SIGMAG - N°30 - Octobre 2021 - 32

DOSSIER
qui prennent en compte des
GUIDER ET ENCADRER
LE FLUX DE VOYAGEURS
Après des mois de travaux, l'aéroport international de Genève dispose
d'un nouveau bâtiment mis en service en septembre 2021. « L'Aile Est »
est une salle d'embarquement frontale. Les avions stationnent face au
bâtiment offrant un embarquement direct. Pour optimiser cette nouvelle
capacité, il a fallu répondre à une problématique de gestion des flux
voyageurs. En effet, selon la réglementation de sûreté internationale
fixée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), les
passagers aux arrivées doivent être séparés des passagers aux
départs. « Cette gestion distincte des flux est exigée en tout temps.
Elle est renforcée par des spécificités communautaires imposant de
passer, ou pas, par les douanes. Nous avons donc besoin de monitorer
les six valves, donnant accès à dix portes d'embarquement. L'ouverture
ou la fermeture à distance de différentes portes crée un cheminement
logique pour les passagers, affirme Asad Chaudhry, Chef du service
coordination sûreté. L'Aile Est est une aile « non Shengen ». Lorsque vous
avez un transfert non Shengen vers une destination non Shengen, il n'est
pas nécessaire de passer par le contrôle d'immigration et d'émigration.
En revanche, il y a des cas de « No One Stop Security ». Par exemple une
arrivée de Londres avec un transfert sur Moscou oblige a un contrôle de
sûreté. Dans ce cas,nous pouvons réinjecter directement les transferts
par la valve via le GAS ». Le Gate Access System, c'est une application
de supervision qui a été développée, à la demande de la sûreté, par la
direction des services IT de Genève Aéroport. Elle se complète d'un
Dashboard alimenté via ArcGIS GeoEvent Server mis en place avec l'aide
de Topomat. « L'application GAS permet de lancer différents scénarios
pour ouvrir ou fermer les portes connectées présentes dans les six
valves. Une vingtaine de scénarios a été programmée pour chaque valve.
Il en existe une centaine d'autres, plus simples, et il serait possible d'en
créer encore si nécessaire, détaille Alexandre Pillonel, Expert services
IT. Les portes remontent en temps réel leur état « ouvert » ou « fermé ».
L'application GAS envoie aussitôt un message de type RabbitMQ qui
va être consommé dans GeoEvent. Ces états sont à la fois stockés via
des web services sur SQL Server et surtout publiés sur un tableau de
bord. Le plan de fond utilisé par ArcGIS Dashboards est issu du SIG. Il
présente le contour des locaux avec une symbologie selon leur type
et localise les portes, lecteurs de badges... Une couche de couleur
représente les différents états, selon les scénarios en cours. En cas
d'anomalie remontée par une caméra contre flux (qui détecte et signale
si un passager va à l'inverse d'un flux), de dysfonctionnement d'une
porte ou d'une ouverture non prévue dans un scénario, un message
d'alerte spécifique s'affiche sur le Dashboard ». Mis en production
en mai dernier, GAS et son tableau de bord ont fait l'objet de tests et
d'ajustements. Au sein de l'Airport Operation Center, ils complètent et
cohabitent avec d'autres systèmes de supervision, d'alarme ou encore
de calcul de temps d'attente. Autant d'équipements indispensables au
bon fonctionnement de l'aéroport ! X.F.
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subtilités métier notamment sur
le contrôle et la mise en qualité de
la donnée, souligne Mehdi Zahi,
consultant SIG chez Capgemini
et spécialiste du géomarketing.
Les out i l s disponibles sur le
marché sont trop génériques.
Surtout, ils posent la question de
la gouvernance de l'information.
Un outil communautaire comme
Waze est une application routière
qui est insatisfaisante, car rien
ne permet de piloter la qualité de
la donnée et d'avoir la main sur
cette donnée. Dans la logistique,
il est inconcevable d'envoyer un
chargement sur une zone qui n'est
pas suffisamment qualifiée. C'est
aussi le cas avec OpenStreetMap où
tout le monde peut à la fois gérer la
donnée, mais aussi la valider. Dans
un environnement industriel où
existent des enjeux de sécurité, nous
avons besoin d'une donnée fiable
et vérifiée pour pouvoir l'exploiter.
Notre outil logistique construit
autour de l'univers Esri permet
justement de donner un poids
à chaque livraison, l'algorithme
d'optimisation permettant ainsi
de donner une valeur et un coût à
chaque colis ». Capgemini a donc
décidé de travailler avec IER, une
filiale du groupe Bolloré spécialisée
dans la traçabilité des marchandises
dans la supply chain qui fournit des
données routières sécurisées. Ce
n'est pas un hasard, car IER fait
ses calculs en plongeant dans
une base de données qui compile
cinq ans d'historique sur tous les
segments de France, équivalents
à 13 mi l l i ons d' i t i nér a i res !
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