SIGMAG - N°31 - Décembre 2021 - 18

ENQUÊTE
Av a n t d e p o u v o i r ê t r e
exploitées dans les SIG, les données
de sondage et d'auscultation du
sous-sol sont traitées à l'aide de
logiciels de calcul spécialisés (tels
que GoCad, Petrel ou EarthVision)
qui permettent d'ef fectuer des
t r a i t eme n t s s t a t i s t i q u e s et
d'interpoler les mesures pour
produi re des modèles en 2D
ou 3D. Les relevés des forages
constituent la principale source
de données, mais on exploite
également les résultats d'études
géophysiques (relevés sismiques,
gravimétrie, prospection électrique,
MODÉLISER L'INCERTITUDE POUR
MIEUX APPRÉHENDER LES RISQUES
Interface de
l'extension Target
pour ArcGIS Pro,
développée par la
société Seequent.
La connaissance du sous-sol est toujours partielle, elle fait appel à
la prospection et à l'exploration, mais également à la modélisation et
à l'interprétation. L'exploitation des données souterraines est donc
entachée d'une marge d'incertitude et d'aléas qu'il faut pouvoir évaluer
et prendre en compte dans les projets. C'est le but que s'est fixé le projet
InnoSubsurface, dont les travaux ont permis de proposer une approche
innovante de la modélisation de ces aléas. Ils se poursuivent désormais
avec le développement et l'industrialisation d'une solution appelée
TopoSub.
électromagnétisme). Certaines
applications de géomodélisation
sont intégrées directement dans les
SIG en tant qu'extensions comme
c'est le cas du module Target for
ArcGIS Pro. Dans d'autres cas,
l ' échange de données passe
par des formats standards et
ouverts tels que RESQML, créé
par le consortium Energistics
chargé de la normalisation pour
l'industrie pétrolière et gazière.
Ainsi, sur SIG 2021, Egis a présenté
le développement d'une interface
RESQML-GIS permettant de charger
des données géologiques dans
ArcGIS Pro, en prenant l'exemple
d' intégrat ion de résul tats de
sondages sur un projet dans la
Principauté de Monaco.
Le projet est issu d'une initiative privée soutenue par le programme
fédéral d'aide à l'innovation, Innosuisse. Lancé en 2018, il a regroupé
la société Topomat, l'école d'architecture et du paysage Hepia.
l'Université de Genève, l'État de Genève, les Services Industriels de
Genève et Genève Aéroport. Le but des travaux était d'évaluer les
risques (collision, proximité dangereuse ou encore incompatibilité) et
de connaître les volumes disponibles dans un secteur défini du soussol.
Plusieurs approches originales ont été mises en œuvre, notamment
l'utilisation d'une base de données de type triplestore pour compléter
(à l'aide de règles) et stocker les objets primaires (données issues de
bases SIG et BIM) et appliquer des règles complémentaires pour en
déduire les objets secondaires (matérialisant les incertitudes liées
au positionnement des objets). « Le choix de ces technologies n'est
pas une finalité en soi, commente Stéphane Couderq, directeur de
Topomat. Mais outre le fait d'accueillir énormément de données dans
cette base, la conceptualisation à l'aide de graphes présente un grand
intérêt pour définir les processus, tant pour l'intégration des objets que
la mise en place de règles intelligentes de type topologique ». Le modèle
s'appuie sur les concepts des IFC et de CityGML, avec des primitives
très ouvertes pour faciliter l'interopérabilité. « L'objectif est de créer une
base de données du sous-sol complète avec ces deux types d'objets
primaires et secondaires, et que chaque métier concerné puisse rentrer
ses modes d'analyse. Si les données sont en mode Open Data, il n'est
pas nécessaire de convaincre les propriétaires de données d'intégrer ce
modèle dans leur processus, car ce travail se fait en aval de l'acquisition
et la maintenance des données ».
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Application de géo
analyse du soussol
GESDEC.
DU SI AUX JUMEAUX
NUMÉRIQUES DU SOUS-SOL
La convergence des méthodes
et l ' émergence de standards
de description et d'échange des
données du sous-sol ouvrent
de nouvelles perspectives pour
l'intégration et l'interopérabilité
entre Systèmes d'Information. Sur le
canton de Genève, le Plan de Gestion
des Ressources du Sous-Sol (PGR)
comporte déjà la mise en œuvre du
Système d'Information SOLSTISS.
Ce projet est présenté sur le site
de l'État dans une StoryMap qui
détaille les objectifs et les étapes
de sa mise en œuvre. L'application
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