SIGMAG - N°31 - Décembre 2021 - 17

ENQUÊTE
UN SOUS-SOL,
PLUSIEURS NIVEAUX D'INFORMATION
un chantier complexe, qu'il faut
aborder avec les gens du métier, car
rien n'existe aujourd'hui. Les objets
BIM n'étant pas encore considérés
comme utiles en exploitation, nous
sommes repartis vers une vision
plus schématique ». Il y a aussi le
référencement des inspections qui
demande une normalisation des
données à la fois en 2D et 3D, car
pour ne pas risquer de disruption
numérique chez les utilisateurs,
les applications restent accessibles
dans les deux modes. Les résultats
sont très prometteurs et pour Suez
Environnement, l'utilisation des SIG
est une très longue histoire dont le
futur s'écrit désormais en plusieurs
dimensions.
DIFFUSION ET TECHNOLOGIES
Depuis quelques années, sous
l'impulsion de la Directive Inspire
et d'autres règlements nationaux
(tels que le Plan pour la science
ouverte), les données géologiques
sont devenues plus accessibles.
En France, les informations sur
les ouvrages souterrains (forages,
sondages, puits et sources) sont
intégrées dans la Banque de
données du sous-sol, organisée
et gérée par le BRGM. Sur le site
InfoTerre, le BRGM diffuse plus de
700.000 descriptions d'ouvrages
Visualisation
3D des réseaux
enterrés dans le
département des
Hauts-de-Seine
par Suez Smart
Solutions.
La gestion du territoire et la planification des chantiers du soussol
demandent une approche par objets métiers couplés avec des
informations venant des projets, des avant-projets, des orientations
d'aménagement, etc. Pour gérer ces informations, un modèle unique
parait peu envisageable, aussi bien en termes de géométrie comme
de sémantique. D'où l'idée de s'inspirer du principe de « Level of
information need » (LOIN) issu du process BIM, dont le principe est de
suivre un objet sur toute sa durée de vie ; ce à travers différents modes
de représentation. Le SITG vient de confier une mission à la société arx
iT pour développer un prototype permettant de valider ce concept. « Il
y a beaucoup de travaux à Genève, différents acteurs avec plusieurs
plates-formes, commente Annick Deshayes, chef de projet. Toutes les
données sont accessibles, mais il n'y pas de lien qui permette d'obtenir
en une seule requête tous les objets concernant un projet ou une zone du
territoire ». Il s'agit donc de revenir sur les fondamentaux de l'accès aux
données, comme pour la Business Intelligence. Et surtout appréhender
l'ensemble du cycle de vie des données. « Par exemple, les objets
d'intention (avant-projet sommaire) pour les bâtiments ou les routes
ne sont pas transmis, alors qu'il serait intéressant de les pousser dans
la base de données ». L'objectif du prototype est de rester assez simple,
« rajouter un hameçon dans les données, pour les référencer et pouvoir
y accéder » et de tester des applications de planification, de détection de
clash ou des tableaux de bord.
Coupe sur le
modèle géologique
de Grande
Bretagne.
souterrains accompagnées de
plus de 2 millions de documents
n umé r i s é s . C et te o u v e r t u r e
s'accompagne de la mise en place
de WebServices normalisés qui
permettent une exploitation directe
dans les SIG. Les cartes géologiques
de France métropolitaine sont
aussi en accès gratuit, y compris
s ou s fo rme ve c to r i s é e p ou r
certaines échelles. Ce mouvement
vers l'ouverture des données se
décline aussi à l'échelle locale, par
exemple sur les travaux de la ligne
15 du Grand Paris Express dont
les sondages géotechniques sont
accessibles en Open Data.
En termes de visualisation, les
modes de représentation en 3D
sont de plus en plus utilisés. Si les
outils de géomodélisation disposent
en général de leur propre moteur
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graphique, ils restent limités à l'affichage
de volumes restreints. La
montée en capacité 3D des SIG lève
ces limites en intégrant les résultats
dans un continuum géographique
pour offrir un environnement de
visualisation et d'analyse à l'échelle
du territoire. Ici, le SIG joue pleinement
son rôle d'agrégateur de
données, comme on le voit également
avec l'intégration des données
du BIM. La diffusion par le British
Geological Survey des données
géologiques sur ArcGIS Online en
est une bonne illustration. Cette
application grand public permet
d'interroger tout point du territoire
britannique et de consulter le
modèle en 3D, les sondages et les
données sismiques. Il est même
possible d'effectuer des coupes sur
ce modèle pour visualiser les différentes
couches géologiques.
SIGMAG
SIGMAG - N°31 - Décembre 2021

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