gestionnaire d'infrastructures sur
ce qui est finalement la colonne
vertébrale de son métier, à savoir les
assets physiques qui supportent le
transport et la distribution d'énergie.
Sur le terrain, l'enjeu de la gestion
des réseaux, c'est indéniablement la
distribution de la basse tension avec
les nouveaux usages ». Un point de
vue que partage Catherine Le Bot,
directeur de Capgemini Invent et
qui, depuis 11 ans, accompagne
EDF Renouve l a b l es dans la
transformation de l 'entreprise
autour du SIG (voir encadré). La
filiale à 100 % d'EDF possède à
l 'heure actuelle 13,8 Gigawatts
bruts en service dans le monde
dont 74 % proviennent de l'éolien, le
reste provenant du solaire. L'acteur
principal de la transition énergétique
en France ambitionne en se diversifiant
dans le stockage d'énergie
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